Petit pantin, petit pantin désarticulé.
Désarticulé par la vie, mal mené, ballotté à droite, à gauche.
Ils sont tous sur moi, à attendre, attendre mes sourires, attendre ma joie de vivre.
Ils sont là à m’asphyxier de leur passé, de leurs doutes, de leurs mensonges qui
m’embrouillent les idées.
Petit pantin, petit pantin désarticulé.
Désarticulé par la vie, mal mené, ballotté, à droite, à gauche.
On tire sur moi comme sur des ficelles, ils sont tous là, autour de moi à attendre,
attendre quoi ?
Petit pantin, je suis à la traîne. Je tente de me débattre mais cela ne suffit pas
à me défaire de mes liens. Je suis prisonnière, prisonnière de ma propre vie.
Petit pantin, qu’attends-tu pour saisir ce ciseau d’or, là juste devant toi ?
Qu’attends-tu ? De trop attendre, on ne saisit rien.
Petite pantin, je ne veux plus en être un. Que faire de ce coeur qui me guide mais ne peut sortir de mon être… en pantin de bois j’étouffe.
Les pantins n’ont pas de coeur et j’en ai deux. L’ un que je possède, l’autre que je veux donner.
S.J (2007)
L’anaphore Petit pantin donne une saveur de rengaine à ce texte. Comme des sos répétés qui partent dans le vide.
Il en ressort l’idée que nous sommes les jouets du destin (qui tire les ficelles) avec au fond (pour moi), l’image de Pinnochio et sa candeur devant le gras de la vie.