Chapitre 3 : le roi meurtri
Plusieurs jours s’étaient écoulés et le roi était arrivé à Campis, petite ville côtière de l’est du royaume et ville natale de la Reine. Un camp a été créé à l’extérieur de la bourgade pour que le roi et ses soldats y trouvent accueil. Une réunion au sommet se déroulait dans les quartiers royaux.
« Je suis désolé d’être porteur de mauvaises nouvelles »
« Mon frère, dit moi tout et sans prendre de gants », dit le roi
« Selon mes constatations, les hommes ont été tués par des épées célestes et je n’ai vu qu’un jeu de jambes sur les lieux, donc un seul assaillant. En plus le carrosse a littéralement explosé comme frappé par la foudre. Ces deux éléments me disent qu’un porteur d’épée céleste a fait cela » expliqua nerveusement, Rivoli, le frère du roi.
« Votre majesté, j’ajouterai qu’en plus, un homme armé d’une épée céleste a fait d’énormes dégâts et des victimes dans un village près du lieu de l’attaque. » il marqua une pause dans ses dires et ajouta . « On nous l’a décrit comme portant un blason avec un dragon argenté ».
« Merci de tous ces renseignements, général Mory. Si je comprends bien c’est Guerro qui a attaqué le convoi et détruit ce village ».
« Tout à fait sire » acquiesça le général.
« Et ma femme ? » demanda le roi avec des trémolos dans sa voix.
« Morte son corps calciné dans le carrosse à côté duquel on a retrouvé la broche que tu lui as offerte pour tes fiançailles ainsi qu’un bout d’étoffe de son manteau qu’elle avait au départ ». expliqua avec soin Rivoli.
« Et sa servante ? » questionna le roi.
Un moment de silence s’installa entre les hommes et le général Mory se sentit obliger de répondre :
« Morte aussi, son enfant avec. Elle aussi calciné à l’extérieur du carrosse, au moment où elle a tenté de fuir le carrosse son enfant dans les bras ? »
Des cris retentirent de l’extérieur, un soldat se précipita à l’intérieur pendant que deux autres tenaient les voiles de l’entrée ouverte et annonça :
« Mes seigneurs, il arrive »
Derrière lui un grand aigle avait piqué du nez, rasait le sol et slalomait à travers les soldats présents. Il se posa devant le roi et l’aigle se transforma en homme au costume bleu parsemé d’étoiles, coiffé d’un chapeau pointu et au petit bouc naissant. Ses lunettes petites et rondes laissaient entrevoir ces petits yeux marrons. Le soldat sortit discrètement et les portes se refermèrent laissant les quatre hommes seuls.
« Je suis venu dès que j’ai appris, majesté. Dites moi que ce n’est pas possible. »
« Malheureusement, tout concorde, Monshi, tout concorde » Les yeux du roi commençaient à rougir et les premières larmes étaient là.
« Voici le fameux coffre en bois que vous m’avez demandé de ramener. Je l’ai bien trouvé dans les quartiers de Guerro » ajouta le magicien.
« Donnez moi le » demande le frère du roi.
Il ouvrit la boîte non sans mal et y découvrit des lettres d’amour à destination de la reine. Rivoli en lut le contenu à l’assistance. Les mines de chacun se déconfirent à l’écoute de ses mots. Mory récupéra la boîte et sentit un endroit secret. Sous la boîte se trouvait une cachette dans laquelle une dernière lettre se trouvait.
« A qui de droit, je m’apprête à faire la chose dont je ne me sentais pas capable. L’amour de ma vie m’a définitivement quitté et si je ne peux être avec elle pourquoi quelqu’un le pourrait. J’ai longtemps essayé d’effacer mes sentiments par rapport à sa relation avec le roi, mais elle est enceinte et je ne peux le supporter. Ce geste me rend fou mais sans cela ma vie ne peut continuer. A jamais je t’aime ma Ganès !
Guerro »
A ces mots le roi, la colère et la rage l’envahirent et il ordonna sans sourciller que la tête de son plus fidèle chevalier et ami soit mise à prix, une somme que jamais personne n’avait vu. Il ordonna à tous ses soldats de le traquer, de le trouver et de le faire souffrir. Personne ne retrouva la trace de Guerro, on crut le voir à différents endroits du royaume mais personne ne le ramena. Le roi sombra dans le chagrin, la tristesse et le fit sentir à tout son entourage. Rivoli, son frère essaya d’arrondir les angles en menant une politique qui aille à tous, mais la prospérité et la joie qui régnaient dans le pays depuis le sacre de Nobet disparut petit à petit.