J’avais oublié le goût des larmes. La sensation de brûlure dans chaque cellule de l’œil. Le sentiment d’avoir été trahie. D’avoir été exposée et rabaissée, lapidée, mise à nue. A tort. Cruelle injustice. Destin inégal. Maudits mots.
Je n’ai rien à par le goût de l’abandon. Mon cœur s’est brisé, ma confiance a volé en éclats de verre et mes larmes ont tracé des sillons sur mes joues
J’ai eu tort d’avoir la folle idée de t’avoir comme amie fidèle.
Mais qui oserait poignarder mon dos ainsi ? Aucun vêtement ne pourra dissimuler le sang qui s’écoule abondamment des plaies et nul masque ne pourra étouffer mes cris de douleur. J’ai demandé pardon et mes excuses sont parvenues à tes oreilles. Je ne souhaitais qu’une simple chose qui me semblait être à ta portée et juste envers moi.
Ô cruelle dérision ! Comment ai-je pu ainsi penser que tu serais capable de soigner les plaies causées par tes mots aiguisés et si faux !
Je reste à terre car c’est la place que tu m’as attribuée et par amour envers ceux que j’aime, je la saisis avec joie et reconnaissance. Tu aurais pu me faire chuter encore plus bas , et tu le pourrais encore si tu le souhaitais. Mais tu as jugé bon de me laisser ici, visage contre la terre. N’importe qui aurait abandonné à la vue de ce sol sale et décourageant.
Pourtant, la rage me consume désormais et brûle mes anciennes excuses comme de vulgaires bouts de papier. Les braises s’élèvent vers le ciel où tu sembles régner en toute tranquillité.
Je te pardonne. Je te pardonne d’avoir été si inconsciente du mal que tu m’as causé. Car ainsi, tu réveilles la Bête qui sommeillait en moi depuis trop longtemps. Et ô combien je sais ce qu’Elle désire par dessus tout.
Vengeance.
Un mot simple mais claquant comme une porte en proie à un courant d’air. Une expression que l’on juge banale et sans intérêt mais plus froide que la glace, plus aiguisée que quelconque lame et plus satisfaisante que n’importe quel sentiment.
Je pourrai te regarder te consumer dans tes excuses bredouillantes tandis que je me relèverai, ma Vengeance au bras.
Je pourrais tendre la main et te faire goûter ce sol que je savourais depuis quelques temps. Mais non. Je ne suis pas comme toi. Et je te le prouverai.
Je repousserai cette tentation extrême. La Vengeance se fondera dans la nuit noire d’une guerre inutile et la lumière reviendra.
Doucement, je sentirai la colère, qui autrefois peuplait mon cœur, disparaître à travers les bons moments que nous avons passés ensemble.
Je te pardonnerai. Et continuerai ma route tout en sachant que j’ai gagné.
Cela n’a rien de religieux, bien sûr que non. Ce sont juste mes principes moraux. Que tu n’as pas. Nous sommes tous différents après tout.
Nous serons de nouveau sœurs. Comme avant. Riant à nos blagues idiotes et sans fond comme celles que font les adolescents. Tout sera comme avant. Mais n’oublie jamais que cet instant est gravé à jamais dans ma mémoire. Ma Vengeance est ici, elle rôde, aux aguets. Je pourrai très bien m’en saisir. C’est à toi de voir, petite sœur.
Ceci est un texte que j’ai écrit, il y a bien un an. Je vous demande donc pardon si l’écriture est un peu moins fluide et compréhensible que mes Pens précédents. Je tenais tout de même à vous le partager, en espérant que cela ne vous déçoive pas ^^.
J’ai adoré, adoré, adoré ce texte ! On y sent le trouble, le sentiment de trahison. Lorsque la protagoniste tombe au sol, elle se connecte avec la terre et cette force fondamentale lui permet d’éviter de propager l’incendie émotif, celui de la Vengeance.
Magnifique ! Oh !
Je note ton sens du rythme, la couleur de tes récits, le vocabulaire, la tension interne. J’aime.
Et bien moi je suis impressionné!
Quel talent,je ne trouve pas les mots.
C’est magnifique ! J’adore, encore une fois on sent les émotions que tu as voulu nous transmettre à travers tes mots si bien écrits.