Reflexions sociales d’une uchronie

2 mins

Normal
0

21

false
false
false

FR
X-NONE
X-NONE

/* Style Definitions */
table.MsoNormalTable
{mso-style-name:”Tableau Normal”;
mso-tstyle-rowband-size:0;
mso-tstyle-colband-size:0;
mso-style-noshow:yes;
mso-style-priority:99;
mso-style-parent:””;
mso-padding-alt:0cm 5.4pt 0cm 5.4pt;
mso-para-margin-top:0cm;
mso-para-margin-right:0cm;
mso-para-margin-bottom:8.0pt;
mso-para-margin-left:0cm;
line-height:107%;
mso-pagination:widow-orphan;
font-size:11.0pt;
font-family:”Calibri”,sans-serif;
mso-ascii-font-family:Calibri;
mso-ascii-theme-font:minor-latin;
mso-hansi-font-family:Calibri;
mso-hansi-theme-font:minor-latin;
mso-bidi-font-family:”Times New Roman”;
mso-bidi-theme-font:minor-bidi;
mso-font-kerning:1.0pt;
mso-ligatures:standardcontextual;
mso-fareast-language:EN-US;}

« Qu’il parait riche celui qui mange à sa faim et qui par dessein ou destin s’habille chiquement et marche chiquement et embrasse chiquement. Celui qui passe dans la rue ; un haut-de forme, une redingote et une montre à gousset. Celui que l’on jalouse, que l’on regarde, que l’on critique et qu’on insulte. Celui qui s’en fiche : il a de l’argent. Une fortune accumulée ou une fortune héritée, peu importe, aux yeux de la plèbe c’est le même homme. C’est le sale type, le type égoïste, le type qui ne mérite pas ce qu’il hérite ou ce qu’il risque et que la plèbe n’a pas : c’est le type riche. C’est le fils de bourgeois, le fils du banquier ou celui du patron. Ou alors c’est le patron et alors là on le déteste, on le hait et on lui montre : on fait la grève. On en a peur ou on s’en moque mais on l’affronte dans les deux cas. C’est un bourgeois alors on ne l’aime pas. On veut lui faire payer les injustices et notre supplice mais parfois on rêve quand même d’être à sa place, d’avoir une grande maison, de paraitre riche, de manger à sa faim et par dessein ou bien destin de s’habiller chiquement et marcher chiquement et embrasser chiquement. Et d’être celui qui passe dans la rue ; un haut-de forme, une redingote et une montre à gousset. On oublie alors que cette personne qu’on rêve d’être on l’aurait sans aucun doute détesté. […]

Qu’il parait pauvre celui travaille à l’usine et qui peine à nourrir sa famille. Celui qui passe dans la rue, non : celui qui traine. Seulement les pieds quand il est jeune, comme les petits enfants de bourgeois avant qu’ils ne soient réprimandés par leur mère ou leur grand-mère. Et puis après il traine tout court. Il traine entre le bar et son logement, le premier étant le plus fréquenté. C’est celui qui parle mal, s’habille mal, travaille mal. Mais c’est celui qu’on paie le moins donc ses qualités ou ses défauts on peut passer outre. C’est celui qui boit trop, dore trop, demande trop mais ne travaille jamais assez. C’est pour ça qu’il est pauvre car c’est celui qui pense réussir sans effort. Le pauvre c’est celui qui ne veut pas travailler. Cependant, non. Celui qui parait pauvre n’est pas cet homme-là. Il n’est pas cette image méprisante, cet affreux costume que la classe bourgeoise s’amuse à lui enfiler. Celui qui parait pauvre est un homme fier, une femme courageuse. Il croit, il pense, il imagine. Il est. La bourgeoisie l’oublie souvent, faisant de lui une machine, des ses muscles des engrenages et des pistons, de sa tête un automate aux mouvements répétés et infini, laissant l’Homme se faire engloutir par l’immense usine mécanique qui assoit la domination de la haute bourgeoisie sur la société, mais il est. Celui qui parait pauvre est être. C’est celui qui est libre. C’est celui qui est libre dans sa tête et qui voudrait que son corps le soit. Et cela, ses pensées et ses rêves, le bourgeois qui le méprise ne pourra jamais lui enlever car la fierté et le courage de l’ouvrier font de la liberté un bien inachetable et éternel. »

William Aithis, Chroniques d’une France vaincue, Livre II : Les Français d’après-guerre, 1923

No account yet? Register

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Lire

Plonge dans un océan de mots, explore des mondes imaginaires et découvre des histoires captivantes qui éveilleront ton esprit. Laisse la magie des pages t’emporter vers des horizons infinis de connaissances et d’émotions.

Écrire

Libère ta créativité, exprime tes pensées les plus profondes et donne vie à tes idées. Avec WikiPen, ta plume devient une baguette magique, te permettant de créer des univers uniques et de partager ta voix avec le monde.

Intéragir

Connecte-toi avec une communauté de passionnés, échange des idées, reçois des commentaires constructifs et partage tes impressions.

0
Exprimez-vous dans les commentairesx