Au royaume du bruit, la paix ne sera plus.
Le silence l’a tué d’une longue agonie.
Ne résonne aujourd’hui que l’écho perdu,
de tous ces mots que je n’ai pas dis.
Fermer les yeux, pour une escalade somnambule,
et voir par la fenêtre du dixième étage,
la hauteur de mes sentiments ridicules,
et le soleil, faire de l’ombre aux nuages.
J’ai eu la parole décorative,
comme une horloge de ville qui s’est arrêtée.
Du haut de mon inertie native,
j’observais mes aiguilles qui s’émiettaient.
Avoir des milliers de couchers de soleil en soi,
c’est le privilège de ma pénombre.
Un paradis perdu, comme une lueur du soir,
s’évertue à dessiner, chacune de mes ombres.
Les orages en interne pour ne pas mouiller ma figure,
et un sourire figé, comme de corvée.
Ne pas voir en ce climat trop humide, le ciel azur
de mes instruments mal accordés.
Mais de passage dans ces tours immenses,
comme un petit prince du genre humain,
j’ai cru entendre dans le moindre de mes silences,
une volonté de lendemain.
Et pourtant mes lèvres me brûlent
comme si j’avais embrassé le diable là, à l’instant.
Et tandis que la feuille blanche, elle, s’imbibe
toute seule de choses irréelles.
L’alcool lui, désinhibe
toute preuve d’amour réel.
Mort né.
C’est ce que je suis.
Et raide, le regard perdu au fond d’une rivière,
je sens un poids minuscule se rajouter au mien.
Sur ma jambe, une fourmi me sort de ma rêverie, de ma petite mort.
Et je me dis, qu’elle vit une plus grande aventure que moi.
Alors je replonge dans ma rivière,
et je meurs encore plus,
tandis que la fourmi gravit sa montagne immobile.
j’aime beaucoup et en particulier cette phrase : " avoir des milliers couchers de soleil en soi".
Ton vertige englobe beaucoup d’éléments (le bruit, l horloge,le coucher de soleil, les tours, la feuille de papier) et la fourmi qui fait la conclusion, que dire d’autre ? Il y a l’espace ,le temps et les éléments. C’est vraiment un vertige dans tous les sens et c’est ce que j’aime .