le téléviseur de la cuisine crache encore et toujours des informations similaires depuis des semaines.
La voix nasillarde de la présentatrice annonce chaque jour sur le même ton solennel, des catastrophes naturelles survenant à différents endroits de la planète.
« les inondations meurtrières qu’a connu l’ Australie ces derniers jours font état pour l’instant de plus de 2.000 morts … »
– Pitié papa, coupe moi cette télé !
Mon père ne l’entend visiblement pas de cette oreille. Il me fixe de ses grands yeux verts avant de rétorquer.
– Non Milla ! on doit rester informé. Il se passe beaucoup de choses en ce moment, on ne peux pas fermer les yeux sur tout ça.
– Mais on ne pourra rien y changer de toutes façon alors à quoi ça sert ?
Mon père est d’abord surpris puis il fronce les sourcils
– Et depuis quand es tu adepte de la politique de l’autruche ?
– Milla a raison ! Me soutient ma mère. On est pas obligé non plus d’écouter sans arrêt des horreurs. Ça rends l’atmosphère anxiogène je trouve.
Les repas dans ma famille sont souvent mouvementés. Comme toujours ma mère s’empresse déjà de débarrasser la table alors que nous n’avons même pas encore terminé nos assiettes. Elle ne reste jamais assise bien longtemps. Ses longs cheveux blonds comme les blés maintenu par une pince, son tablier rouge accroché à son cou et à sa taille, elle remplit le lave-vaisselle avec son énergie habituelle.
Mon père lui, est un homme assez autoritaire. Son métier de flic y est sûrement pour beaucoup.
Je l’ai toujours beaucoup admiré pour son sang-froid et son charisme. Il est un modèle pour moi.
– Moi je suis d’accord avec papa ! Lance cette fayotte de Joanna. C’est agaçant, il faut toujours qu’elle se range de son coté même si son véritable opinion diverge. Atteindre la majorité n’a eu visiblement aucun effet sur cet aspect de sa personnalité.
Je lui lance un regard noir avant de lui répondre.
– ah oui ? Tu aimes entendre ça chaque jour, toi ?
– il faut rester au courant. Ajoute-t-elle en haussant les épaules. Tu sais que même notre pays à été touché ? Hier une tornade a ravagé toute une ville et c’était pas très loin d’ici.
Mon frère Benjamin lève enfin les yeux de son assiette. Faut croire qu’elle vient de réussir à l’intéresser. Il pointe sa fourchette dans sa direction.
– tu savais que le mot tornade vient de deux mots espagnol. « tronada » qui signifie orage et « tornar » qui signifie tourner.
– tu m’en dira tant ! Lui répond Joanna en levant les yeux au ciel.
Mon petit frère Benjamin est le plus intelligent de la famille. Il a toujours été le premier de sa classe et il a toujours le nez fourré dans un livre. Sa soif de savoir n’a pas de limite. Très en avance sur sa scolarité, il a obtenu son bac l’année dernière alors qu’il n’a que seize ans.
Du coup, il est un peu considéré comme un ovni par tous ceux de sa génération.
Ma mère qui est allé ranger de la vaisselle dans le buffet du salon, interroge Joanna depuis l’autre pièce en haussant le ton pour être entendu.
– Jo ! As-tu envoyé ton CV pour ton alternance comme je te l’ai demandé ?
– oui maman ne t’inquiètes pas, c’est fait !
répond elle un peu trop rapidement. Je l’observe. Elle ment ! Clairement elle ment. Je le sais parce que j’ai un don pour analyser les comportements des gens. Je dirais même plus que ça, je sens les choses, les émotions qu’ils dégagent. Je suis une véritable éponge. J’ai toujours été capable de détecter et de déchiffrer les micro expressions. C’est comme si je voyais tout au ralenti, je sais pas trop comment, je vois c’est tout et personne n’ignore cette faculté dans la famille.
Jo et moi on se regarde, elle sait que je sais. Mais je ne dirais rien, je ne le fait jamais.
Cette satanée présentatrice continue de déverser ses infos nauséabondes. Je réitère ma requête auprès de mon père.
– P’pa, s’il te plaît ! Éteinds cette télé, sérieux !
– désolé ma fille, c’est moi le chef de famille ici. Tu commanderas quand tu seras chez toi ! D’ailleurs qu’est ce que tu attends pour prendre ton indépendance. À 22 ans moi, j’étais déjà marié avec ta mère.
Joanna s’esclaffe de rire, je lui jette ma serviette au visage.
– sympa, je vois que tu es pressé de te débarrasser de moi.
– mais non ma chérie. De toute façon si tu veux te marier , il faudra d’abord que j’approuve ton prétendant et ça risque de s’avérer compliqué.
C’est à mon tour de lever les yeux au ciel, sauf que mon regard reste accroché à notre lustre. Il se balance légèrement de gauche à droite, c’est étrange personne n’a pu le toucher la haut.
Je ressens alors d’ étranges vibrations, la table de la cuisine se met à trembler sous mes mains.
Je lève les yeux vers mon père, inquiète. Tout les meubles se mettent alors à tanguer, on entend un grondement qui semble provenir des profondeurs de la terre.
Je ne réalise pas ce qu’il se passe, j’entends juste mon père nous ordonnés de nous mettre sous la table, il se lève et quitte la pièce.
Je m’exécute ainsi que Joanna et Benjamin. Mon père est sûrement allé rejoindre ma mère qui est toujours dans le salon.
Les tremblements s’intensifient encore, le sol bouge violemment, j’entends des objets se fracasser sur le sol, nos assiettes qui étaient encore sur la table se fracassent en milles morceaux sur le sol. Je me protège avec mes bras pour ne pas recevoir de projectile sur le visage.
J’ai l’impression que c’est un cauchemar, tout semble si irréel. Nous sommes ballottés comme dans un manège.
J’entends alors ce qui semble être des vitres qui explosent. Ma mère pousse un cri. Je voudrais aller la voir, m assurer qu’elle va bien mais je ne peux pas bouger. Je suis comme étourdi.
Un nouveau grondement terrifiant s’élève et je prends conscience que la maison ne tiendra pas plus longtemps.
Pour l’instant j’aime, c’est prometteur, une écriture agréable. En plus ce n’est pas truffé de fautes ! J’imagine que le fait que la narration au soit au présent te simplifie les choses. Merci pour ce début qui donne faim de la suite.
Il y en a une qui m’a tout de même sauté aux yeux. J’espère que ça ne te fâchera pas
J’entends juste mon père nous ordonnés -> nous ordonner.
@Haldur d'Hystrial Au contraire merci de me faire remarquer mes erreurs. Effectivement j’avoue écrire au présent car je n’ai jamais été très bonne en français, cela dit j’essaie de faire attention. En tout cas merci d’avoir pris le temps de me laisser ton avis.
Je trouve que les gens ne donnent pas assez leur point de vue, c’est pourquoi je n’hésite pas. Continues au présent, ça se lit bien. Peut-être pourras-tu te lancer un défi pour un roman ultérieur !
Sympa. Ça démarre fort. Les personnages, la narratrice et son jeune frère, sont tout de suite intéressants, car ils ont leur forte particularité. Si c’est un début, c’est un bon début.