13 juillet 1986, 7h00. Le réveil retentit. Billy, bien à l’aise dans ses draps faisait comme si de rien n’était et enfonça même sa tête dans l’oreiller pour ne plus avoir à supporter le bourdonnement assourdissant de la sonnerie. Cette dernière semblait même se faire de plus en plus forte. Agacé, il se resigna à presser la touche « SNOOZE ». Billy s’étira longuement tout en soupirant. Il ne trouvait pas la force pour sortir de son lit. L’emprise de la couverture, le confort de ce lit douillet, il ne l’abandonnerait pour rien au monde. Malheureusement une nouvelle journée l’attend, alors il rassembla toutes ses forces et se leva difficilement.
Il faisait noir, Billy avançait à tâtons dans une obscurité totale. Cherchant désespérément la fenêtre, il manqua de tomber à plusieurs reprises. A l’aide de ses bras tâtait le moindre recoin. Il finit par la trouver et l’ouvrit. A la seconde où il poussa le volet, un courant d’air chaud irrespirable s’engouffra dans la pièce. Billy grimaçait, il était aveuglé par la lumière blanche et vive qui venait frapper ses yeux. Il bailla longuement avant de se décider à ouvrir son armoire et enfin commencer cette journée qui s’annonçait déjà très chaude. Il ouvrit brutalement son armoire et en quelques gestes attrapa successivement un short court en jean bleu, un t-shirt blanc et évidemment une chemisette à fleurs, l’une de ses marques de fabrique. Il enfila le tout très vite et passa dans la salle de bain.
Comme à son habitude, en rentrant, il jeta un regard un clin d’œil ravageur au miroir. Lui qui n’était pourtant pas un grand séducteur, loin de là, mais il se disait qu’il pourrait profiter de l’été pour travailler là-dessus. Il se passa de l’eau sur le visage et en profita pour constater que ses cheveux était devenu plutôt longs et qui lui arrivait au niveau des yeux. Il les peigna brièvement de chaque côté, jeta le peigne et quitta la pièce, en esquissant un dernier sourire à son reflet. Il traversa le couloir à toutes blindes avant de descendre les escaliers qui menait au rez-de-chaussée de la même façon.
Il se rendit dans la cuisine afin d’y prendre le petit déjeuner. Son grand-père était assis sur l’un des quatre chaises en bois qui trônaient au milieu de la pièce autour d’une vielle table en formica des années 1960.
Ses lunettes durement agrippées à son nez, le vieil homme avait le regard plongé dans le journal quotidien qu’on venait à peine de livrer. Sans un mot, Billy rentra dans la pièce et s’approcha du buffet. Il ouvrit la porte, passa sa main au-dessus d’une pile d’assiette et saisit un bol. En tentant de le retirer, il tira la pile d’assiette qui vint alors s’exploser au sol. Son grand-père fou de rage se leva de sa chaise et hurla :
Grand-père – « Ho ! Tu n’es pas bien ? Tu es vraiment un bon à rien
Billy – Je n’ai pas fait exprès !
Grand-père – C’est ton excuse pour tout ce que tu casses ! Cesse de faire l’imbécile » Billy jeta le bol au sol et arbora un regard noir. Son grand-père agacé s’exclama :
Grand-père – Continues Billy, continues, tu verras ce qu’il t’arrivera, un autre à essayer de faire ça loi ici, regarde où cela l’a mené !
Billy – Je te déconseille de parler de mon père comme ça !
Grand-père – Mon pauvre enfant, que dirait tes parents s’il verrait le sale gosse que tu es devenu
Billy – C’est marrant, à croire qu’on finit par ressembler aux gens qu’on fréquente, je suis sûrement un sale gosse mais j’espère ne jamais devenir un poivrot comme toi !
Grand-père – Fiche moi le camp espèce de petite pourriture ! »
Billy couru aussitôt en direction de la porte d’entrée, il esquiva au passage un verre que son grand-père venait de lui lancer. Il attrapa ses baskets et sortit en enfonçant la porte d’un grand coup de pied. Il enfila rapidement ses baskets et fit le tour de la maison en courant. Il saisit son vélo qui était appuyé contre le mur de la grange, derrière la maison et partit à toute vitesse en direction de la ville.