Mais qui es-tu Sisyphe ?

3 mins

Je ne suis fait que d’objets divers récoltés sur les trottoirs, les voici assemblés, animés et mis en mots.

Le dés symbolise ce jeu de hasard qui détermine
l’endroit ou l’on nait,
l’endroit ou l’on est.
En terre de guerres ou de paix,
de richesses ou de misères,
bâillonné ou pouvant fort crier
Liberté, Égalité, Fraternité !

Mais qui es tu Sisyphe?

S’interroge sur l’espoir du migrant, l’obstination du refusant et le rêve de l’acceptant.
S’adressant à nous, il nous rappelle que nous devons  en liberté de conscience continuer à réfléchir sur ce que nous sommes, à agir pour plus d’égalité à travers le monde et à œuvrer plus encore au bénéfice de la fraternité entre les Hommes.
Agissant ainsi tel Sisyphe  nous devrons sans cesse rouler notre pierre sur un poème inachevé.

Qui que tu sois ne puis je t’imaginer heureux.

Dé face 1
Mais qui es tu Sisyphe

Dé face 2
Es-tu celui qui pour échapper à la mort,
change de pays pour un humiliant exil.
Pour fuir guerres et misères, las d’un absurde sort,
entraine femme et enfants dans un exode fragile.
Avec tes frères de misère, tu frappes à nos portes
dans l’espoir de passer au-delà des frontières.
Malgré toutes tes souffrances, que ton courage supporte,
opprimé tant de fois, tu roules comme une pierre.
Si par aventure tu venais à disparaître,
ton corps ne pourrait prétendre aux honneurs posthumes .
Ta mort sans sépulture t’empêcherait de renaître
mais, sache, la terre exècre un sang sans amertume.
Rattrapé, condamné à tout recommencer
pour que tu n’accèdes à son jardin de délices.
Marianne, trop belle, se refusa à t’embrasser,
te renvoyant, contraint de subir l’injustice.
Marcher incessamment, tourment du juif errant,
rien sur terre n’est plus obsédant que sa misère.
Il ne maudit son sort. Il s’obstine conquérant.
Son pas prend toute sa place dans notre imaginaire.
Né quelque part, tu ne sais, d’ici ou d’ailleurs
tu rejoues aux dés ton destin aventureux
espérant échapper aux oiseaux ripailleurs
Qui que tu sois ne puis-je t’imaginer heureux

Dé face 3
Es-tu celui qui, las de  ces hordes d’import,
dresse murs et barbelés pour ces parias serviles.
Pour fuir guerres et misères, fais taire les transistors,
entraine femme et enfants vers des vacances aux îles.
Voué à la méfiance à laquelle ton cœur t’exhorte
tu envoies l’escadrille ceinturer tes frontières.
Malgré toutes leurs souffrances, qui peu pour toi importent
opprimés tant de fois, leurs  pogroms t’indiffèrent
Si d’aventure tu venais à te compromettre
ton corps ne pourrait prétendre aux honneurs posthumes.
Ta mort sans importance abolirait ton être
Que la terre dans sa cruelle déshérence assume.
Rattraper, condamner, devoir recommencer,
fils de l’Infâme, tu savoures le délice des lices,
ce baiser aux lépreux libre d’ensemencer
le germe des vertus qui éradique tes vices.
Derrière ces huis-clos, tous trois déblatérant,
migrant et bien-pensant sont-ils tes tortionnaires?
Ou, pour toi, ne serait-ce te montrer tolérant
que de faire front à ta pensée réactionnaire?
Né quelque part, tu ne sais, d’ici ou d’ailleurs
tu renies ton faciès de métèque trop peureux
Te posant en bravache tu te fais batailleur.
Qui que tu sois ne puis-je t’imaginer heureux ?

Dé face 4
Es-tu celui qui stigmatise le mauvais sort
de ces désespérés brisés par les périls
Pour fuir guerres et misères, tu rêves à un Âge d’Or,
entraine femme et enfants œuvrer dans les asiles.
À ces frères de misère, tu leur ouvres ta porte
dans l’espoir de vivre un jour un monde sans frontières.
Malgré tant de souffrances que notre plèbe colporte
opprimés tant de fois, qu’on ôte donc nos œillères
Si par aventure tu venais à tout promettre,
ton corps ne pourrait prétendre aux honneurs posthumes
Ta mort inconsolée n’y trouverait de tertre
et la terre esseulée n’est qu’une âme qui s’embrume.
Rattrapé, condamné…tu vas recommencer,
devant Marianne, tu implores Amour et Justice
Ton baiser aux lépreux accueille les pourchassés,
mais la Tolérance enflamme tous les maléfices.
Lance en main tu t’obstines en chevalier errant
qui, contre les moulins, part vaincre les chimères,
Quand tu pourfends l’armure et proclames, tempérant,
l’indignation n’est pas la sœur de la colère.
Né quelque part, tu ne sais, d’ici ou d’ailleurs
Tu te réjouis du sang mêlé des amoureux
unis pour le pire et les rêves du meilleur
Qui que tu sois ne puis-je t’imaginer heureux ?

Dé face 5

Si cela vous tente de poursuivre.
Es-tu celui qui, ……………………………                
Qui que tu sois ne puis-je t’imaginer heureux ?

Dé face 6
Qui que tu sois ne puis-je t’imaginer heureux ?

Écrit, assemblé, animé, sonorisé à quatre mains avec Richard de Montréal.

Le dé tourne autour de 3 axes montés sur des jantes de vélo.

Le pédalier du vélo blanc (le Yang) donne le pas à Sisyphe. Par une même chaine la roue arrière du vélo noir (le Yn) est entrainée. Elle constitue une forme de noria qui élève des billes symbolisant des migrants partant vers un parcours (rouge sang) semé d’embuches.

Les joueurs de baby-foot symbolisent les gardes frontières.

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