Chapitre 4 Un forgeron pas comme les autres.
Dix années passèrent depuis la mort de la Reine, le roi n’avait toujours pas repris le goût de la vie, rien ne semblait lui convenir. Dans son ombre, son frère prenait les décisions pour le royaume afin qu’il ne sombre pas dans la décadence. Ses généraux et amis géraient certains territoires afin d’aider le roi. Dans le sud du pays là où les prairies et les forêt se perdent à des lieux, se tenait le village de Résignan. Il était connu pour ses forgerons de renom et les affrontements de chevaliers organisés par les responsables de la ville. Selon les saisons, on avait droit à des duels à l’épée, concours de tir à l’arc ou bien des joutes. Cali était un enfant de 10 ans, petit blond malicieux qui ne pouvait quitter du regard un chevalier, il maîtrisait tout ce qu’il pouvait avoir comme équipement. Il faut dire que c’était le fils d’un forgeron. Son père, Julius, avait une grande réputation au village. Cali côtoyait de nombreux chevaliers et l’un des plus valeureux, Santa qui se classait dans les meilleurs à toutes les épreuves l’avait pris son aile comme écuyer. En guise de récompense, il lui apprenait certaines techniques à l’épée ou à l’arc. Certes, le jeune garçon ne maniait que des épées en bois mais son plaisir était contagieux. Cali évitait d’en parler à son père qui le voyait plutôt comme un futur forgeron, alors que lui avait d’aventures et de connaître ce pays qui selon les histoires qu’ils entendaient au village semblait immense et renfermaient des paysages extraordinaires.
Cali rentrait joyeusement vers sa maison qui était aussi la forge de son père. Elle se trouvait à 5 min à pieds du village. Il entra saluer son père.
« Bonjour Papa, Bonjour Claudius. »
« Bonjour, mon fils. Tu as l’air bien joyeux aujourd’hui ! Tu as vu du beau spectacle aujourd’hui au village. C’est le tournoi de duel à l’épée ! »
« Oui père, et une de tes épées a fait sensation en détruisant celle de son adversaire ! C’était impressionnant »
« Ah, je vois que tu ne lâches plus Santa !»dit son père en souriant.
« Oui, il est très fort ! Bon je vais préparer la soupe ! » répondit Cali en sortant de la forge.
« Tu vois, mon cher apprenti Claudius, les enfants sont cachottiers. »
« Pourquoi dites vous cela, maître ? »
« Mon fils évite de me dire qu’il s’entraîne avec Santa au maniement de l’épée, il croit qu’il va me décevoir. Je le sais car des chevaliers m’en parlent en venant à la forge et Santa est venu me demandait discrètement l’autorisation. »
« Il vous aime beaucoup, il n’ose pas ». Répliqua Claudius tout en continuant de chauffer du métal.
« Tu sais, je lui ai déjà préparé un cadeau pour son onzième anniversaire. » dit Julius en souriant une masse dans la main droite ».
« Sans indiscrétion, vous lui avait préparé quoi ? »
« Une épée de premier choix, avec un équilibre rarement égalé ».
« Waouh, quelle chance ! ». dit l’apprenti qui avait envie de voir ce magnifique objet qui devait être d’un rare beauté. »
« Bon trêve de plaisanteries, on a un travail à finir ! »
La forge allait fermer quand trois cavaliers arrivèrent. Deux étaient casqués et tout entièrement vêtu de noir. Leur chef était aussi vêtu de noir, mais le visage découvert laissant apparaître sa chevelure longue noire. Mais ce qui attirait l’attention, c’était une cicatrice assez importante sur la joue gauche. Il entra seul dans la forge. Cali, dans la cuisine, n’avait rien entendu et continuait la préparation du repas.
« Bonsoir, Messieurs. Je me présente, je suis Gridin, second du général Mélence qui a la responsabilité du territoire du sud est. »
« Que pouvons nous faire pour notre excellence » dit sur un ton solennel Julius.
« Nous avons récupéré ce métal à des brigands et nous souhaiterions que vous fabriquiez des épées avec ceci ». expliqua le chevalier tout en déballant son sac.
« Quel est donc ce métal » demanda Claudius, surpris parce qu’il avait devant les yeux.
« Il s’agit du métal qui permet de fabriquer des épées célestes » répondit Julius qui ne semblait pas surpris par cette chose.
« Je vois qu’on est au bon endroit ! Le général viendra en personne avec les papiers officiels pour récupérer les épées célestes qui iront à la capitale pour la formation des futurs porteurs ». expliqua Gridin.
« Il faut compter une semaine et 10 000 sous. Vu la quantité on pourra monter à 15 000 sous si j’en ai assez pour trois épées ».
« Tout sera préparé, pour dans une semaine. Le royaume vous remercie pour tout ce que vous avez déjà fait et ce que vous continuez à faire ». dit l’homme mystérieux en sortant.
« Que veut-il dire maître ? » demanda intrigué Claudius.
« Pendant la révolte des hommes, j’ai conçu de nombreuses armes faits de métal céleste. Ils ont servi au roi et à ses proches ».
« Comment vous êtes le fameux forgeron qui a permis de travailler ce métal, »
« Oui, et tu vas être mon successeur ? Donc tu vas bien te reposer et te préparer à recevoir une formation. Mais surtout n’en parle à personne où tu vas nous attirer des ennuis. D’ailleurs, si tu ne penses pas pouvoir tenir ta langue, même à tes proches, tu peux rester ici le temps de la commande. »
« Maître, autorisez-moi alors de faire un aller-retour pour récupérer de quoi rester et prévenir ma famille qui ne s’inquiète pas »
« Bien entendu, mais ne soit pas trop long. Je vais prévenir Cali que tu restes manger et te préparer un endroit où dormir ! »
Claudius, fila au village, récupérer ses affaires alors que le jour baissait de plus en plus. Non loin de là un homme le surveillait, enfin plutôt la forge, terré derrière un arbre dans l’obscurité, un corbeau sur son épaule.
-« Mon fils, Claudius va passer quelques temps avec nous. Je souhaiterais que tu ailles au village en passant par le passage secret. Je sais que cela te rallonge mais on a une commande spéciale et c’est pour ta sécurité ! As-tu bien compris ? »
« Oui père, je le ferai » dit inquiet Cali
« Pas d’inquiétude, nous avons une commande spéciale et pour notre sécurité personne ne doit le connaître, même à tes amis chevaliers » rajouta Julius.
Cali acquiesça, toujours inquiet !
« Dans 2 jours, c’est ton anniversaire, on s’arrêtera plutôt et on fera une belle fête, mon fils. »
« Merci, papa ». Cali était heureux que son père y ait pensé et lui ait préparé une fête.
« Mettons le couvert, Claudius ne va pas tarder.
Cali avait oublié son inquiétude et adorait ces moments de complicité avec son père.
Depuis cinq jours les deux hommes travaillaient sur cette commande. Claudius avait été plus attentif que d’habitude, apprendre à forger une épée céleste était son rêve depuis l’enfance et son maître l’avait guidé dans la conception et la réalisation de cette épée. Il était épuisé mais fier de tout le travail accompli.
Cali lui, n’en revenait toujours pas, son père lui avait offert une chose à laquelle, il ne pensait pas avoir.
– « Je t’offre cette épée, je sais que tu en rêves depuis des années et je sais aussi tous les efforts que tu produis avec Santa pour devenir un chevalier valeureux. Sache que je ne suis pas déçu de ce choix, mais fier. Je te confie cette épée spécialement conçu pour toi. Faisant bon usage et montre à tous quel courageux et vaillant chevalier, tu veux devenir. Prends bien soin de cette épée comme un membre de ta famille, et elle te le rendra » dit Julius à son fils, avec des yeux brumeux. Les deux hommes se serrèrent dans les bras et même Claudius versa une petite larme. Son épée était accompagné d’un fourreau que Santa avait spécialement fait faire pour le garçon. Ce dernier n’avait pu être là pour lui remettre car partit en mission.
Depuis ce jour, le jeune garçon avait poussé ses meubles et s’exerçait au maniement de l’épée. Il l’a trouvée encore un peu lourde mais il était fier surtout quand il apercevait le dragon près de la garde. Il s’imaginait combattant des sorciers des dragons et d’autres monstres légendaires. Cela finissait souvent en cassant un objet de sa chambre.