Éloge de la difficulté

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On venait d’arriver sur le tarmac, l’air climatisé de la carcasse avait laissé place à l’étouffement tropical. L’impression de nager en eau chlorée en permanence, le pays nous avait embrassé. Chez nous, beaucoup de gens appellent ca le bonheur, moi ca me faisait bien marrer. Mais juste marrer, le cynisme était resté dans ma vie antérieur et je ne m’en portais que mieux. L’installation faite nous découvrions les joies d’une vie nouvelle, de l’exotisme, le bonheur en toute sorte. Et pourtant l’ennui frappa à la porte des plus faibles.

On répondit à ceux qui pensaient à rentrer au pays que, non, il ne reverrait jamais le visage de leur passé. Les étendues de sable sur lesquelles ils avaient rêvés tout une vie de s’échapper montraient alors leur visage véritable : celle d’un apaisement qui tournait inévitablement à l’ennui. 

Alors, avec les copains, on commenca à fabriquer des amènagements pour rendre tout celà moins pénible, mais ce fut de courte durée. D’autres commencèrent à vouloir dompter les dunes en les travaillant, en les mordernisant, en les soummetant à nos volontés. Tout nous était facile d’accès, nous pouvions vivre plus longtemps mais surtout contempler notre ennui de plus près.

Avec le temps, nous étions devenus une sorte de communauté. Des tensions apparurent puisque de toute faćon aucune force dominatrice externe ne nous imposait de faire bloc et de nous unir pour quelconque cause. Nous commencions à nous classer, des indices de performance étaient mis en place, humiliant les plus faibles et excluant les plus rêveurs. Certains périssaient dans les querelles, d’autres pour le simple divertissement des charognards.

Enfin vint l’ère de la spiritualité, car il fallait mettre des mots sur toutes ces absurdités. Nous avons commencés à bâtir des temples et beaucoup de choses dont on ne connaissait même pas l’utilité puisque de toute faćon il fallait faire, faire et refaire encore. Pour ne pas voir la futilité de notre chemin. 

La conclusion de toutes ces joyeuses entreprises, ce que nous avons continués à nous hair chaque jour un peu plus encore et de manière toujours plus abonimables et abjectes. C’était le bonheur, quoi. 

Mais c’est la peur au ventre que nous crions le mieux et dans les vents contraires que nos ailes semblaient majestueuses. La paix ne semblait pas faite pour les gens comme nous. 

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