Les petits métiers Décembre 2008
Ici à Lomé, mais aussi dans tout le pays, les petits commerces se montent avec la tolérance de l’état.
Avoir « pignon sur rue » au TOGO est onéreux et impossible pour l’homme de la rue. Car ici pas de RMI ni d’aides sociales, beaucoup de chômage, salaires très bas.
La solution ? Construire avec deux madriers, des tôles ou des branches de palmiers un auvent de fortune en s’appuyant sur les murs des propriétés, administrations, industries ou tout ce qui ressemble à une clôture et faire de la réparation moto ou de la menuiserie, de la fabrique de meubles, de la vente d’alcool, de la vulcanisation ou faire cafétéria (avec un « t » à la fin ici sans doute pour signifier « temporaire ») version Togo.
Beaucoup utilisent le devant de leur maison pour improviser un commerce pour améliorer l’ordinaire, coiffeurs, tailleurs, fruits et légumes, dentistes même.
D’autres ont juste un présentoir fait de matériaux de récupération et vendent noix de coco, bois et charbons, carburant pour moto en bouteille de verre et huiles moteurs. Mais aussi les ambulants qui portent leur boutique sur la tête, cigarettes, mouchoirs en papier, tissus et restaurant sandwicherie !
Le matériel utilisé est fabriqué artisanalement et ne nécessite aucun branchement électrique, fer à repasser à la braise, poste à soudure façon forge et machette universelle qui coupe scie épluche et découpe.
Enfin tout ce qu’imagination ou astuce peuvent souffler à ce peuple imaginatif et courageux ! Essayez pour voir de rester pendant 12 heures par 35° à changer des pneus de voiture avec un ouvre boite…
Voilà à coup sûr une valeur à importer en Europe, imagination et courage ces deux valeurs ont été la teneur de ma prière en ce soir du réveillon qui ici, rassemble en famille, les chrétiens ou les musulmans, pour une prière individuelle dite à haute voix pour accompagner la nouvelle année. Tiens encore quelque chose qui nous fait défaut !