Le Conte de la Sorcière des Bois 50. L’amour n’est qu’un mot

10 mins

Sur la rive ombrageuse du lac abreuvé par la cascade hurlante, elle-même couvée par l’ombre caverneuse du grand pont de pierre enjambant les deux précipices, germait une graine de nuit. Sous leur bulle d’obscurité, Jilam et Nellis profitaient d’un instant d’intimité niché dans le creux d’un long ennui, lui-même égaré au sein d’une forêt noire privée d’orée. Mais, dans le ventre de magie, les deux têtards refusaient de songer au jour ; jusqu’à ce que leur bulle éclate et que le soleil les dévore.

Les deux époux étaient lovés l’un contre l’autre, étendus nus sur la fourrure de chimère, leurs jambes et leurs bras enroulés en un nœud inextricable. La paume de Jilam épousa la joue de Nellis, durement marquée par les griffes de Nazukahi, et l’obligea tendrement à embrasser son regard. « Quoi qu’elle t’inflige, qu’elle nous inflige, rien de ce qu’elle fera ne saurait nous séparer. Si nous devons mourir demain, ce sera toi et moi, ensemble… »

Alors que la sorcière pesait ces paroles, son amant avança son visage vers elle. «  Laisse-moi te faire goûter un peu de ma mortalité. »  L’homme offrit ses lèvres à la femme en échange des siennes.

Leurs deux corps enchâssés s’engagèrent dans une lutte de fougueuses caresses, leurs pensées enivrées d’une folle passion. Ils s’aimaient si fort qu’aucun des deux n’aurait su trouver les mots pour l’exprimer. Alors ils employaient les gestes, forme de communication universelle. Leurs instincts faisaient montre d’une audace grandissante à mesure que leur duel amoureux s’enhardissait. Chacun s’ouvrait à l’autre, peu à peu, puis tout entier. Cela faisait si longtemps qu’ils ne s’étaient sentis aussi vivants. Une vie qu’ils serraient contre eux de peur qu’elle ne s’enfuît dans la nuit. Les doigts de l’elfe s’enfoncèrent dans le chaos de boucles noires, plongèrent vers la nuque. Le jeune homme frissonna sous le passage des griffes. La peau et les muscles de son cou étaient encore sensibles. La marque de la main de Nazukahi s’y dessinait, spectre mauve aux contours sombres. Nellis porta sa bouche à la gorge offerte, du bout de la langue, caressa l’hématome. Jilam sentit la douleur s’effacer. Une décharge électrique parcourut leurs deux corps, terrassant les battements de leurs cœurs, mais rien qu’un instant. Aussitôt ranimés, ces derniers se fondirent en un unique rythme effréné de tambour. Jilam aspira le parfum de fleurs sauvages embaumant la peau de sa sorcière tant aimée, goûta le miel amer légèrement salé sécrété par le ventre brûlant. Leurs désirs ne faisant plus qu’un, leurs consciences lâchèrent prise avec la raison, les derniers verrous de leur timidité sautèrent, et chacun plongea dans l’autre. Absolue frénésie. Danse mystique, empreinte d’autant de violence que de tendresse ; un parfait équilibre devenant concorde.

Les deux amants s’affaissèrent sur leur couche de fourrure, sous le dôme de nuit de leur nid d’amour. Des épines de chardon emportées par le vent de leur passion nichaient dans leurs toisons échevelées. Un phare brillait à la surface de leurs iris, lumières vouées l’une à l’autre, unies malgré l’océan béant séparant les deux rivages. Dans l’obscurité éclairée par l’orbe ensorcelé, leurs peaux luisaient, brunies par le soleil de l’aventure, duvet blanc dressé au garde-à-vous sous l’effet du récent orage. Une légère brume flottait dans le cocon dont les parois, déjà, perdaient de leur opacité avec l’agonie de la nuit. Le froid amour du jour accueillit les époux de ses baisers mordants. Les esprits enfiévrés retournèrent bientôt au temps et au réel. Le couple s’enroula dans la pelisse de chimère, serrés l’un contre l’autre. Ils s’endormirent ainsi, dans le même soupir, les pensées noyées par une adoration sans limites.

Jilam émergea le premier. L’esprit voguant sans gouvernail, il contemplait le visage de son épouse endormie. Quand il le toucha, il fut pris d’une vive crainte. Il avait beau passer ses doigts et les repasser, il ne reconnaissait pas les traits, les détails, les rides qu’il aimait tant et qu’il n’avait eu de cesse durant des années de mémoriser par cœur. À croire qu’il caressait le visage d’une parfaite inconnue. Pourtant, ses yeux ne le trompaient pas malgré l’obscurité. Nul besoin de lumière du jour pour reconnaître la figure de l’amour. Serait-ce le chagrin ou la peur, la cause de ce sentiment ? Ou ses mains avait-elles perdu la mémoire du toucher ?

Il constata alors que les paupières de Nellis étaient grandes ouvertes et que son épouse l’observait sans un mot, aussi impassible et froide que la pierre.

« Qu’est-ce que c’est ? murmura-t-il dans l’intimité de leur cocon.

Rendors-toi, amour. » Le ton se voulait un subtil mélange de fermeté et de tendresse, malgré une note discordante, aussi infime qu’un grain de poussière dans l’air mais que le jeune homme ne put manquer de remarquer.

« Tu m’as menti. » Les mots étaient sortis avec peine, comme la musique d’un tambour percé.

La terreur s’empara de Nellis, qui se garda bien de l’exprimer. Il sait ! Elle lutta pour conserver sa maîtrise. « Rendors-toi, je te dis.

C’est trop tard.

Oui. Ça l’est.

Retire-le. Maintenant. » L’ordre furieux se disputait à l’effroi.

« Je ne peux pas.

Elle sait maintenant. Ça ne te sert à rien de le garder.

Je ne peux pas. Il est trop tard.

Arrête ! » Jilam envoya voler rageusement les couvertures.

« Je ne peux pas. » La note discordante se métamorphosa en demi-sanglot, aussitôt surgi, aussitôt avalé. L’avenir heurta de plein fouet le présent. Ses spectres engloutirent la réalité. Leur cocon de nuit éclata comme une simple bulle de savon.

Jilam restait coi, ne trouvant plus les mots, l’esprit battant sous les tambours de la colère. Il se sentait pieds et poings liés, forcé d’avaler la vérité comme l’innocent gobe le poison.

La silhouette massive du Seratusor se découpait au loin dans le ciel obscur parsemé d’aurores mauves annonciatrices de l’aube en ces contrées désolées. Une lune veinée de sang rayonnait au cœur des ébats du jour et de la nuit. Ils devaient repartir le lendemain.

Seul, Jilam observa sa montre, le verre du cadran fendu et les aiguilles immobiles, priant pour que le temps lui aussi se fige. Son esprit errait à travers une forêt de visages… Tante Hortia. Ed. Papa et Maman. Niu. Ëjj. Le petit Luc. Dayl. Mal. Quo. Fanfaron. Syggmore et Coraïl. La Gardienne. Garlik. Isabël. Bagon. Reyn et Tête-de-Pie. Le Chasseur. Mú et Mousse-qui-pique.

Et puis Nellis.

L’amour guérit tous les maux.

Mensonge. Encore un.

L’amour n’est qu’un mot.

Et il serra si fort le mince objet que le métal couina dans son poing. C’était là un ouvrage de haute facture. Quand Jilam décrispa ses doigts, il constata que la montre ne présentait pour tout dommage que ceux qu’elle portait déjà ainsi que les traces de ses empreintes grasses.

Je suis désolé. Il songeait à Tante Hortia. Je n’ai pas pensé à toi depuis un moment. Il avait longtemps abandonné la montre dans un recoin de leur tertre puis de leur cabane, ne la portant qu’en de rares occasions, notamment durant leurs voyages.

Que fais-tu, là maintenant ? Tu vis tes propres aventures ? Ou bien tu te reposes tranquillement chez toi, en buvant le thé à contempler la mer ? Est-ce que tu as trouvé l’amour, ou est-ce que tes amis et la solitude te contentent ? Ah ! Si tu me voyais, tout de suite, qu’est-ce que tu dirais ? Regarde-moi. Je ne peux rien faire pour aider ceux que j’aime. Je ne suis qu’un boulet pour eux, qu’ils traînent malgré eux. Parce que je suis plus têtu que toi. Je ne peux même pas trouver les mots pour la consoler. À chaque fois… à chaque fois que j’y pense, je… Non, je ne veux pas. Je ne peux pas. C’est trop pour moi. S’il te plaît. Viens. J’ai besoin de toi. Je me sens…

Il lui était impossible de retenir ses larmes. Avec toutes celles qu’il avait versées – toujours dans le secret, à l’ombre de quelque abri loin des regards importuns – il se demandait par quelle magie il en détenait encore en stock.

Le manteau empourpré de la Dame du Couchant enveloppait peu à peu le ventre trapu du Seratusor qui bedonnait à l’horizon, couvé par ses nuages noirs gravitant et vrombissant telle une nuée de mouches autour d’un gigantesque étron.

 Jilam était assis, seul près d’un maigre feu. Le souffle de la cascade alimentait les flammes faiblardes crépitant sur leur pauvre lit de ronces cueillies aux environs. Les pensées du jeune homme voguaient et s’émiettaient au gré du chant des eaux empoisonnées à défaut d’être poissonneuses et des tambours troués que lui évoquait leur fracas contre les rochers. Les gerbes d’écume s’élevaient si haut dans les airs qu’elles se changeaient en brume tourbillonnante. L’étincelle du jour mourant se réverbérait dans la tornade d’infimes gouttelettes et explosait en volutes iridescentes. Le vent humide flagellait les joues du jeune homme qui ne sentait plus son visage.

Son nid de fortune, l’oiseau fugueur l’avait établi bien à l’écart de la retraite commune, dans le creux d’écailles rocheuses ayant le mérite de le protéger des morsures du vent comme des yeux traqueurs d’elfe ou de démon. Bien sûr, son cerveau d’humain n’entretenait aucune illusion. N’importe qui au sein du groupe le dénicherait sans encombre du trou miséreux qu’il s’était creusé.

Il lui semblait qu’il campait là depuis une éternité. Avec un peu de chance, les autres s’étaient éclipsés en son absence, heureux de se débarrasser de lui sans lui devoir d’explications. Aucune n’était nécessaire de toute façon. Jilam comprenait. Il agirait de même dans leur situation. Il serait mieux ici, seul, comme il l’avait toujours été auparavant. Puis, sentant le poids léger de la montre dans sa main, il se traita d’idiot.

Un cheval sauvage galopait dans son esprit, piétinant tout et semant un chaos absolu sur son passage. Absorbé par ses cavalcades, Jilam ignorait la présence postée non loin sur un rocher et qui l’observait de derrière un rideau d’ombres moirées. Reyn se tenait accroupie, immobile. Son pied dérapa brusquement dans une chute contrôlée qui s’acheva sur une parfaite réception. L’elfe huma l’air. Le parfum aigre du soufre dilué dans l’eau, l’odeur des vieilles montagnes et les relents émanant des veines de charbon sillonnant sous leurs pieds, son puissant odorat décelait jusqu’au moindre effluve produit par ces contrées hostiles. Le grondement insidieux et permanent de la terre sous ses bottes encourageait le tumulte de ses pensées.

Le jeune homme sursauta en percevant la plainte d’un caillou qui roule. Il se retourna, le cœur battant la chamade. Tête-de-Pie émergea alors de l’obscurité rampante. Jilam libéra un soupir. « Bons dieux ! Préviens la prochaine fois. 

Petit d’homme, bonsoir à toi aussi.

Hum, oui, ‘soir », maugréa l’époux de la sorcière.

La fée-lutin, en apparence guillerette, s’installa, sans autre mot ou bruit, auprès du feu, ni mourant, ni vivant, crépitant entre ces deux états faute d’un berceau adéquat. La lumière timide qu’il projetait dessinait de timides ombres. Loin au-dessus de leurs têtes les écrasait la silhouette fantomatique titanesque de l’arche sculptée par les coulées de lave d’antan et retaillée lustre après lustre par les vents.

La Rate Chevelue, au contraire de sa cheffe squelettique, s’était remplumée après avoir manqué de peu de fondre pour de bon. L’œil aux aguets, elle interrogea Jilam sur ce qu’il tripotait dans sa poche. Il lui présenta sa montre à gousset en piteux état, avec son cadran fêlé et ses aiguilles figées.

« Pourtant, le temps ne s’arrête pas, nota l’enfant du bois. Regarde, la Dame du Couchant, comme elle s’enflamme. Les nuages ne l’empêchent pas de danser. Elle les perce pour faire s’écouler ses rayons chantants. Tu l’entends rire ?

Ce n’est que le vent qui siffle et l’eau qui gronde.

Non, nigaud, c’est la Dame qui se tape le ventre. »

Jilam, manipulant sa montre d’un air distrait : « Ce n’est qu’une pacotille d’humain. Aussi fragile que nous. De l’argent sous une couche d’étain. Des engrenages rouillés. Un pauvre souvenir, voilà tout.

Alors pourquoi tu le tiens avec tant d’amour à t’en faire mal aux doigts ? »

Il réfléchit, puis : « Peut-être parce que c’est tout ce qui me reste : des souvenirs. » Leur reflet taillait ses rides comme autant de cicatrices.

« Hein-hein. Pourquoi tu n’essayes pas de le réparer alors ?

J’essaye, mais j’ignore comment. Nellis sait réparer les corps. Elle connaît par cœur leur fonctionnement. J’ignore tout de l’horlogerie. » Face à la perplexité de l’enfant du bois, l’humain se creusa les méninges. « Comment dire… C’est la magie des horlogers. C’est eux qui fabriquent et réparent ce genre d’objet.

Tu veux dire qu’ils soignent le temps ? » Tête-de-Pie resta coite.

« Non, enfin, oui, d’une certaine façon. Mais je n’ai pas les connaissances, ni les outils. Je ne peux que bouiner, et j’aggrave sûrement les dégâts avec mes gros doigts maladroits. Nellis me dit que j’ai des paluches de troll.

On est deux alors ! » La fée-lutin brandit ses mains : des doigts boudinés plantées de façon hasardeuse sur leurs paumes mal vissées aux épais poignets. « Avec ces machins-là, je te gâche toute l’argile pour pas un pot. Ta montre à glousser, je te l’écrabouille en paillettes d’or. Je suis le crapaud paluchard. C’est comme ça qu’on m’appelait au sanctuaire des fées-mères. Fait pas cette tête de gnome. Je suis pas en mousse contrairement à notre lapinou trouillard. En fait, j’étais fier de ce surnom. Je me fichais bien qu’on rigole de ma trogne. Qu’est-ce qu’ils pouvaient me faire de plus ces ratacouards ? Que des faces de confiote, un ver dans le trognon et pas un pépin. Suffisait que je lève mes grosses paluches pour qu’ils détalent comme des roicerfs écornés, la brindille entre les racines. Y en pas un qui faisait le poids contre bibette. Les fées s’en arrachaient les ailes avec mon cas. J’ai plus graillé de tartines crues que de confiote, je peux te le dire. Mais je m’en cognais le coing. La purée de noisettes, c’est bien plus goulue ! »

Jilam l’observa longuement au travers du voile de ses propres réflexions, se demandant bien ce qui pouvait traverser cette tête trop petite pour ces larges épaules dépourvues d’ailes. Comment pouvait-elle parler aussi crument de choses aussi cruelles ? Lorsque lui-même s’y essayait, les mots ne manquaient jamais de lui nouer la langue au lieu de sortir, alors que ceux de la fée-lutin coulaient à flots comme un torrent.

« Qu’est-ce que tu as vu ? Je veux dire, là-bas. »

Il craignait de prononcer le nom ; de ce lieu privé de nom, que sa mémoire brumeuse effaçait déjà. Mais la pierre, elle, ne quittait pas ses rêves. Ni les yeux verts. Ni les lèvres noires. Ni tout le reste.

Tête-de-Pie attacha son regard au ciel. Les étoiles avaient toutes été englouties par les ogres ténébreux zébrés d’éclairs mauves et bleus venus animer la soirée.

« Je me rappelle que j’étais devant une fontaine. Les satyres et les nymphes batifolaient dans le nectar qui jaillissait du bassin. Les nymphes tiraient la queue aux satyres et les satyres chatouillaient les mamelons des nymphes. Ils se sont tous retournés et ont commencé à rire. Ils me disaient que j’étais plus vilaine qu’un gnome, plus moche qu’un troll, plus sale qu’un démon. Ils m’appelaient “petit monstre”. Ils me disaient “vole, vole” puis ils se marraient plus fort. Ça me faisait mal de les entendre. Je suis allé chercher mes parents, tout leur raconter, que tout ce que je voulais, c’était me baigner et papoter avec les crapauds. Mais Papa et Maman se disputaient, pour changer. Ils n’arrêtaient pas. J’avais beau essayer, ils étaient trop occupés à se balancer des gnomeries pour me voir. Ils me font penser aux petiots de la maison des fées-mères, tiens ! »

Jilam restait stupéfait par la sérénité et l’absence d’hésitation avec laquelle Tête-de-Pie contait son expérience. La fée-lutin ne transpirait aucune honte, aucun malaise et affichait une mine détachée. Elle se fichait bien qu’on la juge. C’était là son atout primaire, loin d’être l’unique. En cet instant plus qu’aucun autre, Jilam l’admirait, et son admiration se trahissait par un certain mal-être.

Pourquoi est-ce qu’elle me raconte tout ça ? Et avec autant d’aisance.

Tête-de-Pie le surprit en éclatant de rire et en se frappant les cuisses de ses énormes paluches.

« Vu ta trogne, tu dois durement te demander : “Mais comment elle fait celle-là pour me piailler toute son histoire sans même une larme pour pleurer ?” Bah je vais te dire, c’est très simple, si tu racontes avec les larmes, ça fait sérieux, et le sérieux ça fait mal. Mais si tu y vas tranquille, sans pression, et ben ça rend tout ça aussi creux qu’une souche vieillotte. Ça devient inutile, tu comprends ? Et l’inutile, c’est une pichenette et puis du vent. J’ai pas d’autres mots pour te l’expliquer. »

Tous les vents étaient tombés. La tempête couvait. Qu’importait, ils devaient reprendre la route au matin. Rincés ou non, poussés ou bien piétinés par les bourrasques, ils marcheraient ; coûte que coûte, car il leur en avait déjà tant coûté. Le désespoir, comme la confiture, leur était interdit.

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