Billy arriva à toute vitesse à l’entrée sud de la ville. Dévalant la grande avenue, esquivant les chicanes, les voitures et les piétons, qu’il frôlait souvent de quelques centimètres. Mais Billy était doué, il savait rester maitre de son vélo. Alors qu’il arrivait tranquillement à la périphérie de la ville, au centre-ville, le maire, Kelson Woodbrown, tenait une réunion de crise. En effet la ville connaissant ces derniers temps une recrudescence de criminalité. L’explosion du nombre de cartels de drogue et de réseaux de vandalismes avait fortement dégradé l’image paisible que le maire avait voulu donner à la ville depuis son arrivé six ans plus tôt.
Il avait promis de remettre Phoenix sur de bons rails et d’en faire un endroit idéal pour fonder une famille et couler des jours heureux. Mais les récents événements ont fait naître une gangrène qui grandis au fur et à mesure que les jours passent. Fort de cette image d’homme sévère au tempérament bien trempé, il a la volonté de résoudre ce problème de la manière la plus rapide possible quitte à sacrifier l’intégrité de la ville.
Woodbrown en bon capitaine de son navire, réunit aussitôt le Conseil municipal afin de mettre en commun des idées pour éradiquer cette menace. Les conseillers prirent donc place dans la salle de conférence. Quelques minutes, plus tard, la maire entra, les conseillers se levèrent tous en même temps, dans une ambiance de chambrée militaire, il ne manquait que le garde-à-vous. Quelques minutes plus tard, la maire entra, les conseillers se levèrent tous en même temps, dans une ambiance de chambrée militaire, il ne manquait que le garde-à-vous.
L’atmosphère semblait plutôt tendue et chaque conseiller avait des arguments à faire valoir. Woodbrown prit la parole pour lancer les débats :
Mr. le maire – bonjour à tous !
Assemblée des conseillers – bonjour monsieur le maire !
Mr. le maire – vous savez naturellement pourquoi nous sommes réunis dans cette salle aujourd’hui, la situation de la ville devient de plus en plus inquiétantes et je compte sur votre perspicacité et notre intelligence commune pour parvenir à faire revenir le calme dans cette ville
L’un des conseillers – monsieur, la situation des quartiers nord est pour le moins déplorable, des corps jonchent les trottoirs ou les halls d’immeubles, certains bâtiments sont la proie des flammes et les sévices d’urgences sont impuissants
Mr. le maire – je n’en attendais pas moins de votre part Éric, je suis conscient de tout ça, nous ne sommes pas ici par hasard, revoyez plutôt la pertinence de vos interventions
Conseiller principal Moore – si l’un de vous à une proposition à faire, les débats sont officiellement ouverts !
Éric – demandons d’abord à Mr. Le maire, puisque ces interventions sont certainement d’une incroyable pertinence.
Mr. le maire – tout à fait Éric, merci de le reconnaître, comme vous le savez, j’aime avoir la main mise sur cette ville et je pense qu’il faudra agir avec une grande force de caractère.
Éric – qu’entendez-vous par là ?
Mr. le maire – je pense que demander à l’armée d’intervenir serait une bonne idée
Éric – l’armée ? Vous êtes dingues, l’état se fout de notre situation, il y a de nombreuses autres villes dans une situation bien plus délicate !
Mr. le maire – Éric, encore une fois, prenez la parole quand vous en voyez l’utilité, vous nous faites perdre un temps précieux
Conseiller principal Moore – pourquoi ne pas renforcer nos forces de l’ordre et leur permettre une plus grande liberté d’action ?
Conseiller Miller – nous avons déjà beaucoup de difficulté à recruter, et le nombre croissant de policiers tués dans des fusillades ne fait qu’éloigner de possible candidats au poste
Conseiller Wallace – Je rejoins Mr. Moore, un plan d’intervention à grande échelle nous permettrait de gagner du terrain et de combattre efficacement.
Mr. le maire – je reste sur mes positions, l’armée est pour moi la meilleure manière de régler ce problème, même une petite troupe de réserviste pourrait nous assurer la victoire
Éric – d’accord, partons du principe que l’armée réussisse à nous débarrasser de cette racaille, qu’arrivera-t-il ensuite ? Il en arrivera encore plus, ils viendront de Tucson, de Tempe, de Scottsdale, tout ça n’aura servi à rien !
Mr. le maire – c’est pour ça que l’armée doit absolument détruire tout ce qui leur permettrait de revenir en nombre
Éric – à quoi pensez-vous ?
Mr. le maire – tout simplement détruire ces immeubles, et construire un quartier pavillonnaire flambant neuf
Éric – vous voulez passer le bulldozer sur tout ça ? Vous voulez simplement enterrer tout ça et ne plus jamais en parler ?
Mr. le maire – vous devenez de plus en plus perspicace Mr. Ryebreed, j’aime ça
Éric – cessez de dire n’importe quoi, tout n’est pas si simple, ils reviendront je vous l’assure
Mr. le maire – quelqu’un de plus intelligent qu’Éric aurait-il quelque chose à rajouter ?
Éric – écoutez-moi bien vieux croulant, continuez à jouer les imbéciles, vous reviendrez en pleurant quand toute cette racaille tuera uns par uns chaque habitant de cette piteuse ville
Mr. le maire – et bien Éric, que vous arrive-t-il ? Vous perdez le contrôle de vos émotions ?
Éric – vous verrez, cette ville est dirigée par un branquignol depuis trop longtemps, il est temps que vous laissiez votre place à quelques de jeune, dynamique et rationnel
Mr. le maire – cette description ne vous correspond pas, à qui faites-vous allusion ?
Éric – surveillez bien vos arrières vieux débris !
Mr. le maire – je pense que j’en ai assez entendu pour aujourd’hui ! Merci à tous d’être venu, je vous donne rendez-vous ici la semaine prochaine, même jour, même heure, Éric restez ici, nous allons discuter vous et moi
Conseiller Miller – Éric ! Tu es dans la merde si tu veux mon avis » lui chuchota l’homme assis en face de lui. La salle se vida au fur et à mesure de tous ses conseillers. Il ne restait plus qu’Éric et le maire dans une sorte d’impasse mexicaine. Le maire voulant imposer sa supériorité, brisa ce silence en disant :
« Mr. le maire – Éric..Éric..Éric, écoutez attentivement ce qui va suivre afin de ne plus commettre cette grossière erreur
Éric – je vous écoute
Mr. le maire – c’est moi, et moi seul qui tire les ficelles dans cette ville et cela depuis 6 ans désormais, vous n’êtes pas à la hauteur de vos ambitions, vous êtes faible et arrogant, restez à votre place et laisser moi faire mon devoir de maire
Éric – vous laissez faire votre devoir ? De quel devoir parlez-vous ? Celui d’ensevelir la vérité au profit de votre gloire ?
Mr. le maire – vous ne semblez pas comprendre, je vais donc vous le dire autrement, continuez sur cette voie et vous aurez de très grosses déconvenues » Un silence pesant s’installa et Éric l’utilisa à son avantage, il esquissa un léger sourire, ce qui rendit le maire perplexe. Le conseiller sûr de lui dit :
«Éric – échec et mat, vous avez perdu
Mr. le maire – Quoi ? Comment ça ?
Éric – monsieur si nous évoquions ensemble l’avancée de votre projet au laboratoire, vous n’auriez pas peur d’avoir de grosses déconvenues à votre tour ?
Mr. le maire – un projet ? De quoi parlez-vous ?
Éric – ne jouez pas les innocents, vous préparez un bon nombre d’expériences « bizarres » dans le laboratoire scientifique au nord de la ville
Mr. le maire – arrêtez tout de suite ce petit numéro !
Éric – c’est pour ça que vous voulez, vous débarrassez des quartiers nord, pas vrai ?
Mr. le maire – expliquez-vous, donnez des arguments qui appuient vos propos
Éric – j’ai noué contact avec l’un des scientifiques du centre, il m’a fait parvenir un tas de dossiers et de plans, il y en a suffisamment pour vous traînez devant la justice » Le maire commença instantanément à pâlir, sa voix changea et il se mit à transpirer. J’ai noué contact avec l’un des scientifiques du centre, il m’a fait parvenir un tas de dossiers et de plans, il y en a suffisamment pour vous traîner devant la justice » Le maire commença instantanément à pâlir, sa voix changea et il se mit à transpirer. Éric surpris demanda à l’homme :
« Éric – que se passe-t-il ? Pourquoi êtes-vous entrez, nous étions en train de parler
Militaire – asseyez-vous !
Éric – mais…?
Militaire – assis ! » Éric s’exécuta sous la pression et le regard noir du militaire. Ce dernier reprit calmement :
«Militaire – où sont-ils ?
Éric – de quoi parlez-vous ?
Militaire – les plans et les dossiers, où sont-ils ?
Éric – comment ?
Militaire – vous n’êtes pas très doué, mon petit Éric, cette pièce est truffée de micros, votre chantage a assez duré, où sont les plans ?
Éric – je ne me souviens plus !
Militaire – je vous donne 5 min pour vous souvenir ! » Dit l’homme en posant sur la table son sublime Colt. M1911. Éric paniqué, se leva de la chaise et couru vers la porte. Fermée. Le militaire demanda à nouveau au jeune conseiller de s’asseoir :
«Militaire – Éric, asseyez-vous, ne m’obliger pas à m’en servir
Éric – j’ignore où j’ai rangé tous ces dossiers…
Militaire – plus que 2 minutes » Dit le militaire en fixant la montra à son poignet. Écrasé par la pression, le conseiller se resigna à parler :
« Éric – A mon appartement !
Militaire – vous avez retrouvé la mémoire, donnez-moi votre adresse
Éric – 1165. Tempest Road, avant dernier étage, au fond du couloir, porte de droite, les plans sont dans le premier tiroir de mon bureau…
Militaire – Excellent Éric, merci de votre coopération !
Éric – je vais y aller moi, bonne journée, a la semaine prochaine monsieur le maire ! » Il se leva et commença à s’éloigner vers la porte, le militaire l’appela une dernière fois :
«Militaire – Éric !
Éric – oui ? » Au moment où il se retourna, l’homme en treillis lui tira une balle en pleine tête, Éric s’écroula, mort. Le militaire quitta la pièce, demandant au passage au maire de faire enlever le corps. L’homme traversa le long couloir de la mairie, ses rangers battait le sol d’un pas lourd. Au moment même de sortir, il croisa le regard de Billy qui passait au même moment à vélo à quelques mètres de là. Ces quelques secondes semblèrent durer une éternité pour le jeune adolescent. Il continua sa course, terriblement dérangé par ce regard rempli de haine.