Parfois, il m’arrive de penser à l’Univers. Je suis déjà plein d’incertitudes et voilà qu’il me happe.
Comme une fusée au décollage, la poussée m’arrache du sol et me propulse hors de l’atmosphère. J’en ressens un profond malaise.
Je me retrouve seul, en plein milieu de notre galaxie. Qui suis-je, avec mes petites angoisses, face à ton immensité ?
J’essaye tant bien que mal de te définir des limites mais mon cerveau est bien vite saturé : trop d’informations, trop de paramètres, trop d’inconnues.
Nous pourrions penser que nous sommes ridiculement petits devant tes étoiles colossales, insignifiants contre tes supernovas. C’est en partie faux. Nous sommes tantôt poussière de sable dans l’océan, tantôt géants face à l’infiniment petit. Tout est question d’échelle. L’univers c’est deux fois l’infini. Un infini vers le grand, un infini vers le petit.
Je balaye tout un tas de sujets différents durant mon voyage. Cependant, il demeure une question revenant systématiquement : pourquoi ?
Pourquoi sommes-nous ici, pourquoi existons-nous ? Dans quel but ? Amuser le Créateur ? Sommes-nous le fruit d’une expérience ou du hasard ? Mais finalement faut-il un but pour exister ?
Je ne suis pas certain qu’il faille chercher un pourquoi. La science nous apportera des réponses mais se limitera toujours au niveau de compréhension maximal du cerveau humain. Nous n’avons pas les capacités d’appréhender la vérité.
Mon voyage se termine. Les yeux dans la Lune, il faut maintenant remettre les pieds sur Terre. Je retourne peu à peu à ma vie de terrien en gardant mes pensées interstellaires là, quelque part, jusqu’à mon prochain Apollo.
Bien-sûr, durant mon absence, le petit train-train quotidien de Mr tout-le-monde s’est poursuivi :
Mme Perrin, banquière, contrôle ses profits et applique des agios à des gens qui n’ont déjà plus rien.
Mr Royer, trader, surveille les signes caractéristiques des fluctuations boursières.
KellyFromMiami, influenceuse, fait une démonstration live du dernier épilateur à lumière pulsée.
Pas si loin, au même instant, le trou noir Sagittarius A* dévore des étoiles de notre galaxie.
Brillante mise en perspective, avec le rêve en prime!
"Les pieds sur terre" et "les yeux dans la lune", bravo.