AUTOPSIE D’UNE NATION
Ce qui c est passé après l’explosion du port de Beyrouth est tout
Simplement la barbarie avec ce langage d’indignation approprié mais demeurant
Dans les limites des convenances.
De ce fait il il ne peut traduire que l’impuissance de toute la violence de la réalité
Qui se reflète dramatiquement sur le terrain.
Mais qui sont les véritables criminels ?
Ce processus n’est que le paroxysme de la tragédie de mon peuple qui se
Meurt depuis des décennies sous l’œil intéressé de ses propres dirigeants
Et muet de la communauté internationale.
La moitié de la capitale a été détruite par une violente explosion en provenance
Du port de Beyrouth,
Elle serait due à un entrepôt de nitrate d’ammonium ne correspondant
Aux normes élémentaires de conservation et de stockage.
Le monde entier sait que le port de Beyrouth n’a de légitime que le nom
La suprématie d’un parti puissant se servant de lui avec la complaisance
Bienveillante des autorités haut placée et mal placées comme toutes
Sortes de trafics.
Une chose est sûre le parti de Dieu comme le gouvernement est au courant
De tout ce qui se passe dans le port qu il échappe ou non à leur contrôle.
Gouverneurs de pacotille, parti d’un Dieu que vous n’êtes pas dignes
De mentionner, vous êtes responsables de la destruction de la moitié de la
Capitale.
Cette capitale d’un pays qui subit depuis des années le fruit de vos alliances
Ainsi que vos règlements de comptes dictés par vos propres intérêts.
Vous êtes supposés garantir un minimum de sécurité à ses habitants.
Vous parlez de légalité ?
Peut-on faire appel à cette illusoire l’égalité ?
Rien de ce qui se passe dans ce pays est légal.
Ni votre présence, ni vos élections et prise de position irresponsables
Dans des conflits qui nous dépassent.
Pas même cette cause perdue d’avance que vous nous avez fait endosse
Et dont les principaux concernés se sont servis de nous comme bouclier.
Vous avez sciemment galvanisé des foules en mal d’un sentiment nationaliste
Compréhensible pour ensuite les jettes en pâture et assouvir des postes
Personnels sur des tables de négociation douteuse.
Cette cause que vous avez enterré d’avance vous la ressuscité délibérément
Et enterré volontairement quand vous voulez et quand vous le désire
Comme une vulgaire carte de défit la vidant de son essence pure, dans l’arène
De notre sol national fragile rajoutant à la surenchère ambiante.
Le LIBAN mon pays, mon amour orphelin n’existe plus que sur la carte
Géographique du Monde.
On l à hélas tellement associé aux bras de fer des grandes puissances,
A la convoitise des pays à ses frontières que le commun des mortels
Ne connait pas son passé glorieux, la richesse de sa culture diversifiée
Et le modèle unique de sa coexistence avec ses inévitables drames
Mais aussi ses passions et ses valeurs dans un monde déshumanisé.
A cause de vous ce pays n’est plus qu un pion en lambeaux sur la table
Impitoyable de l’échiquier international.
Chaque partie de votre composante prétends représenter une cause qui
Lui est propre pour consolider sa position avec ses ambitions souvent
En contradiction avec nos principes hélas seulement prônés de démocratie
Et restez lettre morte.
La défense véhémente et apparentés de causes qui nous sont étrangères,
Des régimes sanguinaires que vous glorifiez et soutenez.
Ces pays à nos frontières à l’insatiable gourmandise et dont on désire
Voir paradoxalement des alliés, prédateurs redoutables qui mettent en péril notre si
Fragile système sécuritaire.
Vous avez habilement exploité la fibre religieuse dans un contexte
Explosif.
Ce Dieu reconnut par toutes les instances du pays
Même sous des adaptations différentes est pour vous la figurine opaque
Que vous brandissez sous la bannière de vos crimes en les glorifiant.
L’explosion gigantesque qui a ravagé le port de Beyrouth, sa mauvaise
Gestion, la suprématie d’un parti puissant et vendu ne sont que le long
Aboutissement du verdict définitif rédigé localement et internationalement.
Dont le but n’est que la lente désintégration de mon pays.
Vos intérêts cupides et vos agendas étrangères ont enfin été réalisé aux
Prix du sang et des larmes d’un peuple fier.
Hélas il est trop tard pour le Liban longtemps délaissé par une communauté
Internationale insensible à nos drames.
Trop tard pour les libanais victimes de la cupidité de leurs dirigeants,
Et leur sournoises ambitions.
Délibérément abandonné au profit du Hezbollah iranien qui a épuisé nos
Réserves nationales et contrôle nos frontières, sous l’œil d’un président de la
République alliée et d’une majorité parlementaire soumise.
L’explosion du port de Beyrouth a unit dans un même drame tout le Liban.
Risiblement les victimes de la capitale se sont vues affublés du titre posthume
De martyrs eux qui ne demandaient qu à vivre.
Pas de révolte justifiable, dans leur tragique éternel Sommeil sans rêves.
Sacrifiés avec le reste du poumon de la capitale à leur image à la dérive.
Il a fallu les images révoltantes de leurs corps meurtris pour que la communauté
Internationale se rend compte du drame de mon pays.
Sur ces images ensanglantée les médias unanimes ont enfin donné une identité
Locale à nos morts.
Une identité certes bafouée mais strictement et sans équivoque tragiquement
Libanaise.
Ce Liban où depuis sa constitution chaque communauté prétend gouverner
Ce qui est devenu l ingouvernable.
Durant toutes ces années les églises comme les mosquées ont pris l’habitude
D’enterrer leurs morts.
Si les lamentations et la douleur sont leur fatal ciment ce Dieu unique que
L’on implore dans la discorde et les drames devient paradoxalement notre
Ultime et désespère espoir.
Le paradis, un monde meilleur, un au-delà autant redouté dans
Le paroxysme de la détresse et des larmes.
Longue file d’attente pour cet ultime passeport sans papiers, sans bagages,
Sans ambassades, sans limites.
Le seul que le reste du monde à encore la dignité de ne pas nous refuser à
Tous chrétiens et musulmans et portant combien indissociables d’un conflit
Qui nous dépasse.
Peut-on croire logiquement à l’impossible ?
Quand le passé nous rend sceptiques, le présent dramatique, l’avenir menaçant ?
Je ne sais pas, je ne sais plus. Toutes ces valeurs auquel je m’accrochais
Désespérément depuis l’âge fatidique de mes de mes onze ans toutes se sont
Évaporées avec la fumée gigantesque qui a voile l’ensemble
De ma capitale.
Dans mes yeux brouillés de poussière au centre de l’ABC Achrafieh j ait cherché un
Dieu anonyme que j’ai toujours implore sous les bombardements
Comme à chaque période cruciale de ma vie.
Je l’aie cherché et je me suis heurtée au spectacle d’une foule terrorisée
Hagarde.
Peut-être que le raisonnement de leur hurlement m a empêché d’entendre
Les bribes de sa voix pour le localiser ?
Peut-être que la démesure des dégâts m à voile sa face ?
Ou peut-être que devant tellement d’inhumanité lui aussi a capitulé las de faire
Porter à ce peuple cette croix trop lourde que lui-même se refuse à portée.
Non je n’ai plus voulu l’entendre.
Non j ait renoncé à quémander son aide.
Il s’est dissipé avec mes onze ans définitivement révolus comme lui.
Le sang sur le sol, les blessés en pleurs ont fait naître en moi les germes de la
Révolte.
Contre lui, contre le monde entier, contre cette communauté internationale
Qui guette notre dernier soupir pour filmer passivement notre agonie, déclarant
Froidement après ces années d’absence que la moitié de la capitale a
Explosé.
Mais fallait-il en arriver là Beyrouth?
Fallait-il véhiculer les images révoltantes de ta destruction pour donner à tes morts
Une nationalité longtemps usurpée car constamment associé aux pays qui
De la région qui se déchirent ?
Fallait-il ce chiffre monumental de ta souffrance car même ta souffrance est
Quantifiée avec le sang répandu au Liban pour éveiller un soupçon d’Indignation
Aussitôt estompé ?
Fallait-il mon Beyrouth, ma capitale, mon amour et mon drame,ma passion
Et ma douleur, mon amour et ma perte ,que le monde entier ait besoin de ce
Cataclysme pour qu on évoque enfin les libanais non comme les propres
Acteurs de leur mort mais simplement des victimes de la corruption de leur
Dirigeants et des implications régionales et internationales.
Fallait-il qu’après cette explosion alors que ton deuil reste interminablement
Inachevé et le restera sans doute, le rouage de la justice légitime est emballé
Et ton juge menacé ?
Alors que tout au long de cette parodie d’enquête on c est acharné à rejette
Sur des responsabilités subalternes le poids des véritables responsabilités ?
Infâmes, risibles et lâches camouflage de ce crime a peine voilée Et sacrifié au pieds de
Ridicules privilèges immunitaires alors que les privilèges
Doivent s’incliner devant la justice et non la justice devant les privilèges.
Le feu criminel ne devrait pas être légitime devant la politique de l’absurde.
Et la loi des compromis est une honte sur des tombes encore fraîches et profanée
Jusqu’à l’extrême.
Peut-être que les parties responsables comptent encore obtenir par quelques
Bribes que l’on peine à murmurer tant l’impact de nôtre hébétude est intense
Quelques mots de complaisance pour assurer un électorat passif à l’image
De ce monde libre assistant complaisamment à la dislocation du Liban
Sous couvert de non interventionnisme et de non-ingérence alors que
Paradoxalement il s’ingère de manière discrète et larvée pour marquer
Discrètement ses pions tout en se lamentant publiquement sur notre sort.
Se servant de notre pays comme une vulgaire carte de pression dans
La tourmente trouble du Proche-Orient.
Oui vraiment drôle de non interventionnisme en intervention voilé.
Quant à l’autre monde composé d’une horde de sauvage plus malades
Les uns que les autres il est là sur le terrain omniprésent par ses sbires
A l’allégeance iranienne de la banlieue sud ou ceux soumis à la fratrie
Sanguinaire des Assad après le père, le fils porteur de ce pouvoir héréditaire
Chancelant sans un appui international et qui n’épargne nullement les opposants
A son régime.
Je ne m’adresse plus à personne Beyrouth sauf à toi et ceux de tes habitants
Qui restent et resteront par amour.
Un amour passionnel, mortellement passionnel.
Avec au fond du coeur une vague d’amertume qui aboutit à une certitude sélective
Oui peut être mon Beyrouth. ?
L’enfer existe.
Je l’aie croisé et je le croise tous les jours dans les yeux de tes habitants
Sans médicaments, sans nourriture, sans perspective.
La nationalité importe peu devant l’étendue de la détresse.
Il existe pour les vivants comme pour les morts dans une surréaliste et fusionnelle
Union.
Mais du fond emmuré de l’obscurité et des larmes étouffées j ait découvert
L’intensité sans borne d’un amour sans équivoque.
Je t’aime ma capitale, dans ta gloire et ta splendeur comme dans tes failles
Et tes blessures.
Comme on aime désespérément un enfant affamé, un animal en détresse
Un coeur battant à tout rompre qui du fond des ténèbres conserve l illusoire
Factice de l’espoir.
Après moi un jour….
Un jour un enfant naîtra dans l’amertume du réel avec le rêve de réclamer
Son droit le plus élémentaire a l’alimentation et l’éducation.
Un jour un animal abandonné ne fera plus les frais du déchaînement arbitraire
D’une arme à feu fruit d’un défoulement hasardeux qui se perd
D objectif.
Un jour un cancéreux trouvera ce précieux médicament rationne qui lui permettra
De survivre.
Espérer c’est tout un univers qui brouille le visage amer du réel
C’est au fond de cet enfer que je croise quotidiennement que j’ait
Paradoxalement découvert la face unique de ce DIEU unique pour tout le LIBAN
Lui qui a subi les contres coups de ma révolte devant l’injustice de ce destin
Acharné. Il est là présent avec toutes les causes perdues des résidents du Liban.
On l’associe souvent à un idéal de bonheur mais c’est dans la misère et
L’injustice qu il se laisse entrevoir.
C’est dans ma capitales avec tous les rêves irréalisables qu il se trouve
Et tous les espoirs latents qui ne sont qu’une forme d’instinct vital, une
Révolte silencieuse de la lutte pour survivre faute de vivre.
Pour toi Beyrouth quand mon heure viendra que ce soit par l’usure de l’âge
Ou un hasard criminel qui plane sur tout le pays j emporterais dans ma tombe
Non pas l’image de ta lente agonie mais mes souvenirs lointains d’une
Enfance où tu raillonnais dans toute splendeur.
Comme testament quelques traces de témoignages glanés sur un journal
D’un libre penseur chiite qui a aimé éperdument la vie et la liberté
Au point d’en payer lourdement le prix par son existence.
Il s’appelait Lockman slim.
Par le pouvoir Infini de la plume il dénonçait l’injustice de la guerre civile
Libanaise dénonçant l’inadmissible.
Aussi bien les massacres injustifiés des réfugiés palestiniens désarmés
Femmes et enfants de Sabra et chatillla que la disparition des chrétiens
Libanais dans les geôles syriennes.
Dans une vaine tentative de réconcilier mon peuple avec sa mémoire.
Celle d’une guerre dont les fantômes persistent et persisteront toujours
(Tant que les hommes érigent des murs et des pierres qui n’atteindront
Jamais le ciel.)
Plus que n’importe quelle arme la terreur de !a plume fait naître la crainte
Dans toute dictature.
Car le rêve idéal réprimé fait peur par son extension et sa contagion
Aux peuples dupes avec tous les périls qu il Comporte particulièrement
Dans cette région d’un lointain et si proche orient.
On l’a tué mais un autre Lockman est né.
Il pointe déjà sous l’aspect d’un jeune juge indépendant dénommé Tarek Bitar
Ardent défenseur d’une justice qui lutte comme lui pour faire parvenir son
Message avec le même souci de dénoncer un autre massacre
Et de mettre des responsables devant le poids de leur éventuelle culpabilité.
Mais hélas dans mon pays les rôles se confondent et les assassins au
Pouvoir devienne paradoxalement des victimes
Ce témoignage restera indéniablement marqué dans ma chair comme dans
Mon âme.
Dans ma vie comme dans ma mort comme un ardent souvenirs envers un
Paradis dont peut être un jour le jeu cruel des nations ainsi que la soumission
Sans issue à tous ceux qui rédigent la fatalité des peuples dans les obscures
Coulisses de l’Histoire, Modifieront un jour délibérément le nom,l’identité
Voire même le statut de mon pays.
Mais pour moi il restera éternellement gravé dans ma mémoire comme un défit
Individuel avec ce seul nom valable ne serait-ce que dans mon éternité
Ne serait-ce qu’un cri DANS L ETERNITE
LIBAN MON AMOUR
MAYA
L’analyse faite sur la situation du LIBAN n’engage que moi et non le site de publication.
Je m’aperçois que depuis le temps ou le Liban est en guerre sa population reste toujours aussi attachée à lui. J’ai eu l’occasion d’y aller il y a une quarantaine d’années c’était un très beau pays et lla population semblait heureuse, quel désastre aujourd’hui !!