J’étais pas la jolie, moi, j’étais juste sa copine.
Celle qu’on remarque à peine dans un coin et qu’on appelle par un sobriquet, car on ne se rappelle pas son prénom ou on ne veux pas s’en rappeler, dans le meilleur des cas.
Je suis de celles qui peuvent compter, mais pas tant que ça, puisqu’on passe souvent par moi pour se rapprocher d’une autre.
Je ne serais jamais de celles à qui l’on fait la cour. Je sais pourquoi.
Je ne suis pas jolie, je n’ai pas ce visage gracieux qui plaît.
Alors quand on me dit que je suis jolie , je ferme les yeux, à m’en fendre les paupières et je me répéte : “Faut pas que je m’attache ; il ne faut pas que je crois à leurs mensonges; il ne faut pas, je ne peux pas, je ne veux pas…”
Je le sais, enfin plutôt, je le suppose que Vous m’aimiez un peu.
Certaines tombent amoureuses, c”est pur, ça les élève, ça les rend encore plus belles.
Moi, jesperais juste tomber amoureuse et être aimé pour ce que je suis pour qui je suis.
Et celles, qui ont l’habitude de se faire cajoler ignorent la solitude que rien ne peut consoler. Alors pour ne plus pleurer pour ne plus m’illusionner je me ferme à chaque fois un peu plus, cela évite d’avoir mal.
On les appelle des faire-valoir, attirées par des miettes de lumière factice, jusqu’au jour ou enfin, elles peuvent briller de leur propre éclairage.