Acte N°1 – Scène N°1

3 mins

ACTE N°1 – SCÈNE N°1

Personnages : Choristes, Thalès, Daphné, Académos, Soldats Spartiates.

La scène n’est pas éclairée.


VOIX.

Année 431 Avant l’Ère Commune. Le monde grec, divisé et à bout de nerfs, se fait la guerre. Les îles subissent, dès lors, le courroux de La Ligue du Péloponnèse, dirigée par Sparte, et de La Ligue de Délos, dirigée par Athènes. 

Les choristes prennent place sur la scène. Les lumières s’allument.

CHORISTES.

Ô puissante et bienveillante Athéna, éminente gardienne du savoir perdu. Puisses-tu mettre fin à cette terrible guerre, qui fait de nos enfants de pauvre orphelins. Notre sang s’égoutte tant ici que là-bas, telle cette gluante sève qui coule avec déclin. Puisses-tu nous protéger du royaume des Enfers, et de ces horribles dangers tant inattendus. 

Les lumières s’éteignent, pour permettre aux choristes de quitter la scène.

Musique de fond : Assassin’s Creed Odyssey, Romance Theme.

Sur les îles de Naxos, dans le jardin d’Académos. Thalès, brun, aux yeux verts, se tient à une distance raisonnable du balcon. Les gardes sont dans la demeure du dirigeant.


THALÈS, en chuchotant.

Daphné, te serais-tu abandonnée à la douceur des bras de notre cher et tendre Morphée ? 

Personne ne répond. Il s’avance un peu plus.

THALÈS.

Il m’est nécessaire de te demander pardon. Tu es la mieux placée pour connaître mes vices. Jamais, je n’aurais souhaité en arriver là. 

Un bruit se fait entendre dans la chambre de Daphné. Après quelques instants, elle se montre, dévoilant ses cheveux blonds rayonnants.


THALÈS.

Si seulement tu savais comme je suis heureux, de te voir là sans cette mine désastreuse. 

DAPHNÉ, meurtrie.

Tu n’as fait là que jouer avec mes sentiments. Thalès, je t’ai pardonné tes nombreuses erreurs, mais l’adultère est là une des plus viles choses, encor plus lorsqu’il s’agit de ma folle sœur. 

THALÈS, d’un air sincère.

Je n’étais là que sous la terrible influence, d’une totale ébriété sans précédent. 

DAPHNÉ.


Est-ce là une raison qui se doit d’être d’une exhaustive et légitime suffisance ? Donne-m’en une, de ne pas le dire à ce chef, aussi adhérent au sadisme puisse-t-il être. 

THALÈS.


Tout nous paraissait d’une simplicité enfantine, avant. Ni cette guerre, ni nos pères, ne s’opposaient à notre si précieux et véritable amour. Te souviens-tu de ce fantastique jour où, pour te déclarer ma flamme irrassasiable, je t’ai écrit là un de mes plus beaux poèmes ? Mon aimée, puisses-tu le faire au nom de l’amour. N’est-ce pas là une allégation suffisante ? 

DAPHNÉ, meurtrie.

Je t’ai hélas déjà tout donné, mon amour. Je t’ai offert mon cœur, ma raison et ma vie, et voilà qu’en épouvantable remerciement, tu te joues de moi et me trompe avec ma sœur. 

THALÈS.

Je suis très loin d’être l’homme le plus parfait. 

DAPHNÉ.

Je le conçois là bien plus que tu ne le penses. Sois-en sûr, je chérirai nos plus beaux moments, que les Moires, d’une bienveillance, nous ont accordé. 

Après un long moment d’hésitation, Daphné poursuit.


DAPHNÉ, d’un ton fort.


Gardes ! Ne faites de cet intrus qu’un prisonnier véreux. 

Thalès se retourne et court vers le muret, poursuivi par les gardes et Académos.

SOLDATS SPARTIATES.


Un pas de plus et cette flèche sera pour toi. 

Thalès s’arrête brusquement, tandis qu’Académos s’approche. À l’inverse de sa fille, il est brun, barbu, aux yeux verts, vêtu d’une épaisse armure spartiate. 

ACADÉMOS, d’un air menaçant.

Qu’est-ce qui pousserait le fils d’un dirigeant à s’aventurer en territoire ennemi ? 

THALÈS, tout en fixant Daphné.

Même s’il me sied très mal, il s’agit de l’amour. Il vous est peut-être difficile de l’accepter, mais votre fille et moi, nous nous sommes aimés, fut-il un temps. J’ai commis de bien trop nombreux égarements, et je vous parle là de fâcheuses adultères. Mais sachez que jamais, Ô combien jamais, je n’ai douté de mes sentiments pour votre fille. 

ACADÉMOS, en criant.

Je le jure devant les dieux qu’il n’en sera rien ! Vous n’êtes que le fils d’une crapule sans honneur, ni sens du devoir, qui se plaît, hélas, d’envoyer ses pauvres hommes, par-delà les multiples risques qu’ils puissent encourir. Pourrai-je dire encore plus simplement, vous n’êtes que le fils d’un grossier athénien. Jamais je ne tolérerai que vous puissiez, d’une quelconque manière, aimer ma fille. Jetez cet homme, ce vil ingrat au cachot, qu’il y pourrisse pour le restant de ses jours. 

Les gardes saisissent Thalès. Les lumières s’éteignent et la musique se coupe.

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