Un jour comme un autre à prendre le bus à l’arrêt Rosa Bonheur. Chacun reprend son petit train de vie après de longues vacances de détente. Une femme est assise trois rangs devant avec son plus jeune enfant serrer contre elle et son petit garçon assit sagement sur le siège d’à côté avec son sac à dos sur ses genoux , ne fait que parler dû à l’excitation de son premier jour d’école . Les trois garçons au dernier rang du bus ne partagent pas le même enthousiasme que ce petit garçon ; le premier près de la fenêtre a les yeux fermés et porte sa capuche de façon qu’elle lui tombe à mi-hauteur sur son front , le deuxième écoute de la musique ou peut-être écoute-il les informations à la radio , mais cela est sûrement peu probable puisque aucun de nous n’écoute les informations , nous sommes une génération qui n’a simplement qu’à aller sur les réseaux sociaux pour être informé, cela à parfois une bonne utilité. Le troisième s’est couché sur les sièges à côtés de lui, fatigué de s’être levé aussi tôt pour écouter des choses dont il trouve n’en avoir aucune utilité. Un autre jeune homme est assis au premier rang, il ne peut s’empêcher de replacer cette mèche rebelle qui lui tombe sur le front comme si c’était un tic , peut-être est-il angoissé ou nerveux de retourner s’asseoir en classe durant huit heures presque consécutives ou de retrouver la fille dont il est secrètement amoureux, sa « crush » comme certains diront, à vrai dire nous ne pourrons jamais connaître la raison , d’ailleurs personne ne peut connaître ce que chacun de nous faisons dans nos vies , ni nos goûts , nos peurs, nos envies, nos désirs ou nos rêves.
La population s’active dehors à une allure folle comme si nous étions de petites fourmis qui n’ont jamais de temps ou de patience ; une voiture a grillée un stop par « inadvertance » et notre chauffeur ne fait que jurer après celle-ci depuis deux arrêts. Lorsque le bus s’arrête un peu plus loin, un vieil homme laisse passer devant lui une dame d’un certain âge , celle-ci se retourne et lui sourit par politesse avant de monter dans le bus avec difficulté, elle se déplace difficilement avec sa canne à travers l’avant du bus quand le gentilhomme lui propose de l’aide pour aller s’asseoir , toujours avec ce sourire elle lui répond quelque chose dont je ne peux entendre puis l’homme finit par s’asseoir à côté d’elle. Le bus reprend sa course lorsqu’il voit dans son rétroviseur un jeune homme courir après celui-ci , il freine brusquement ce qui fait relever la tête du troisième garçon, réveiller le premier et crier le second , la femme se retourne rapidement avec une expression effarée sur son visage en mettant les deux mains de part et d’autre du crâne de son fils dû aux injures prononcées par le jeune homme, les personnes âgées qui discutaient gaiement pivotent à leurs tours sur leurs sièges avec des yeux qui sortiraient presque de leurs orbites choquées des propos de celui-ci et le chauffeur se contente simplement de lancer un regard noir à travers le rétroviseur intérieur. La personne pour qui le chauffeur a freiné brusquement apparaît devant les portes, qui sont entrain de s’ouvrir, avec un sourire , il monte et donne de l’argent au chauffeur pour avoir un titre de transport , il avance d’un pas rapide , les bras se balançant de part et d’autre de ses hanches , il attrape fermement la rambarde pour s’asseoir en face de moi le dos contre la fenêtre en souriant bêtement.