Depuis ma création, je me questionnais sur la fameuse rencontre, qui, disait on, était inévitable. Après l’arrivée de mes dix-neuf sœurs, le temps m’a paru long, trop long, si bien que je me demandais si cette future union n’était pas simplement le fruit d’un fantasme collectif; d’un mensonge pour justifier notre fin.
Jusqu’à ce fameux lundi matin. Tu avais donné rendez-vous à une de mes sœurs. Ça a été la plus belle surprise de ma vie; tu existais vraiment. Ce n’était qu’une question de temps avant que mon tour arrive.
Après le départ de ma première sœur, je n’étais devenue qu’excitation. Le moment de notre rencontre ne quittait plus mes pensées et je me suis mise à imaginer un millier de scénarios différents. Je me demandais, comment me prendrais-tu? Combien de temps resteront nous ensemble? Quel sera l’odeur de ta main? M’oublieras-tu après mon départ? Vais-je te manquer?
Plus les heures passaient et plus je développais une jalousie dévorante envers mes sœurs.
Puis mon moment est arrivé, juste avant la tombée de la nuit. Tu m’as enfin choisie, et j’ai ressenti quelque chose d’inexplicable quand tu m’as touché.
J’ai atteint tes lèvres en moins de trois secondes, et j’ai su que ce lieu deviendrait le plus bel endroit de mon existence. Quelle chance, quand on sait qu’il s’agit du lieu de sa propre mort. Notre union a duré six minutes, se fut d’une intensité infinie. J’ai jonglé entre tes doigts et ta bouche, et parfois je sentais ta langue m’effleurer.
Je n’arrêtais pas de me dire que je ne t’oublierai jamais, alors que tu me vidais lentement de mon énergie. Je me répétais, encore et encore, à quel point j’étais chanceuse de t’avoir rencontré.
Très étrange, le baiser de la mort?
Bravo pour ce texte!
Il s’agit d’un objet.. mais lequel ?
Je n’ai pas compris ta demande.
C’est un objet qui parle, pas une personne
Alors le sens m’a échappé.
Ce sont les paroles d’une cigarette, mais j’aime beaucoup la version du baiser de la mort
OK, quel crétin je fais!
En lisant les commentaires, j’ai du coup bien compris le sens de la cigarette. Mais au début du texte, avant que tu ne parles de baiser et autres, je pensais que tu parlais des années, de la vingtième qui arrivait…