Un autre grand poète du 21 eme siècle disait :
” Et ça continue encore et encore c est que le début d accord d accord “
Cela fait quelques jours que j’attends, je dois l’avouer, fébrilement l’issue de cet entretien technique.
D’autant, que je suis partagée entre envie d’aller plus loin et tout arrêter sur le champ.
Il me semble avoir omis, de vous parler de la présentation de ma future équipe. En effet, le jour de l’entretien technique, le responsable m’a permis de faire la connaissance de mes futurs collègues : une dame proche de la retraite avec des problèmes de régulation technique (doudoune alors qu’il fait méga chaud dans le bureau), et un jeune homme d’une trentaine d’années.
Le premier contact fut, comment dire, dans la totale indifférence, aussi bien pour moi que pour le responsable qui me présentait. Tout deux étaient déjà prêts pour leurs week-end qui semblaient être plus importants que les règles de base de la politesse.
Un peu déçue par ce premier contact, la pression montait alimentée par le doute.
J’essaye de passer outre, en me disant qu’ils avaient des trucs de prévus et qu’ils n’avaient pas le temps de discuter. Et puis il faut dire que sur le départ, le manager a choisi ce moment précis pour leur poser des questions techniques sur un incident du jour. J’ai bien senti que la question n’avait pas été appréciée à ce moment là de la journée et qu’ils étaient pressés d’en finir. Et moi j’étais là comme un cheveu sur la soupe, j’avais l’impression d’être à une démonstration du rôle de manager et que les autres n’étaient pas dupes, voire carrément indifférents. Mouvement de recul, moon walk exprès .. je veux partiiiiir.
Quelques jours plus tard, mon téléphone retentit. J’allais être fixée sur mon sort : entretien technique validée. La RH me propose de passer à la seconde étape et de se rencontrer au plus vite.
Toute la partie RH est sur Paris, comme je suis encore en période d’essai dans ma nouvelle entreprise toulousaine, il m’est impossible pour moi de me déplacer. L’entretien se fera en visio dans une des agence de cette société sur Toulouse.
Un nouveau signe, elle se trouve à deux pas de mon entreprise ce qui facilite grandement les choses. Je me raccroche à tous les signes que je pensais positifs pour valider ma démarche.
Est ce que cette quête du signe était justement un bon signe ? Je pense que j’aurais du me poser la question à ce moment là.
Tout se profile plutôt bien, l’entretien se déroule sans accros. Je développe mes points forts, mes points faibles.. je suis une machine… enfin, une machinette. Je réponds du tac o tac, j’ai bien préparé mon entretien RH. En fait je n’avais pour le coup pas de pression, j’avais fait l’exercice y a peu de temps pour la société pour laquelle je bossais actuellement. Tout allait bien, jusqu’à cette question :
De quoi êtes vous la plus fière dans votre parcours professionnel ?
Et là sans aucune explication, de ma part, la pression monte, accompagnée de larmes. Oui, oui, de larmes et je réponds : Mon pot de départ de ma première société.
Mais depuis quand à une telle question, on répond son pot de départ ?? une personne normale aurait sorti, un super projet technique, une organisation d’équipe optimale; une quelconque réussite professionnelle concrète. Ben non pas moi.
Tout en pleurant, je panique, je dois absolument expliquer cette réponse. Plus j’essaye, plus je pleur. Plus j’attends et plus j’imagine que la RH, pense que je pleure car je pense être la reine de l’organisation des pots de départ. Une boucle sans fin accompagnée en plus d’une incontinence nasale. Le tableau est horrible.
Impossible de prononcer un seul mot, à chaque fois que je voulais argumenter, ma gorge se nouait. Et plus ma gorge se nouait, plus j’imaginais qu’elle allait réellement penser que j’étais trop contente d’avoir quitté cette boite et que j’étais galvanisée par mes petits fours.
Et mes larmes d’émotion, se transformaient, en larmes de honte. Impossible de formuler que j’avais été touchée par toutes ses personnes qui avaient tenues à être présentes à ce petit événement. Je suis quelqu’un qui manque cruellement de confiance en moi et de voir toutes ses personnes qui avaient répondu favorablement à mon invitation, me montraient plus de choses, qu’une prime, qu’une promotion ou qu’une augmentation de salaire.
C’est ainsi que j’ai enfin réussi à argumenter mes larmes auprès de la RH, tout en m’en voulant de ne pas avoir su garder mon sang froid lors de cet entretien qui avait pour but d’évaluer mes capacités psychologiques et comportementales pour intégrer cette nouvelle entreprise.
Mais ses larmes étaient les mêmes que celles que j’avais eu à ce pot. Rien n’aurait pu les arrêter tellement, ils m’avaient tous touchés. Ce moment restera à toujours le plus fort de ma “carrière” professionnelle et je reste entière (ce qui me joue souvent des tours, la preuve)
Le silence de la RH me paniqua encore plus. Est ce que j’avais réussi à trouver les mots pour expliquer ses larmes même plus d’un mois après ? Avait elle compris, que le travail d’équipe était important pour moi et que cette démonstration m’avait montré qu’on avait réussi ? Avait elle compris que ce pot n’était pas anodin, ce n’était pas simplement une page que je tournais, mais un véritable chapitre de ma vie : le départ de tout ? Avait elle réalisé qu’à ce moment là de l’entretien, je venais de comprendre que ma démarche actuelle allait encore plus refermer ce chapitre ? Est ce que j’étais prête à faire cela, je crois que j’en avais pas la réponse, mais j’étais allée trop loin pour faire demi tour. Et puis, est ce que tout arrêter était le bon choix ? est ce qu’y allait était, le bon choix ? Avait elle perçu que j’étais totalement perdue ?
Mais au final, j’assume ses larmes. Ce sont de larmes de fierté et d’une belle réussite professionnelle, d’un pari que j’avais pris 17 années plutôt et qui par leur présence prouve que j’avais fait le bon choix. Je venais de réaliser que j’avais gagné cette partie de Chifoumi.
C’est par un gros mouchage dans un énième Kleenex, que cet entretien s’achève. J’attends un peu dans la salle avant de ressortir, afin d’éviter que les personnes qui m’avaient accueillies dans cette agence remarquent mes yeux rougis.
Mais même après quelques minutes, impossible de tromper ou de les cacher, et se sont avec des regards de “dommage une prochaine fois peut être” qu’ils me disent tous au revoir.
Autant vous dire que ma première impression sur cet entretien était, bon ben là c’est mort. Mais c’est à la fois lourde et légère que j’appelle ma famille et mon meilleur ami.
Leurs premières réponses étaient : Non t’as pleuré ? sérieux ? suivis d’un gros blanc, essayant désespérément de trouver des arguments pour minimiser la situation (en mode hallucination quand même, elle a pas fait ça !!)
C’est avec peu d’espoir que je rejoignais mon super nouveau boulot que j’adore (ironie quand tu nous tiens), avec peu d’illusion quant à la suite du processus de recrutement, qui serait un entretien avec le directeur de l’agence de Montpellier.
“On verra bien” était finalement la conclusion de mes appels suite à cet entretien. Alors, On verra bien.
On verra bien ! …en effet ! …et j’aime encore !
Merci ça fait vraiment plaisir
J ai essayé d éviter les répétitions j espère que ça s est ressenti