Fût-elle toujours la nuit
Dévoreuse de vie ?
Son gel recouvre le monde
Et moi, tapis dans la tombe
J’attends.
Déjà, nos lointains aînés,
Amants des rayons d’étés,
Se sont éteints. Et le froid
A rendu terne l’éclat
D’antan.
La mémoire s’est perdu
Des mures aux ronces drues,
Des cerises rouge sang,
Des reflets d’eau et d’argent.
Plus d’ombres fraîches et vives
Coulant de feuilles lascives,
Sous les hêtres amoureux
Des vents aux chants murmureux.
Nos ongles, usés sur les glaces,
Creusent en vain leur angoisse,
Remplie de larmes amères
Aux souvenirs de leurs Pères.