Sa peau est couleur caramel
Mêlement de soleil et de miel
Son Afrique est fantasmée
Ses origines mélangées
Ses cheveux sont tressés
Dans son nez un anneau
Le port de tête altier
Dans le regard, Porto-Novo
Son dos est large, musclé
Ses cuisses longues et fuselées
Taillée pour la course, elle impressionne
Du Dahomey elle est l’amazone
Sur les podiums elle défile
Elégante et féline
Sa sauvagerie fascine
Griffes acérées, rétractiles
Elle danse, captive, ensorcèle
Les pieds et le ventre nus
Elle bouge avec les décibels
En transe, dévoile ses attributs
Elle choisi ses proies, les domine
Toutes, elles courbent l’échine
Lave brulante qui consume
Bouillonnante comme le bitume
Sans tabous, s’ouvre et se donne
Sans contraintes, sans retenues
Sans rien devoir à personne
Sa limite est l’absolu
Ses amours distillent la vie
Des eaux dont elle porte les fruits
Farouche, elle les élève seule
On s’en approche, elle feule
Indépendante et fière
Elle gère, fait carrière
Parfois rêve d’une épaule
Pour enfin changer de rôle
Moitié Bénin, moitié Genève
Son Afrique est helvétique
Du chêne et du baobab elle est la sève
Sa peau est couleur aristocratique