3-1-7
Le numéro est composé. Elle n’a plus qu’à sonner à l’interphone. Tous les deux attendaient ce moment depuis maintenant trois mois. Trois mois qu’ils ne se sont pas vus. Trois mois qu’ils ne se sont pas embrassés. Trois mois qu’ils ne se sont pas touchés.
Un grésillement. Sa voix. Le bip d’ouverture de l’immeuble.
Les mains moites, elle ouvre la porte du bâtiment. Il ne reste que deux étages à monter avant de pouvoir enfin le retrouver.
Elle sait déjà que lorsqu’elle ouvrira la porte des escaliers donnant directement sur le palier de son appartement, il sera là, à l’attendre, sur le seuil. Ça ne peut être autrement. Il y a entre eux une alchimie si forte qu’elle ne doute pas qu’il soit déjà prêt à la prendre dans ses bras.
Au moment où elle accède au deuxième étage, la scène est telle qu’elle se l’imaginait. Son cœur se serre. Les larmes montent d’elles-mêmes.
Perte de contrôle. Tourbillon émotionnel.
Elle se précipite dans ses bras. Il l’enlace. Fort. Si fort. Comme pour ne plus jamais la lâcher. Elle est là. Et il ne veut plus qu’elle s’en aille.
Il saisit délicatement entre ses mains le visage de celle qu’il retrouve enfin.
Ses lèvres. Il en rêve depuis la dernière fois qu’il les a embrassées. Il les caresse du bout d’un doigt, tendrement, lentement, comme pour reprendre ses marques, comme s’il les redessinait dans son esprit au même moment. Et, vivement il y joint sa bouche. Un baiser simple, comme suspendu dans le temps. S’en suit une étreinte plus intense. Il n’y a plus seulement les lèvres qui se retrouvent, désormais leurs bouches toutes entières se mêlent et se dévorent. La tension est palpable.
Les mains touchent, caressent les corps habillés. Ils ne parviennent plus à se détacher. Elle accroche ses bras autour du cou de son amant. Il lui saisit les jambes et les place autour de ses hanches. Elle est enfin toute à lui, là, contre son torse. Leurs lèvres ne se quittent plus que pour déposer un baiser sur une autre surface de peau. Ils se désirent. Encore plus qu’il y a trois mois. Elle l’assaille de baisers dans le creux de son cou alors qu’il l’amène jusqu’à la cuisine. Il l’installe sur la table haute sans cesser de se détacher d’elle. Il lui ôte alors sa veste en cuir et s’empresse de lui retirer son petit haut noir. Des frissons parcourent le corps féminin alors que les doigts de l’amant effleurent ses épaules nues puis son décolleté. Elle le regarde, haletante, tandis qu’il admire la nudité de celle qui lui a tant manqué. Il ne peut s’empêcher de l’embrasser alors fougueusement comme pour lui dire à quel point il a attendu ce moment. Émotions connectées. Elle se presse de lui enlever à son tour son t-shirt. Sa respiration s’accélère quand elle peut enfin toucher ce torse nu et dessiné. Le désir grandit toujours plus. Ils perdent pied. Lui prend les choses en mains et la soulève pour l’emmener jusqu’à la chambre. Il la dépose sur les draps, prend le temps d’admirer son corps presque nu qu’il parcourt de baisers caressants, jusqu’à atteindre son pantalon qu’il lui retire en un rien de temps. Elle frémit. Il sait qu’elle le désire, il le sent et cela lui fait perdre la tête. Il remonte délicatement le long de ses jambes, l’effleurant du bout des doigts. Lorsqu’il atteint son entre-jambe, il constate qu’elle est entièrement sienne. Elle le supplie alors de ne plus perdre une minute. Elle le veut en elle maintenant. Ses mots attisent en lui un désir fulgurant qu’il n’est plus apte à contrôler. Il lui donnera ce qu’elle veut. Il se défait alors des vêtements qui lui restent avant coller sa peau à celle de son amante. Leurs deux corps nus se répondent. Elle se cambre de plaisir lorsqu’il s’immisce en elle.
Longue étreinte. Tendresse palpitante.
Ils se retrouvent enfin.