Cela n’a pas été évident de convaincre Ray. A quoi je m’attendais ?
– « Tu n’as pas pu refuser ? Le weekend c’est que pour nous. Normalement Mr Kins n’a pas à te faire sa je vais aller lui dire 2 mots lui il va voir ! »
– « Ce n’est pas si grave ! Et puis tu sais très bien pour quelle raison je le fais, je crois que nous avons eu notre discussion à ce sujet je –»
– « Ne me parle pas de ça c’est juste pour un voyage que tu tiens à sacrifier nos moments a deux, et déjà ce n’est pas notre voyage c’est le tiens, reconnais au moins que tu as fait un choix égoïste, et puis qu’est-ce que je fais de la soirée avec Dan maintenant ? Déjà qu’on ne passe pas assez de temps ensemble tu ne vas pas aller le dilapider ailleurs pour ton soi-disant « boulot » ! Je paris que si c’était moi tu m’aurais fait une scène non ? »
– « Si j’étais toi, non. »
J’avais fini par le lui dire, avant de tourner les talons et de partir pour me changer. Ray est tout ce qu’il y a de plus aimant sur terre. Pour autant que je me souvienne, il a toujours été à mes côtés, et pour lui j’ai tout abandonné. En 6 ans de mariage, les épreuves que nous avons endurées ensemble, nous ont de plus en plus rapprochés. Je me rappelle encore quand il s’est effondré sur moi comme un enfant quand sa sœur est tombée dans la dépression. Sa sœur chérie. Il a vraiment eu du mal à l’admettre au départ, même si les évidences étaient sous son nez, car quand nous nous rendions chez elle avec mes filles, son appartement était sens dessus dessous. Il y’avait de la vaisselle par ci par là, des cannettes de bières étalées sur le divan…
Heureusement elle s’en est remis, grâce au travail acharnés des psychologues, médecins et autres, mais cela a mis du temps et a failli mettre notre couple en péril, car Ray avait cessé de travailler pour ne s’occuper que d’elle. Si dans la semaine il y’a 7 jours, il ne fessait pas moins de 4 jours chez elle, et les restes des jours il rentrait à la maison. Enfin à la maison il n’était plus qu’un fantôme. Nous ne partagions plus rien en commun a par les enfants, la maison, et encore sa sœur. A cette époque-là je me suis sentie tout sauf une femme…
Il est comme ça avec les gens qu’ils affectionnent. Très entiers, protecteur, parfois exclusif. Il a toujours protégé sa sœur de tout, déjà des petits, et à l’âge de l’adolescence il contrôlait même avec qui elle sortait, fille et garçon compris, alors quand il apprit qu’elle était dépressive, il a eu du mal.
Donc a quoi je devais m’attendre, vu que rien ne doit venir entacher son bon paysage déjà construit, ou rien ne bouge, tout est fixe.
Pendant la douche, je ne m’empêche pas de repenser à cette fameuse exposition. C’est vrai que je ne connais pas si bien ces œuvres si ce n’est que le texte que j’ai lu au bureau, je ne connaissais même pas l’existence d’un certain Blay Simons avant maintenant, et j’ai arrêté de lire des poèmes depuis petite.
Tout à coup, mon esprit me passe en image ses muscles impeccablement dessinés, qui eux viennent compléter sa virilité qui explose tout le long de son corps, puis sans me contrôler, ni même pourquoi ni comment, ma main gauche descend sur mon ventre, puis sur mon anatomie la plus sensible.
Il est chaud, et l’eau de la douche ne m’aide pas. Je ferme les yeux. Mais qu’est ce qui me prend à la fin ? J’ai chaud, je veux me changer les idées mais mon esprit continue la torture, et cette fois si, il s’attarde sur ces lèvres voluptueuses, et son regard de mal dominant… Et je commence à ressentir des papillons dans le ventre.
Frénétiquement, ma main gauche se met en route cette fois pour se mettre à me caresser … Il est si doux, et rapidement, un doigt s’y immisce à l’intérieur… Humm depuis combien de temps je ne me suis pas fait du bien ? Du bien seule ? Et surtout pourquoi maintenant ?
– « Euh maman ça fait un moment que tu es dans la douche j’en ai besoin moi aussi hein ! »
– « Oui ma chérie je me dépêche un peu de patiente tout de même ! »
Il a fallut que Lia me sorte de ma bulle. Je sors rapidement de la douche, et je me regarde devant le miroir de ma salle de bain. Tout va bien !
– « Ce n’est pas trop tu ne voulais pas sortir ou quoi ? »
Je me précipite dans ma chambre pour terminer ma préparation. Je sens le regard de Lia me questionné mais sans plus. Elle ne demande pas son reste et fille dans la salle de bain à son tour. Je regarde l’heure. J’ai encore le temps de me trouver de quoi me mettre. En fouillant un peu dans mon placard, je retrouve cette robe que je n’ai pas mise depuis longtemps. C’est une robe d’occasion de CAROLINE. La dernière fois que je l’ai mise, c’était lors d’une sortie avec mes amies. Une robe moulante décolletée manche courte, en latex et pailletée, laissant apparaitre mes jambes avec un dos nus. Sexy, pas trop vulgaire. Et Rouge. Je l’enfile et termine mon maquillage, en prenant le soin de laisser mes cheveux détacher. Parfait.
– « Madame je suis votre chauffeur. Si vous voulez bien vous donnez la peine. »
J’observe du coin de l’œil Ray qui me regarde par la fenêtre du salon qui donne la vue sur la rue. Du 4eme étages, il est infiniment petit, mais je peux sentir de là ou je suis son regard frustré. Je regarde le chauffeur. Et lorsque je regarde encore une fois vers ma fenêtre, il est déjà parti.
– « Vous disposez de boissons rafraichissantes à votre disposition. Vous avez également des apéritifs, si vous le souhaitez. Mr Simons a mis le point d’honneur sur le fait que vous soyez à votre aise durant le trajet. » Me retorque le chauffeur.
– « Merci beaucoup, je n’ai pas faim pour l’instant. »
Il me regarde et hausse les épaules. De toute façon, il y ‘auras de quoi manger convenablement sur place. Puis, comme berce, je finis par m’endormir quelque peu.
20h50. Je me relève en sursaut.
– « Vous avez bien fait de vous réveiller maintenant ma petite dame, si non j’allais le faire ! Vous arrivez dans exactement… 10 minutes. Bien roupiller ? »
– « Oui, toute mes excuses je n’ai pas été un hôte très bavard ! »
– « Oh vous en fait pas, cela ne m’a pas ennuyé le moins du monde ! »
Je le crois qu’à moitié, et je fouille dans mon sac à la recherche d’un miroir pour contempler mon visage. Le résultat est toujours là, mais un peu de rafraîchissement ne ferais pas de mal. Je saisi alors mon fond de teint, pour en ajouter par-dessus, et mon rouge à lèvre que je remets délicatement sur mes lèvres. La soirée peu commencée.
Le chauffeur s’active enfin avant de m’ouvrir la portière de la voiture. Lorsque je mets un pied hors du véhicule, la vue que j’aperçois ne m’étonne point. Il s’agit d’un immense jardin qui m’accueille, avec 10 statues au total de différents animaux, sculpté à base d’herbe. Au milieu de tout ceci, des tables et des chaises sont disposés par ci et par là, et des lampadaires de jardin spécialement faite pour l’extérieur, nous indiquent le chemin à suivre.
Des personnes sortent de différents véhicules à leurs tours, et se dirige droit devant la grande salle d’exposition en face de nous en prenant le soit de prendre le chemin des lampadaires, ce que je fis aussi. Leurs façons de déambuler, me font vite comprendre qu’elles appartiennent à un autre monde que le mien.
Mais qu’est-ce que je fais la ?
Nous sommes tous réunis à la salle d’exposition donc, où nous retrouvons les expositions sur les murs, et soudain, une silhouette se fait remarquer plus que d’autres. Elle s’avance avec une assurance qui est sienne, et le silence règne dans l’attente de son discours, du haut de son 1er étage.
– « Bienvenus à tous ! Je vous remercie pour votre venu ici ce soir, vous ne savez pas ce que cela représente pour moi. J’espères que mes expositions seront à votre gout. Ce soir, j’ai choisi la couleur Rouge pour parfaire cette soirée, car elle représente la densité dans laquelle je pose chaque phrase, la tentation des mots, la passion du sens des lettres, et en quelque sorte, j’ai voulu vous faire entrer dans ce monde, dans Mon monde. Je suis donc infiniment reconnaissant que vous vous soyez pris à ce jeux. Sur votre gauche une porte qui donne un accès a la salle du buffet. Je ne vais pas vous prendre plus de temps, sur ce, passez une bonne soirée ! »
Un tonnerre d’applaudissement se fait entendre. Me retrouvant seule, je me dirige instinctivement vers la salle à manger avant de regarder les expositions. C’est que, j’ai faim moi !
J’ouvre la porte et assiste à un buffet parfaitement bien orchestrer, il y’a un mini bar, des tables ou sont disposés différents mets.
– « Bonsoir Mlle, je vous fais la présentation de nos entrées, et de nos plats, par quoi voulait vous commencez ? » Me dit une serveuse.
– « Pourquoi pas un de chaque ? » Lui dis-je audacieusement.
– « Bien sûr, je vais vous présentez les choix du chef ; ici vous avez une salade d’endives aux saumons fumés avec des noix, pommes caramélisés et baies rouges, des tartelettes aux cœurs d’artichauts, fromage de chèvre et miel, Citrons farcies, je vous le conseille fortement ! Pour les plats, vous avez du Cabillaud aux 12 épices, truffes et petits légumes, Riz a la thaïlandaise servis sur un ananas frais, Le divorcé, un ensemble de mangue et fruit de mers »
Elle voit mon étonnement et ce met à rire.
– « Mr Blay Simon aime impressionnez ces convives mais généralement ils ne réagissent pas tous comme vous, vous êtes nouvelle ? »
– « Ça se voit autant ? »
– « Ah je ne vous le fait pas dire ! Bon je vous laisse, j’ai un service à faire, je vous souhaite une excellente soirée ! »
Elle me laisse avec ma grande curiosité, et je me sers. Les recommandations qu’elle m’a faite son excellente, je me prends un verre de champagne au bar, et m’assis sur une table. Une fois avoir terminer, je m’aventure autour de ces expositions, quel est celle qui me parleras le plus ?
Le Jeux du Je, les Nous comme Toi,
Les vous de moi, Eux et les gouts de vagues
On fait de notre armure
Un rêve impossible sans ta lecture
Oh douce lettre,
Amour des temps moderne,
Cette voie me torture à peine,
Quand est ce que je serais sienne ?
Je reste sur ce tableau pour m’imprégner des mots et des lettres, tout semble parfaitement assimilé. Je ferme les yeux. Un homme peut-il écrire avec autant de délicatesse ? Je crois que je ne me suis pas assez penché sur les poésies. Elles sont une puissance, des caresses pour l’esprit. Un bruit m’ouvre les yeux. Ce n’est qu’un monsieur qui passe derrière moi.
– « Excusez-moi Belle Demoiselle. Je ne voulais pas vous perturbez. »
– « Vous êtes tout excusé » je lui répondis.
Il regarde avec moi l’exposition. L’as t’il lu comme moi je l’ai lue ?
Soudain une autre pièce m’attire. Quelques pas me séparent entre elle et moi. Alors, je me retrouve bientôt dans cette salle loin de tous ces bruits, tout ce monde.
C’est une pièce avec de jolie portraits de femme, et d’autres exposition encore.
« Aimer, c’est prendre le risque de Perdre… »
Où :
« Derrière chaque porte se trouve un miroir, qui lui n’est que le reflet de notre histoire. » ;
« Le soleil est au vent, comme les feuilles mortes le sont au printemps » ;
« Un vrai mensonge vaut mieux qu’une fausse vérité a moitié dite ».
– « Vous vous êtes… égarée ? »
Sa voie me fige. L’air chaud qui sort de sa bouche me fait revenir sur terre. Mr Simons a occupé la pièce.
– « Cette pièce n’es pas fait pour les visiteurs, normalement, mais puisque vous êtes là. »
– « Je… » Bafouait je.
– « Puisque vous êtes là, vous avez une préférence ? » me demande t’il l’air de rien.
– « J’aime beaucoup votre façon d’écrire vos poèmes. Je dois être honnête avec vous, avant vous je n’en lisait pas, mais de ce que je vois, j’aime votre sensibilité ! Se pourrait -il que derrière cet homme intouchable se trouve une âme sensible ? »
Il rigole avant de me répondre.
– « C’est tout ce que vous avez vu en moi ? »
– « Bien, peut-être parce que vous n’avez toujours pas signé le contrat ? » Je lui fis remarquer en haussant mes sourcils
– « Ah, ce Contrat… »
Un silence se fait ressentir dans la pièce, ou je préfère baisser la tête vers le sol.
– « Que vous a fait sentir mes poèmes ? » fini-t-il par me demandé.
– « Sérieusement ? »
– « Allez Soyez franche » s’exclame t’il en prenant bien le soin de s’assoir sur un fauteuil, son regard fixer vers moi.
– « Super ! ok vous voulez de la franchise ? Et bien, c’est pour moi rare de voir un homme être aussi doux, attentionné, et touché ses lecteurs constamment je ne sais pas y ‘a anguille sous roche, est ce que c’est vraiment sincère ou c’est juste pour écrire ? A quoi vous pensez quand vous parlez ? Etes vous en quête de visibilités ? Ou alors c’est juste un « genre » que vous vous donnez pour plaire à un type de personne qui ne se plaisent même pas ? »
– « Eh bien… C’est bien clair tout ceci ! » remarqua t’il.
– « Je suis désolée. Je ne voulais pas vous blesser, je ne sais pas c’est sorti sans réfléchir… »
Je sens une gêne s’amplifier en moi. Puis après une seconde qui parut une éternité, je rassemble mon courage vas d’un pas ferme vers la sortie.
– « Attendez ne Partez pas ! »
Je ne me retourne pas, mais tout d’un coup, je sens sa main qui retient mon bras.
– « C’est la remarque la plus sincère que j’ai entendue de cette soirée. D’habitude les gens se contente justement de ne pas me donner d’avis. Ou encore pire pour moi, ils sont d’accord avec tout ce que j’écris. Je sais sa peux paraitre étrange, mais des fois on a besoin de critique pour faire du mieux de nous-même… »
Je reste incrédule, piégée entre la porte de sortie et cette pièce et son occupant. Puis, il se rapproche de moi, et comble l’espace qui étaient entre nous. Je me noie dans ces yeux. Encore une fois. On pourrait y voir toutes les saisons.
Il touche mes cheveux, et s’applique à caresser ma joue. Il faut que je m’en aille pour de vrai cette fois ci.
– « Euh… Je crois que je vais y aller… »
Je lui dis en ne lui laissant plus le temps de me retenir.
Ce dossier va être compliqué a bouclé. Vraiment compliqué…