Du néant au frisson. Chapitre 8.

2 mins

Je ne savais pas quoi lui répondre. Je ne savais pas si je devais me lever et partir. Je ne savais surtout pas si je pouvais le faire sans danger. Le silence s’était installé entre nous. Aucune émotion ne passait sur son visage. Il ne laissait rien paraître. Absolument rien. 

— Est-ce que je dois m’inquiéter d’être ici avec toi ? lui dis-je.

— Je ne pense pas. 

Sa réponse ne me convenait pas, mais on ne pouvait pas lui retirer son honnêteté. 

— Tu as peur Eliya ? 

— Je ne pense pas. 

En réalité, j’étais terrifié à l’idée de ce qu’il avait pu faire. Mais quelque chose en moi m’empêchait de bouger. Je ne voulais pas partir. Je voulais rester ici. Assise face à lui sur ce canapé. J’en avais besoin. 

— Est-ce que tes problèmes sont graves ? 

— Tu n’imagines même pas…

— Tu ne vas pas me le dire ? 

— Je me suis battu. Pendant mon service, il y a 3 ans. 

— Je suppose que ça doit arriver, enfin, je veux dire tu ne dois pas être le seul serveur a péter les plombs. 

— Tu ne comprends pas… 

— Comprendre quoi ? Ça arrive à tout le monde de craquer. 

— La personne que j’ai frappée est encore dans le coma Eliya. Elle ne se réveillera probablement jamais. 

J’étais stupéfaite. Il a battu quelqu’un presque à mort. 

— J’ai pris six mois de sursis et 6 mois de prison ferme. 

— De la prison…

— Oui. J’ai presque tué cet homme. 

— D’accord. 

— Tu as peur de moi maintenant ?

— Non. 

Je savais que je mentais au fond de moi. Il a ruiné la vie de quelqu’un, de la famille de cette personne. Comme ce chauffeur a ruiné la vie de mes parents et la mienne. Mais je ne pouvais pas partir. Pas maintenant. 

— Eliya…

— Oui ? 

— Ce n’était pas la première fois. 

— Comment ça ?

— Et bien… Comment te dire… J’ai des excès de colère. J’ai du mal à gérer cet aspect-là de ma personnalité. Enfin du moins j’avais du mal à la gérer. 

— Et aujourd’hui, tu y arrives mieux ? 

— Disons que j’ai trouvé des alternatives.

— Te battre dans la rue en est une ? 

Axel se leva pour se mettre près de la fenêtre. 

— Je n’ai pas envie de parler de ça. 

— Et pourquoi ? Tu penses que te battre c’est une bonne idée après tout ce qui est arrivé. 

Il ne me répondit pas. 

— Axel, réponds-moi. 

Il se retourna vers moi la mâchoire serrée. 

— Tu devrais rentrer chez toi Eliya. 

Et sans rajouter quoi que se soit, il se leva et ouvrit la porte d’entrée. 

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bbbbbbb ccccccccccccc
bbbbbbb ccccccccccccc
2 années il y a

Court et percutant, si j’ose dire. Alex ne cache pas ses démons, ce qui ne fait pas de lui un ange! Je pense qu’il n’en dit pas plus de peur de lui faire du mal, physiquement.

DeJavel O.
2 années il y a

Le point fort : Axel a en lui exactement ce qui chez Eliya représente le non-resolu – c’est-à-dire qui est celui qui tue les êtres aimés ? Qui est celui qui m’a envoyé à la solitude ?
En renvoyant Axel lorsqu’elle cherche à le confronter on se retrouve devant une ambiguïté très intéressante : est-ce parce qu’il a encore une boule d’émotion diffuse, du genre de ceux qui virent violents ? Où est-ce parce qu’il est lasse d’expliquer et qu’il cherche quelqu’un qui le comprendra sans expliquer ? C’est très intéressant. Encore un bon hook de fin, bien conductif.

Section pinaille :
– Je remarque un changement de point de vue. Est-il permis d’écrire «Eliya se leva » lorsque toute l’œuvre est écrite au «Je » ?

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