Voilà l’été. La saison des départs en vacances pour la plupart d’entre nous. Une saison synonyme de bons souvenirs en famille pour moi. Pourtant cela fait cinq ans, déjà cinq ans que je ne suis pas partie avec ma fille sous d’autres horizons que notre lieu de vie, mon compagnon préférant l’envoyer en colonie pour que nous partions en couple uniquement. Oh elle y trouvait son compte en terme d’activités, mais surtout elle appréciait d’être loin de lui et du contrôle incessant qu’il exerçait sur elle jusqu’à décider des vêtements et des couleurs qu’ elle devait porter, jusqu’à lui interdire de pratiquer son sport favori ou de devenir jeune sapeur pompier… Cinq longues années pendant lesquelles toutes deux n’avons pu être nous-mêmes, pendant lesquelles tout ce qui nous tenait vraiment à cœur avait été proscrit au nom d’un individu narcissique. Il m’en aura fallu du temps pour trouver la force de mettre un terme à cette emprise malsaine qui nous rongeait chacune de notre côté.
Alors cet été, le premier depuis que j’ai quitté cet homme dont je ne veux plus entendre parler, je le voulais extraordinaire. Je voulais que ma fille ait autant de supers souvenirs de vacances avec moi que ses frères, mes fils aujourd’hui indépendants. Le vœu le plus cher de ma p’tite collégienne était de retourner sous la tente là où nous avions passé nos dernières vacances avec eux, en famille dans les Hautes-Alpes. J’en avais autant envie qu’elle. Un besoin indéfinissable de raviver ces liens forts que nous avions avant lui.
Le lac de Serre-Ponçon était le lieu idéal pour renouer avec un été digne de ce nom. Ces vacances estivales devaient prendre une place laissée vide trop longtemps dans nos cœurs. Elles seraient formidables, ce n’était pas possible autrement. J’allais tout faire pour en tout cas.
Le trajet nous parut court tant nos bagages étaient pleins de nos rires et de notre joie de partir ensemble. Nous nous sentions libres et ça n’avait pas de prix. Nous roulions en chantant à tue-tête au gré des musiques émises par la radio. Fini le silence imposé, place à l’expression éclatante de nos émotions ! L’été sera beau, l’été sera nôtre !
Notre séjour dépassa nos espérances malgré la canicule qui sévissait. Certes le lac avait perdu plus d’une dizaine de mètres, ce qui rendait la baignade en bord de plage dans la baie où se situait notre camping moins agréable. Mais qu’importe, rien ne pourrait obscurcir notre bonheur d’être là ensemble. Donc direction le stand de location de paddle ! Une première pour moi. L’eau était cristalline, et un doux Zéphyr glissait sur ma peau tel un voile de soie. Quel plaisir ce fut de tester alors notre équilibre l’une avec l’autre sur cette unique planche ! Un équilibre qui nous avait tant manqué au quotidien. La tentation était trop grande ; nous poussèrent le test plus loin jusqu’à chavirer dans un éclat de rire libérateur. L’eau était fraîche et nous apportait un bien-être fort agréable.
Ce n’était que le début. Nous enchaînâmes les activités au gré de nos envies chaque jour, tantôt dans les airs, tantôt dans l’eau. Que ce soit parapente ou rafting, acrobranche ou canyoning, randonnée ou Pédalo, nage ou ski nautique nous profitions du grand air, le cœur gonflé d’une sensation infinie de liberté indescriptible. Vivantes, nous étions vivantes. L’instant présent était le seul à compter et nous le savourions à pleines dents sans aucune restriction !
Ce soir, un mojito à la main, à l’ombre d’un sapin, je partage ce bel été avec mes enfants réunis. Les photos défilent sur l’écran de mon ordinateur dévoilant un bonheur retrouvé.
Voilà l’été tant attendu…un été ressourçant.
Bravo pour ta participation !
@Gaëlle Galindo Merci 🙂
J’adore ton texte. Emouvant, il prend aux tripes et redonne de l’espoir! Bravo!
@1LucioleVerte Merci beaucoup..
Je crois que, parmi tous nos souvenirs d’enfance, nos souvenirs de vacances sont ceux qui nous marquent le plus.
Surtout quand ils nous permettent de guérir des blessures de la vie.
Bravo pour ce texte merveilleux qui transpire le bonheur . Je suis heureuse et fière de lire ce joli témoignage qui prouve que toute femme peut et doit sortir de l’emprise exercée par l’homme . Bisous