PARTIE 1
Chapitre 8
Alors que la drogue avait réussit à calmer son cerveau qui travaillait, vers 23h, l’effet s’estompa et ses idées noires reviennent au galop. Une image d’Amy dans les bras de Bertrand se roulant des galoches surgit dans son esprit, ce qui lui donna la nausée. Pour la chassée, il ouvrit son tiroir spécial marijuana pour s’enfumer de nouveau. Malheureusement, il ne trouva que quelques miettes. Il ouvra son grinder et trouva à peine de pollen pour camer un nourrisson. Même sa réserve en cas d’extrême urgence était vide.. Pris de panique, il retourna par dessus, dessous sa maisonnette dans l’espoir de trouver si ce n’est qu’une petite boulette de shit qui traînait. Walter assis tranquillement hoche la tête en se demandant qu’est ce qu’il peut bien foutre. Il ne pouvait pas appeler Lenny, ça lui semblait évident. Malgré qu’il était tard, il ne trouva pas d’autres solutions que de rendre visite à un de ses anciens dealers, Gary, un quadragénaire instable. Il ne savait pas trop comment il allait être accueilli mais sentant ses nerfs flancher, il lui fallait rapidement fumer un pet.
Gary était un mec craint dans le village. Il avait physiquement 40 mais avait 20 ans dans sa tête. Il n’avait pas encore passer le cap de l’âge adulte alors que ses rides prouvaient le contraire. Il traînait rien qu’avec des gamins d’ailleurs. Il se servait d’eux pour vendre sa drogue, pendant que lui passé son temps dans son appartement. Il se la jouait Tony Montana pour impressionner les minots, et servait malheureusement d’exemple à la jeunesse en perte de repaire comme l’était Lenny. Alors qu’entre nous, devenir comme lui était la plus grande peur de Jeff. Gary se vantait de n’avoir jamais bossé. Qu’il en avait pas besoin. Et pourtant ce con là vivait dans les hauteur de Cachouac dans l’HLM le plus pourri du village avec sa femme qui passait son temps au secours populaire et ses 6 gosses qui étaient livrés à eux même pendant qu’il était trop occupé à se camer. Plus Jeff avançait pour rejoindre le logement de Gary dans les rues désertes de sa ville natale, et plus son sang se glacé. Ce gars n’a pas la tête d’un type à qui on demande un service. Vous prenez Wladimir Klitschko et vous lui mettez une quarantaine de coup de batte dans la tronche et vous avez la tête de ce bon vieux Gary. Jeff ne sait pas trop qu’est ce qu’il a fait dans sa vie pour avoir une tronche pareille, à part qu’il avait fait une bonne vingtaine d’aller-retour en prison. Ces mec là t’a beau leur laisser une chance, il se débrouille toujours pour retourner au placard. Au bout d’une dizaine de minutes de marche, Jeff arrive au pied de l’immeuble. Il remarque un superbe fourgon, remplis de graffiti de tête de mort multicolore au goût vachement douteux. Il s’imagine qu’a l’intérieur ce dernier est tout aménagé. Cuisine, douche, électricité, lit douillé, parfait pour voyager ou se rendre à un festoch. D’en avoir un comme ça, était le plus grand rêve qu’il partageait avec Amy. Un rêve qui avaient finit dans l’oubli comme tant d’autres. Il lui avait promis maintes et maintes fois d’en retaper un, mais en réalité il ne savait pas tenir un marteau à l’endroit et se gardé bien de lui avouer. N’ayant pas d’ascenseur dans ce foutu immeuble à l’odeur de la pisse de chat, Jeff escalada les 5 étages. Il dut s’arrêter bien deux trois fois pour reprendre son souffle. Une fois devant la porte, il remarque un paillasson avec inscrit dessus « Bienvenue ». Pourvu que ça soit vrai se dit-il. Son souffle fut une nouvelle fois coupé mais pas pour la même raison. Ce dingue de Gary est réellement imprévisible. Un jour il t’aimait comme son frère et le lendemain il voulait te trancher la gorge pour un oui ou pour un non. Quand en allait t’il être de cette fois-ci ? Tremblotant, il sonne. Derrière la porte, Jeff entend une voix grave à l’accent presque incompréhensible.
-C’est pour quoi ?
-C’est Jeff… Jeff Sporski, je peux rentrer ?
Le bruit d’un grand nombre de verrous résonne dans les couloirs. Au bout d’une trentaine de secondes, la porte s’entrouvre. Un arme noire est pointée sur Jeff.
-Oh mec qu’est ce qu’il te prend ?! S’affole t’il.
-ça va calme toi tapette c’est pas un vrai c’est un airsoft que mon cousin m’a offert pour mon anniv.
-Ah, bon… Bon anniv dit Jeff peu rassuré.
-C’était il y a deux mois connard.
Jeff ne sait quoi répondre et se contente de sourire bêtement. Gary déverrouille les derniers verrous et l’invite à rentrer. L’appartement est dans un bordel sans nom, faisant passer celui de Jeff comme irréprochable au niveau de l’hygiène. La vaisselle déborde, la table est remplie d’emballage se mélangeant avec les jouets des gosses. Jeff remarqua même au milieu de la cuisine un morceau de PQ rempli d’une texture noire soupçonnant être de la merde. Il n’ose demander confirmation. Le salon est envahi par ses 6 gamins courant un peu partout, s’accrochant au rideau et se frappant avec des objets en tout genre. Un d’eux est entrain de menacer sa sœur avec un flingue en plastic. C’est ce que s’imaginait Jeff au premier abord mais lorsque Gary sauta sur son gosse pour lui arracher le pistolet des mains en lui décollant deux baignes, il comprit très vite que celui-ci n’était pas un jouet mais bel et bien une vraie arme. Il l’a pointa vers ses gamins en leur ordonnant d’aller au lit. Ce qu’ils firent comme des petits soldats bien élevés. C’est une fois ses gosses au pieu qu’il invita Jeff à s’installer dans son fauteuil. Comme vous pouvez l’imaginer Jeff n’est pas des plus à l’aise et commence à se demander si au final il n’aurait pas mieux fait de se passer de joint pour se soir.
-Je te dérange pas au moins car sinon je peux passer une autre fois.
-Non, non t’inquiète pas sinon je t’aurais dit d’aller te faire enculé. Ca va me faire souffler un peu, leur mère est partit en désintox alors je dois m’occuper d’eux pour la semaine. La DAS menacent de me les prendre mais qu’ils aillent se faire mettre. C’est mes gosses bordel, ils sortent de mes burnes, ils sont à moi.
Ils sort une bouteille de whisky de sous sa table de salon et se sert un sacré verre à lui et à Jeff avant de reprendre.
-Je sais pourquoi tu es là.
-Je me doutes.
-Un pote devait passer la soirée avec moi mais il m’a laissé en plan ce bâtard. Tu passes la soirée ici et je te passe 10 grammes de beu. T’aura qu’a me les payer le mois prochain.
Jeff n’est pas des plus à l’aise mais se dit que maintenant qu’il est là autant aller au bout. Gary a l’air dans un bon mood ce soir, ça ne devrait pas trop dégénéré. Pour le remboursement, il savait que sa serait compliqué mais bon il verra ça plus tard. Chaque chose en son temps.
-Aucun soucis.
Gary est pris d’excitation. Il ressert par dessus Jeff alors qu’il n’a pas encore entamé son verre. Jeff regrette rapidement sa décision lorsque Gary, pris d’excitation sort du meuble télé un pochon de cocaïne. Il se prépare une sacrée ligne avec sa carte bleue.
-Une trace ? Il enroule un billet de 50.
-Non, non merci mec j’évite de prendre des drogues que je ne peux pas payer.
En refusant, Jeff a peur de l’avoir offenser. Surtout que les yeux noir de ce dernier ne le lâche pas, le mettant dans une situation inconfortable. Par chance Gary se met à rire, ce qui apaise la tension.
-Tant pis pour toi il y en aura plus pour moi.
Après ces beaux mots, il se tape une nouvelle trace. Les verres s’enchaînant, Jeff commence à se relaxer au fur et à mesure. Il osa même lui demander un joint que Gary accepta d’y offrir. Jeff, intrigué par le camion qu’il avait aperçu devant l’immeuble, lui demande si il connaît le propriétaire. Il appartient à Gary lui même, un nouveau cadeau d’un de ses cousins. Famille de tordue mais famille généreuse se dit intérieurement Jeff. Alors que Gary abuse de cocaïne et que Jeff abuse de Mari, les deux partent dans un délire totalement opposé. Le quadragénaire allume sur sa chaîne stéréo la musique Scarlxd-King, scar, à plein volume, oubliant que ses gamins dorment dans la pièce d’à côté. Il se met au milieu de son salon, et essaye tant bien que mal de chanter (en yaourt bien-sur) et à imiter le chanteur américain tout en agitant sont revolver. Jeff est tant qu’à lui, affalé dans le fauteuil, se contentant de le regarder gigoter se demandant si le flingue qu’il agite comme ça est le vrai ou le faux revolver, sans se douter que la soirée qui ne s’était pour le moment pas si mal déroulé allait prendre une tout autre tournure. Il était déjà pas loin de 1h du matin. Les lumières des voisins de l’immeuble d’en face s’allume. Deux minutes après, un homme moustachu et bien chair se met à hurler de son balcon, se plaignant de tout ce raffut. Gary commence par baisser la musique. Non pas par ce que le voisin l’avait demandé mais pour mieux se faire attendre par ce dernier. Il se mit à l’insulter des tout les noms possibles et imaginables le menaçant avec son flingue factice ou non, Jeff ne savait toujours pas. Le voisin prit sans doute par la peur retourna dans son appartement, sans un mot. Gary se plaint de son voisinage. Jeff lui demande s’il n’a peur qu’ils préviennent la flicaille. Le quadragénaire devient agressif.
-Tu crois que tu vas m’apprendre comment je dois me comporter chez moi?
Gary sniffa sa cinquième trace. Jeff avait compté. Il était peut être bien le moment de rentrer avant que son hôte parte vrille. Mais plusieurs problèmes paraissaient évidents. Le premier était comment partir sans le vexer. Le second était qu’il ne lui avait toujours pas passé le pochon de marijuana. Et le troisième était que Gary s’était lancé dans un monologue très compliqué à suivre surtout à 1h du mat après avoir bu pas mal de whisky et fumé pas mal de mari.
-Tu sais c’est pas facile tout les jours. J’ai une famille à m’occuper tu vois. Tu connais pas ça toi mais tu connaîtras. Faut savoir vivre avec eux et s’en occuper. Je suis pas un père parfait mais je pense que j’assure. Je me mouille pour eux tu vois. Je transpire pour qu’il manque de rien tu vois…
Malgré qu’il lutta de toute ses forces, l’esprit de Jeff s’éclipsa un long moment. Il est toujours assis dans ce fauteuil mais la pièce devient de plus en plus sombre, et Gary disparaît de son champ de vision. Il ne l’entend même plus. Une fois dans l’obscurité la plus profonde, une lumière venant d’un projecteur venu du ciel éclaire devant lui une jeune femme cachée derrière ses cheveux, vêtu d’une magnifique robe rouge. Sa silhouette lui rappelle une personne qu’il connaît très bien. Elle commence à danser. Sa façon de bouger il l’a connaît. Derrière elle un homme la prend par la taille, et commence à la serrer fort contre lui. Une danse sensuelle se déroule sous ses yeux. D’un mouvement de la tête le visage de la jeune femme se dévoile. Amy est là devant lui avec un autre homme qui l’a serre fort contre lui. Il essaie d’ hurler mes ses lèvres sont comme collées entre elle. Alors qu’ils sont prêt à s’embrasser. Jeff est comme absorbé à l’intérieur du canapé.
-Oh fils de pute !
Gary frappe contre la table. Jeff sursaute. Il s’était endormit. Gary est fou de rage.
-Je t’invite chez moi, je te payes l’hospitalité et tu t’endors pendant que je te cause ! C’est quoi ce manque de respect.
Jeff s’excuse à maintes reprises mais Gary est parti dans son délire. Il est impossible à arrêter.
-Ne m’appelle plus Gary Bâtard. Appelle moi Montana t’as compris !
Jeff encore dans les vapes est déboussolées.
-Comme Hannah Montana ?
-De quoi tu parles ?!
-Tu parles pas de la chanteuse ?
-T’as jamais vus Scarface connard ?!
-Ah si, si. Désolé.
-T’es vraiment partie en couille toi.
-Tu as raison, je suis dans le turfu… Je crois qu’il est tant de rentrer.
-Tu restes ici t’as compris ! La soirée est pas finie !
Son téléphone se met a sonner. Il décroche et part dans la cuisine pour poursuivre sa conversation. Jeff en profite pour reprendre ses esprits. Il remarque les clefs du camion de Gary posées sur le meuble télé. Après avoir fini son appel téléphonique le quadragénaire est de retour. Il reste silencieux debout devant Jeff. L’ambiance devient plus malaisante que ce qu’elle était déjà.
-Tu connaîtrais pas un Lenny par hasard ?
Des gouttes de sueurs se mettent automatiquement à couler sur le front de Jeff.
-Euh vite fait… On se connaît tous ici. C’est un cousin à toi ?
-En quelques sortes. C’est un cousin par alliance enfin c’est plus compliqué que ça. C’est lui qui devait passer la soirée avec moi.
« Merde » se dit intérieurement Jeff, la soirée risque de mal tournée surtout que le visage cabossé de Gary se met à se tendre. Il a l’air camé jusqu’à l’os mais s’en est jamais assez pour lui. Il aspire par son gros piff de boxeur une nouvelle trace, ce qui met Jeff dans un état d’inquiétude maximale. Surtout que son regard est vide et ses dents hypers serrées. Il ne tient plus en place, et ni sur ses jambes.
-Tu devrais te calmer sur la coco non ? Lui propose gentiment Jeff.
Déjà qu’il bafouille en tant normal, Gary ne pouvant plus décoller ses dents devient de plus en plus incompréhensible. Il se rapproche de Jeff. Son visage devient rouge vif, Jeff comprend rapidement qu’il n’a pas l’air content. Se sentant oppressé, il se lève du fauteuil pour tenté de l’apaiser. Tout le contraire se déroule. Gary le prend comme signe de provocation. Il tente de pousser Jeff qui l’esquive de justesse. Ce dernier se ramasse la tête en première sur le fauteuil. Jeff essaie de le relever.
-ça va bien ?
Gary se lève difficilement et vexé, il agrippe son revolver sur la table basse et menace Jeff en le galopant autour du canapé.
-Tvas vois sjtatrape fis du put !
Jeff arrête sa course devant la porte de la chambre de Gary. Il le supplie de s’arrêter ne sachant pas si oui ou non de vrai balle se trouve à l’intérieur.
-Arrête putain qu’est ce qui te prend ?! Si je t’ai offensé, ben je m’excuse !
Gary profite de ce moment et tire sur Jeff qui se baisse au dernier moment. Un impact s’écrase juste au dessus de son visage créant un sacré trou dans la porte. Jeff est fixé. C’était belle et bien la vraie arme qu’il gigotait depuis toute à l’heure. Gary court lancé vers Jeff qui se réfugie dans la chambre. Alors que Gary allait le plaquer, il claque la porte. N’entendant plus les cris de Gary, Jeff l’ouvre. Son hôte l’avait prise en pleine gueule, et s’était assommé sur le coup, raide sur le sol. Jeff se place devant lui, le touchant avec le pieds pour voir si il est toujours conscient.
-Gar… Euh Montana ?
Jeff ne sait plus comment faire pour bien faire. Pris d’un second souffle, Gary se lève rapidement, surprenant Jeff et le plaque brusquement sur le lit. Dans la lutte il en perd son pantalon. Il essaie de le frapper, le serrant très fort contre lui. Ses yeux partent en vrille. Jeff arrive tant bien que mal à retenir les coups qu’il reçoit puis le repousse avec ses pieds. Gary se retrouve debout devant Jeff. Il hurle en levant ses poings en l’air, un œil disant merde à l’autre. Soudain, il se tait et tombe à le renverse de tout son poids sur le dos. Jeff se relève du lit et observe du haut de sa taille, Gary couché sur le sol, K-O pour de bon cette fois-ci. Après quelques secondes, Gary se met à vomir sur lui même. Ecoeuré Jeff le met en PLS. Une fois remis de ses émotions, Jeff attrape le pochon de beu tant désiré et le glisse dans sa poche. Alors qu’il allait partir, il se met à réfléchir. Il se dit que la drogue n’est pas très efficace contre son problème. Tant qu’il n’aura pas revu Amy et mis les choses au clair rien n’ira mieux. Il se posait tant de questions sur le pourquoi elle avait laissé. Mais la principale était certes égoïste mais vachement humaine, il se demandait surtout si elle était oui ou non avec un autre type. Cette idée ne pouvait quitter son esprit et le faisait tellement souffrir. Il retourna dans le salon et attrapa les clefs du camion. Il aperçut alors, debout devant lui un, des nombreux enfants de Gary. Jeff se retrouve dans une situation embarrassante, ne sachant que faire. Il aurait pu prendre le gamin avec lui. Lui promettre que tout irait mieux. Lui offrir de meilleure perspective d’avenir mais il ne pouvait rien, et ne savait que faire pour bien faire. Alors sans un mot, il se contenta de prendre la fuite pendant que le garçon de 8 ans resta immobile et silencieux devant le corps de son père noyé dans son vomi.