Demain… au petit matin, je quitterais ce lieu
si cher et si acerbe à mes yeux
mêlant le réel et l’irréel par des idées obscures qui
ressurgissent, chaque jour, pêle-mêle et sans cesse en
entremêlant constamment l’ombre et le doute dans ma tête.
Demain… c’est si loin lorsque les souvenirs se réveillent
et que l’on n’arrive plus à fermer cette porte d’un ancrage
si idéalisé qui nous empêche trop souvent de réfléchir.
Ce soir, les images sortent de nouveau de l’ombre.
Un paysage de verdure, un village avec sa place ombragée,
une maison sous les platanes qui avait marqué mon âme et
qui deviendrait, sans aucun doute, les vestiges d’un passé couleur chagrin
et la clé d’un bonheur jamais oublié.
Dès l’aube pourrais-je rompre avec cette existence paisible,
l’insouciance d’une enfance avec ses rires et les larmes
d’une adolescence souvent si fragile ?
Les secondes qui passent me rapproche de ce lendemain
qui emportera, sans état d’âme,
tous mes souvenirs de naguère et les visages
qui revenaient dans mes prières de tous ceux dont
je ne voulais en aucun cas me défaire.
Au petit jour, la peur me fera sûrement redouter
ce matin qui m’emportera vers d’autres lendemains
pour un nouveau destin.
Demain… je sais pertinemment que je partirais le cœur
en miette marqué par une petite pointe de mélancolie.
Mais, avec une volonté renaissante de pouvoir arriver à me détacher
de toutes ces images qui m’emprisonnaient en m’empêchant
d’avancer continuellement.
Car perdue dans mon monde en ruine, j’ai fini par changer.
Un simple regard m’a fait oublier toutes ces émotions extrêmes, hostiles et
Insensés pour laisser place à l’essentiel.
Désormais, mon avenir est plus serein et ma vie commencera une nouvelle histoire qui se tissera demain … ou peut-être jamais.