J’ai rencontré Sandra, pseudo : Thermonuclearplante, sur swissfriends, un site de rencontre helvétique. Après une demi-douzaine de sms nous décidons de nous retrouver le soir même sur la terrasse de chez « Yvette de Marseille », un bar branchouille des Eaux-vives, quartier boboïsé de Genève. Accoutré comme à mon habitude d’un jeans, d’une chemise vichy et de mocassins à glands enfilés sans chaussettes, j’attends sur une des dernières tables de libre. Je commande un gin & Tonic et allume une Davidoff. Comme toujours j’ai le trac, c’est un blind date, j’espère qu’elle sera jolie…
Elle arrive enfin, se dirige directement vers ma table. « Le carreau ça n’est pas du vichy » me dit-elle, l’œil qui frise. Sandra n’est pas grande, très compacte, méditerranéenne, un look d’inspiration gothique. Ses cheveux sont magnifiques, noirs de jais, très long, ondulés avec une touche amarante sur les pointes. Une bouche bien charnue peinte en rouge sang. Son débardeur déborde d’une poitrine exubérante et généreuse.
Je la regarde droit dans les yeux, essayant de me ressaisir un peu et propose d’aller lui chercher un verre au bar.
La conversation est laborieuse, Sandra parle peu, d’une petite voix haut-perchée et ses réponses sont souvent laconiques. Je rallume une Davidoff pour me donner un peu de contenance et la lui offre… elle accepte. Nos volutes de fumée se rejoignent, nous nous observons. « C’est maintenant que nous nous embrassons ? » je lui demande « Oui » me répond-elle.
Le baiser est long et profond… très profond.
« Veux-tu aller au cinéma » me susurre-t-elle ? Je lui réponds que oui.
Dans la salle du Scala il n’y a que nous et une dame, seule, assise à 4 ou 5 rangées derrière nous. Sandra ne dit rien, la lumière s’éteint, elle m’embrasse à nouveau, langoureusement. Sa main ouvre ma braguette et commence à me caresser, mécaniquement. Elle est captivée par le film, moi par ses longs ongles fluorescents frétillant comme des lucioles.
« Je vais venir » lui dis-Je « arrête ». Elle continue de plus belle se baissant cette fois pour avaler mon sexe qui explose dans sa bouche. Elle se redresse, je referme, avec difficulté, le bouton de mon pantalon.
« Quel bon film » murmure t’elle à la fin de la séance. Le regard qui brille.