Seul, avec son baluchon sur le dos, il part vers son destin. Il avance, pas après pas et laisse ses empreintes dans la sphaigne spongieuse. Il se sent petit au milieu de cette étendue cotonneuse.
Après plusieurs jours de marche, arrivé au bord du lac Baïkal, il s’assied, le contemple, tous ses sens en éveil, il admire cette beauté limpide qui le transperce de joie.
L’hiver se profile à l’horizon, le lac commence à se cristalliser et au fond de ses yeux un havre de paix se dessine. Il le sait, il a atteint son but.
Il s’installe dans une vieille cabane abandonnée. Il y passera là, tout l’hiver, avec pour seule compagnie lui-même et ce paysage laiteux pour se consacrer à la méditation.
Tous les jours, de ses bottes de fourrure, il trace son chemin de la porte de la cabane au lac. Il reste des heures à le contempler, s’imprègne de sa beauté et de sa quiétude avec pour fond sonore, le silence.
Ce silence, c’est le bruit du temps qui passe. Il l’écoute…
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Lui, c’est Günter, un homme fatigué d’avoir passé des années à se battre contre un ennemi invisible (le bruit) qui le rendait neurasthénique et lui martelait la tête d’acouphènes.
Günter travaillait en usine, six jours sur sept dans un brouhaha incessant de machines rotatives et de sirènes. (Même le casque vissé sur les oreilles, n’arrivait plus à faire son job.) Voilà le pourquoi du comment…
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Six mois sont passés, le lac se décristallise, l’eau regagne sa liberté. Les fleurs de glace fondent sous les rais du soleil, l’hiver se meurt.
Günter se rend compte qu’il est temps pour lui de partir et de quitter cet univers blanchâtre pour un autre ailleurs.
Il rêvait d’une seule chose, finir sa vie dans le silence. Lentement le silence s’enfuit ainsi que son dernier souffle, Il a rendu l’âme assis au bord de son lac.
Se dessine sur son visage un sourire serein.
Günter s’en est allé emportant avec lui son silence…
Bonjour Véronique DUBOIS,
La vidéo peut être trop pesante ne s’est pas ouverte. Le silence porté par vos mots n’a quant à lui pas été pesant et c’est avec plaisir que je vous ai par plusieurs relu. Merci !
Bonjour Véronique DUBOIS, Désolé mais c’était mon premier essai, J’avais coché le cœur avant d’envoyer mon commentaire. Du coup ce dernier s’est retrouvé sans cœur.
C’est beau à regarder le silence et celui-ci est particulièrement éclatant aux côtés de Gunter !