SOMMAIRE :
PROLOGUE ( SVP pas encore)
I– CHARITÉ FUNÈBRE
II– LA MORT RÔDE TOUJOURS
III– SUSPECTIONS COLLECTIVES
IV– JUGEMENT PARTIAL
V– OSTRACISME
VI– LA SÉPULTURE DE PIFANDA
VII– LE POINT DE NON-RETOUR
VIII– LE COURROUX DE BABAGNACK
IX– L’IMPRÉCATION
X– LE FAMLA
XI– CONJURATION MALÉFIQUE
XII– LE COMPTE À REBOURS
XIII– RÉVÉLATION INOPPORTUNE
XIV- DIABOLIQUES !
Depuis la mort du feu chef du village Yinguissa, père de l’actuel dirigeant Yingui, la sorcellerie fut strictement interdite à Ndiki-Nen !
Après avoir entendu le commandement du Doyen, les notables et quelques hommes présents sur place se rendirent chez eux et informèrent chacun son voisinage. Selon les indications transmises par les huiles ayant survécu à la dernière foudre :
- Les hommes valeureux devaient apparaître drapés de noir et les femmes de blanc, tout le monde armé d’un bois enflammé.
- Six hommes habillés en rouge devaient apporter du matériel nécessaire pour mettre du feu.
- Un homme costaud vêtu de vert devait se placer au milieu de la cour de Babagnack et veiller à ce que personne des trois ne s’échappe.
- Et enfin, six hommes nippés en jaune devaient veiller à le maintenir en activité jusqu’à ce que tout soit consumé jusqu’au moindre cheveu et ongle.
Dès que tout le monde fut prêt, ils se rassemblèrent à Po-Le avec les notables. D’abord, ils firent le décompte de personnes. Ensuite, ils s’alignèrent tous en rang de cinq. Puis ils avancèrent en direction de la cabane de Babagnack, torches embrasées sur la main gauche. Une longue et frénétique marche de plus de cinq cents gens. Atteignant la destination promise, les hommes et femmes parés respectivement de noirs et blancs s’écartèrent un peu pour laisser passer par le milieu des rangs, les rouges. Ceux-là étaient munis de grands seaux, en fonte, en métal et en bois, remplies d’huiles végétales de palme et palmistes, de graisses animales de porc, du Matango (vin blanc artisanal) et de l’Odontol (alcool artisanal). Ils versèrent le contenu en y aspergeant le toit de paille et les murs faits de terre cuite et de rotin. Après cela, les noirs et blanches s’approchèrent tour à tour par ordre de position dans la file pour jeter leurs morceaux de bois enflammés sur tous les cotés du logis sans ordre précis. Mais avant, le premier leur rappela ceci :
– Éviter de lancer les torches au travers de la fenêtre. Ils ne doivent pas savoir ce qui est en train de se passer. Seulement lorsqu’il sera trop tard.
Bientôt, une immense fumée d’abord blanche puis grise, accompagnée d’un grand feu aux couleurs incandescentes, s’éleva dans le ciel sombre. Pendant ce temps, l’homme râblé en vert était attentivement positionné en retrait à deux mètres, en face de l’entrée principale. Il avait plusieurs armes tranchantes artisanales petites et longues attachées sur sa nuque solide, ses deux bras musclés, son dos puissant et ses jambes robustes. Comme les équipements dépassaient sa silhouette, il paraissait encore plus trapu et élancé. Il était là et attendait quiconque oserait sortir de cette case pour l’envoyer ad patres.
À mesure que l’embrasement s’étendait, les six en jaune se rapprochaient jusqu’au-devant des alignements, fiers de tirer de grands souffleurs utilisés pour attiser le foyer des forges. Avant, ils avaient pris la peine de remplir ses grosses flasques d’air. Ils se mirent à battre ses manches de toutes leurs forces au fur et à mesure que les hommes et les femmes continuaient de sortir des lignes pour venir jeter leurs morceaux de bois secs flambés. Très vite, l’air fut expulsé à travers les tuyères. Au loin, les autres villageois, le Maître du Village Yingui et ses notables contemplaient la scène exultés. La maison cramait et commençait à se dégager de fortes exhalaisons de combustion.
– Çà l’apprendra à se mesurer à plus fort que lui. Grommelle le premier.
À l’intérieur, Babagnack et ses filles ne se doutaient pas encore de ce qui se passait à l’extérieur. Jusqu’au moment où Melal, aperçut des flammes au niveau du toit de paille qui commençait à roussir. Aussitôt, elle poussa un cri de détresse et sa grande-sœur Amita fit de même.
– Ô Ciel ! Père, regardez le plafond…
Dans ce contexte, elles perdirent leur sang-froid et se mirent à paniquer. Leur père se précipita vers leur petite fenêtre recouverte de branches sèches brûlantes et y vit à travers les flammes qui les consommaient, ce qui se tramait et tout l’attroupement au loin. Alors, il retira vite le matelas qui bloquait le grand trou qu’il avait creusé sur son mur et ordonna à ses enfants de vite s’échapper.
– Amita et Melal, mais qu’attendez-vous ? Sortez vite par ce trou de fortune. Allez !
– Père, nous ne pouvons partir sans toi. Crie sa cadette.
– je t’en supplie viens avec nous. Supplie son aînée. Viens !
– Pas question ! Je suis votre père, ne me faites pas le répéter une troisième fois. Filez tout de suite.
Amita et Melal lui prièrent encore pour venir avec elles. Il se contenta de les rassurer qu’il avait encore de petites choses à faire. Après cela, il les retrouverait dans la forêt. Et elles s’enfuirent main dans la main.
Le plafond commençait à s’effondrer sur le sol et les murs faits de bambou, de rotin et de bois s’inclinaient déjà vers la basse marqué par les flammes qui les dévoraient. Malgré cela, Babagnack continuait de pratiquer son rite de sorcellerie jusqu’à ce qu’un flanc du mur manqua de peu de se rabattre sur lui. De plus, la chaleur devenait de plus en plus insoutenable de dedans comme de dehors, ajoutée à l’émanation. Sentant bientôt sa respiration étouffée, il sortit de la case entièrement enveloppée du brasier ardent. C’est alors que l’homme puissant, en vert, s’empressa sur lui et lui asséna un coup de poignard au cœur. Mais la lame resta coincée sur sa poitrine. Il voulut tant bien que mal la retirer, mais ne réussit pas à cause de la fournaise que dégageait son corps. Babagnack grillait vivant !
Il retira lui-même ce poignard, ce qui impressionna fortement son agresseur. Puis, il le lui lança en retour avec une telle vitalité qu’il réussit à l’esquiver seulement de justesse. Une rixe se déclencha entre les deux adversaires.
– Yingui est un imposteur ! Crie Babagnack.
– Tamack, il délire, achève le ! Commande le premier notable.
Babagnack en dépit des flammes qui consumaient son corps, échangeait des coups de mains et de pieds avec celui-ci.
– Pourquoi a-t-il interdit cette pratique ? Interroge Babagnack.
Il chercha à l’enlacer pour le carboniser avec lui. Mais le colosse se déjoua de son geste et le repoussa en arrière.
– Seuls les membres des familles dirigeantes, connaissent l’art de la sorcellerie. Continue Babagnack.
Étant désavantagé à cause de la vive combustion, Tamack prit son courage à deux mains, grâce sa robuste corpulence. Il l’empala avec deux lances dont l’une à l’abdomen et l’autre à l’épaule gauche.
– Au crépuscule de sa vie, le feu Maître Yinguissa eu un fils qu’on ne lui a jamais révélé.
L’assaillant fit mine de ne rien écouter, il dégaina les machettes nouées à son dos et coupa le bras droit de Babagnack. Ce dernier le ramassa rapidement et le jeta violemment sur la figure de Tamack.
– Yingui est le fils naturel de Yinguissa. Il n’est pas légitime pour la chefferie.
Agacé par sa folie, avec l’aide des manches des lances, il le poussa violemment vers sa maison incendiée.
– Pourquoi tous les notables du chef Yinguissa ont-ils mystérieusement disparu après lui ?
Pendant qu’il reculait, Tamack lui asséna des coups violents avec sa longue lame et du sang giclait de partout jusqu’à l’éclabousser également.
– Ils ont tué ma femme Dadama, enceinte de mon fils. Crie-t-il avec une voix pleine de rage, d’amertume et d’une réelle affliction.
Dans les flammes, Babagnack observait autour de lui pour voir les réactions. Les villageois le regardaient tous incrédules et interdits à la fois. Yingui avait quitté ce lieu de massacre. Les huiles, par contre étaient toujours bien présents et trop contents. Tamack en profita pour lui dire :
– Je ne t’ai pas encore tué car je veux que tu souffres avant de mourir. Brûle en enfer sorcier- démon !
Il lui amputa l’autre membre supérieur.
– Je suis le frère de Yingui ! Et Dadama fut la fille unique de l’ancien premier notable.
– Tamack, ça suffit ! Finis-en avec lui, maintenant ! Ordonne le premier.
Ce dernier recula en arrière d’un mètre, puis il s’élança en vitesse et fit un grand bond pour donner un coup de pied au visage de Babagnack, les jambes jointes. Le choc fut si violent que celui-ci recula de plusieurs pas, le visage ouvert de moitié avec la denture supérieure hors de la bouche et pendante. Puis il se mit à proférer malédictions à tout le village Ndiki-Nen, à tous les gens présents, à toute leur descendance et même maudire le futur de l’ethnie.
– Je vous maudit ! Soyez tous maudits !
Puis il s’arrêta, essoufflé, manquant de force, demeurant debout sans crier, et pourtant brûlant vif, avant de finalement tomber à genoux et s’effondrer au sol comme le dernier mur de sa case.
À SUIVRE…
Svp excusez les fautes. Je suis vraiment fatiguée la. Je voulais garder au brouillon avant de publier. Mais je devais aussi tenir promesse. Je fais les mises a jour demain (promis). Bonne lecture.
Je craignais le pire et c’est horrible ! Merci d avoir publié si vite ! Les révélations sont énormes. Les villageois sont tellement assoiffés de vengeance qu’on a l’impression qu’ils n’entendent rien. C’est eprouvant !