Note d’autrice :
Coucou tout le monde ! Avant que vous ne commenciez votre lecture, je tiens à vous informer qu’il y a de l’écriture inclusive dans ce texte, tout simplement parce que le genre de l’un de mes personnages n’est jamais mentionné. Voilà voilà, je tenais juste à ce que vous soyez informés.
Sarah a toujours été quelqu’un de très terre-à-terre. Quand on lui parlait ésotérisme, elle répondait systématiquement science. Les rêves prémonitoires ? De simples indices captés par l’inconscient et ignorés du conscient. Les fantômes ? De simples illusions.
Elle trouvait toujours des explications rationnelles à tout phénomène “inexpliqué”. Cela ne voulait pas dire qu’elle méprisât les personnes croyant à la lithothérapie, au reiki, ou à toute autre pratique du même genre, non. En fait, elle avait une collègue dans cette situation, qui allait même jusqu’à célébrer le Sabbat. Tout ce qui importait à Sarah, c’était que personne ne lui imposât ses croyances.
Méthodique, la jeune femme avait une routine qu’elle exécutait de manière régulière de jour en jour, de semaine en semaine. Métro ; boulot dodo. Métro ; boulot ; dodo. Métro ; boulot ; dodo.
Ce rythme de vie lui convenait. Sarah n’avait jamais l’impression de désirer plus, et ne semblait jamais intéressée par l’aventure. En fait, elle aimait savoir exactement ce qu’elle allait faire dans les jours à venir. Au fond d’elle, elle était persuadée que son avenir était une ligne droite déjà entièrement tracée. Jusqu’à ce jour-là.
C’était durant son jour de repos, et accessoirement le premier jour d’automne. Sarah, comme durant toutes ses journées libres, déambulait dans les rues de son village, afin de passer à la bibliothèque. Mais alors qu’elle arrivait à destination, un détail de l’autre côté de la route attira son regard. Une petite boutique, qu’elle n’avait jamais vue auparavant. Sur une simple devanture de bois était gravée l’inscription : “L’œil céleste”. Intriguée, Sarah s’approcha. Au-travers de la vitrine, elle pouvait apercevoir diverses pierres, brutes ou polies, seules ou montées en bijoux. En remarquant des bracelets avec des pierres de sept couleurs différentes, elle en déduisit qu’il s’agissait d’un magasin porté sur la lithothérapie. Sans savoir pourquoi, alors qu’elle n’y croyait pas, elle se vit pousser la porte et entrer.
Aussitôt, une douce odeur de sauge brûlée envahit ses narines et la détendit, tandis qu’une douce mélodie annonçait son arrivée. L’ambiance de ce lieu était… particulière, mais pas d’une mauvaise façon, au contraire ! Sarah se sentait fascinée. Par quoi ? Pourquoi ? Elle n’en savait rien. C’était comme si elle était entrée dans un état de transe. Curieuse, elle posa son regard sur les multiples pierres qui remplissaient les étagères.
Perdu dans ses pensées, elle sursauté lorsqu’elle entendit soudain un “Bonjour !” sonore et plein d’entrain. Elle se retourna et vit… une femme ? Un homme ? Elle n’en savait rien. La personne devant elle était androgyne. Des cheveux longs, châtains et soyeux, une posture avenante, aucune forme ne permettant de se faire un avis déterminant sur son genre, mais peu importait ! Cette personne était belle, et avait quelque chose de transcendant quand on la voyait. Ou qu’on l’entendait d’ailleurs. Même sa voix semblait convenir aussi bien pour un homme que pour une femme !
“Que puis-je faire pour vous ? A voir votre tête, vous n’avez pas l’air familière avec la lithothérapie !”
Sarah ne pouvait détacher ses yeux de lae vendeur•se. Quelque chose dans l’expression de l’autre la faisait se sentir… spéciale… Comme si elle était la lune de ses nuits ou le soleil de ses jours. Intimidée, elle répondit d’une petite voix.
“Oh… oui… En fait, je… je ne me suis jamais vraiment intéressée aux pierres, à part dans le cadre d’études géologiques, bien sûr. Et c’est la première fois que je vois cette boutique. Vous avez ouvert dans la semaine ?”
Elle regarda la personne en face d’elle. Il fallait admettre qu’en plus de sa prestance, iel avait un charme particulier, un air presque éthéré. Lorsqu’iel marchait pour déambuler auprès des étagères, ses pas semblaient à peine toucher le sol, et lorsqu’iel parlait, sa voix était comme une douce mélodie, presque céleste.
“Oh, oui !” Iel répondit. “J’ai installé ma boutique et mes pierres hier, et aujourd’hui je les vends !”
La jeune femme ne fit pas attention à cette dernière phrase, presque enfantine par son évidence, et laissa une fois de plus son regard vagabonder dans la petite pièce. Les pierres étaient si variées, avaient des formes et des couleurs si différentes !
“Au fait ! Je m’appelle Gabriel•le !” Dit-iel avec un sourire rayonnant.
“Sarah…” Fit-elle dans un souffle.
Il y avait quelque chose dans cette boutique… Une atmosphère hypnotisante. Ainsi, elle se perdit dans ses contemplations en longeant les étagères, jusqu’à en atteindre une complètement vide, à l’exception d’une petite pierre.
Sarah s’en approcha, son corps bougeant de lui-même. La pierre en question était brute, amis cela ne l’empêchait pas d’avoir de multiples nuances au-delà de son bleu nuit. Parfois, selon l’angle de vue, des traits lumineux apparaissaient de manière fugace, un peu comme des étoiles filantes pendant une nuit d’été. La jeune femme se retourna vers lae vendeur·se.
“Excusez-moi, quelle est cette pierre ?”
En sentant Gabriel•le s’approcher, elle retint inconsciemment sa respiration. Sarah ne croyait pas au coup de foudre, mais à cet instant, elle avait l’impression que son cœur allait sortir de sa poitrine.
“Oh, cette pierre ? En fait, je n’en sais rien, elle n’est répertoriée nulle part !”
Maintenant qu’iel était plus proche d’elle, Sarah peinait à ne pas rougir en voyant son sourire de plus près.
“Je l’ai trouvée tout récemment, et depuis, impossible de savoir de quoi il s’agit. Du coup, je ne connais même pas ses vertus !”
En temps normal, la jeune femme aurait exprimé son scepticisme quant aux prétendues vertus accordées à des minéraux, mais en ce moment même, elle ne pouvait former de pensées cohérentes dans son esprit. Finissant par céder, Elle amorça un mouvement vers son porte-monnaie, mais Gabriel•le la coupa dans son élan.
“Vous savez quoi Sarah ? Je vous l’offre !”
Avant qu’elle ne puisse répliquer quoi que ce soit, iel saisit la pierre, commença à la lui tendre, puis se ravisa.
“Oh, attends une petite minute.”
Sarah ne nota pas l’abandon du vouvoiement, trop ahurie par ce qu’il se passait. Après moins d’une minute, Gabriel•le réapparut, l’une de ses mains fermée, laissant tout de même apparaître une fine chaîne argentée. Iel s’approcha de nouveau de la jeune femme.
“Je peux ?” Demande-t-iel en pointant l’une des mains de Sarah du doigt. Celle-ci acquiesça, incapable de dire le moindre mot, et iel saisit délicatement sa main pour y déposer la pierre désormais montée dans une petite cage argentée.
“Voilà pour toi ! J’espère que tu passeras une agréable soirée !”
“De… de même !” Balbutia-t-elle avant de sortir de la boutique, tremblante.
En face d’elle, a bibliothèque était fermée. La nuit était tombée. Elle pressa le pas et rentra chez elle.
Le lendemain, Sarah n’hésita pas une seule seconde à porter le collier qu’elle avait obtenu la veille. Lorsqu’elle alla à son travail, elle remarqua bien vite le regard curieux que Anya, sa collègue très penchée sur l’ésotérisme, lui portait : la surprise sur les traits de cette-dernière lui donna envie de sourire.
La matinée passa rapidement, puis le repas de mi-journée. Assise à sa table avec ses collègues, Sarah sentait toujours le regard insistant d’Alya rivé sur le collier. Mais alors qu’elle levait la tête pour la confronter à ce sujet, une voix étrangement familière raisonna en elle :
“Décale-toi !”
Machinalement, elle obtempéra, les sourcils froncés. Alors, un autre collègue, qui arrivait avec son café juste en face de la place qu’elle occupait il y a quelques secondes, trébucha. Son café brûlant se déversa sur la table et la place en face de lui. Sarah ne sut comment réagir, alors que son collègue se confondait en excuses. Elle avait du mal à réaliser ce qu’il venait de se passer, et cherchait désespérément à comprendre à qui appartenait cette voix qui l’avait avertie. Cette voix qu’elle avait déjà entendue quelque part. Soudain, elle sentit quelqu’un lui saisir la manche pour la prendre à part.
“C’est quoi cette pierre ? Je n’ai jamais assisté à un phénomène pareil !”
Bien évidemment, il s’agissait d’Anya. Sarah réprima son agacement face à l’impolitesse de sa collègue.
“Eh bien, je ne sais pas. Je l’ai trouvée dans la boutique qui vient d’ouvrir dans le centre du village, “l’œil céleste”. Même la personne qui me l’a offer-vendue ne sait rien non plus. Elle est jolie, tu ne trouves pas ?”
Son interlocutrice la fixa avec de grands yeux.
“Mais tu n’as pas vu ce qu’il s’est passé ? La pierre a changé de couleur ! Elle s’est soudainement éclaircie pour devenir bleu ciel, juste avant que tu ne bouges et manque de te faire brûler avec du café ! Et cette boutique, c’est étrange, je n’en ai jamais entendu parler. Où est-elle ?”
Cette fois-ci, Sarah poussa un long soupir face à l’insistance d’Anya.
“Tu as dû rêver. Quant à la boutique, elle se trouve juste en face de la bibliothèque. Tu veux peut-être que je t’y amène ?”
“Ce serait avec plaisir, oui.”
La jeune femme au collier ferma les yeux et se massa les tempes. Sa question était rhétorique, elle ne voulait pas passer plus de temps que ça avec l’autre femme.
Et c’est ainsi qu’après le travail, elle se retrouva à marcher le long des rues de son village en compagnie d’Anya. Une fois arrivées devant la bibliothèque, l’agacement de Sarah se fit oublier. Quelque part… elle était heureuse de revoir Gabriel•le et sa bonne humeur, son pas éthéré. Mais lorsqu’elle se retourna, elle eut l’impression que son cœur allait imploser.
Des banderoles “A louer” recouvraient la devanture, et le panneau de bois avait disparu. En regardant à travers la vitrine, les murs étaient déserts, et la pièces, poussiéreuse, abandonnée.
C’était comme si la boutique n’avait jamais existé.
D’habitude je fais une allergie à l’écriture inclusive mais pourtant là je dois reconnaître que c’est peut être un des rares cas où elle pourrait se justifier même si on aurait pu également mettre quelque chose comme "il/elle" ou considérer Gabriel(le) comme un être ou un esprit et mettre donc ça au masculin mais ça revient au même au final, alors pourquoi pas.
Et en plus j’adore ce genre d’histoire donc : a quand la suite ? C’est le début d’un livre ?
Merci beaucoup! C’est la première fois que j’écris comme ça ^^
Quant à la suite, j’en prévois une, même si je ne sais pas vraiment quand elle sera publiée 🙂 Mais il y en aura une!
J’ai adoré l’histoire et le mystère autour de Gabriel/le. Hâte de découvrir la suite.