CHAPITRE 11
Assis côte à côte sur banc en face d’une marre à canard, Bob et Julie sont réchauffés par les rayons du soleil, traversant les nuages dispersés dans le ciel. Les gens profitent du temps pour se balader dans le parc floral. Longtemps Bob n’avait pas mis les pieds à cet endroit donc la végétation et sans rappeler celle des pays asiatiques. Bob s’allume une cigarette. Il est des plus soucieux.
-Vous avez une trace de mon chiot Walter ?
-Tu es dans la merde jusqu’au cou et la seule chose à laquelle tu penses c’est ton chien ?
-C’est la seule chose qu’il me reste.. répond Bob abattu en admirant le visage en forme de diamant de Julie.
Il repense à tout ce qu’il a perdu. Il ressasse le passé, et sa jambe commence à trembler.
-Heureusement que tout le monde te connaît au poste et qu’ils savent que tu ne peux tuer. Mais Bob c’est du sérieux là. Tu seras surveillé H24. Je ferais mon possible pour que Fabrice soit le plus éloigné de cette affaire. Je ne sais pas dans qu’elle merde tu t’es encore fourré, mais sort toi de là rapidement.
Les larmes humidifies les yeux de Bob. Il tente de s’exprimer correctement malgré que le trop plein d’émotion qui lui compresse la gorge.
-Je ne peux pas Julie… Je ne peux pas… Il se trame quelque chose en ville. J’ai vu sortir une trentaine de gamins de deux camions et être diriger dans un hangar situé pas loin de Barbizon. T’as entendu parler de la société du triangle ? Peut être qu’il y a un lien avec ce qui est arrivé à Peter.. Peut être bien qu’il est toujours en vie Julie.
Avec tout son amour, elle agrippe avec force la main de Bob, les larmes coulants sur ses joues pâles.
-Ca fait maintenant 15 ans Robert… 15 foutue année… Je vais essayer d’avoir des infos… Mais je t’en pris, passe à autre chose. Oublie cette histoire. ça ne mène à rien de ressasser le passé je t’en conjure. Ca nous a déjà assez coûté tu crois pas ?
Bob empoigne ses cheveux. Son visage pâlit, jusqu’à devenir d’une blancheur absolue. Instable sur ses jambes, il se lève du banc puis perd l’équilibre. Il se rattrape de justesse sur le dossier.
-Bob tout va bien ? S’inquiète Julie, le visage maintenant trempé de larmes.
Quand soudainement, pris par la folie, le regard vide, le cœur brisé, il traverse le chemin de terre comme un corps sans vie. Il coupe la route à un cycliste qui finit sa route dans une haie. Bob inconscient de tout ce qui l’entoure continue sa marche funèbre. Il plonge ses pieds dans la marre faisant fuir les canards à proximités. Il continue de marcher dans l’eau jusqu’à disparaître tout entier dans la flotte, noyant sa peine qui devient trop lourde à porter sur ses épaules. Désemparé, Julie se jette à l’eau pour lui porter secours.
Par chance, trois pompiers se trouvant à proximités sont intervenus à sa rescousse. Ils ont pu vider l’eau coincée dans les poumons de Bob. Il est maintenant assis dans le camion rouge, recouvert d’une couverture de survie. Pour ne pas se faire enfermé, il raconte qu’il a chuté accidentellement dans la marre. Ne sachant pas nager, il s’est noyé. Malgré quelle s’inquiète pour lui, Julie participe à son mensonge. Le connaissant, elle sait que l’enfermement dans un hôpital psychiatrique n’est pas une solution pour lui. Bien au contraire. Les pompiers sont septiques mais le laisse partir. Ils sont débordés de travail et en sous effectif. Après avoir partagé un café dans un bar, Julie lui donne la carte d’un psy compétant.
-Prend soin de toi. Dit-elle, en quittant les lieux, affecté au plus profond d’elle même.
Bob reste alors, assis seul, avec comme seule compagnie ses tourments et un verre de gin tonic.