BINOME INFERNAL

3 mins

PITCH

L’histoire de deux internautes qui se sont croisés sur des sites de jeux, et se sont liés d’amitié. Elle, pseudonyme Circé, étudiante en psychologie lui prénom Théodulus, sans emploi.

Théodulus est un être atypique hypocondriaque qui vit enfermé dans son 2 pièces cuisine avec son chien Pixel. Il est passionné d’informatique et passe son temps à surfer sur le net. C’est un être fragile malgré sa corpulence.

Circé fait preuve de beaucoup d’empathie envers lui. Elle a un goût prononcé pour l’aventure et profite des fragilités de Théodulus pour l’envoyer dans des missions qu’elle monte en épluchant les réseaux sociaux et les faits divers.

1 THEODULUS

Théodulus a tout de suite senti ce matin-là que quelque chose allait lui arriver. Dès que la lourde porte avait claqué, un énorme frisson lui avait labouré le dos. Il avançait donc en pivotant sa tête tel un radar de bateau. D’ordinaire il croisait quelques habitués. Certains déambulant avec la baguette sous les bras, d’autres, accrochés à leur mallette se rendaient à leur travail. Lui promenait tout bonnement son chien Pixel. Il avait coutume de le sortir tous les matins, dès potron-minet dans un parc semi-sauvage de l’autre côté de la Garonne. Pour se faire il avait, au bout de sa rue bordée de platanes, un pont suspendu à traverser. L’ouvrage avait tendance à fortement gigoter les jours de grand vent. Mais ce matin, pas un seul frémissement de feuilles, pas un seul ronronnement de moteur, et le pire pas un seul visage humain. Seuls quelques chats se coursaient sur l’asphalte encore luisante après l’orage de la nuit.

Les réverbères encore allumés allongeaient son ombre. Il glissa nerveusement la main dans son sac pour vérifier la présence de son téléphone portable.

— Ouf. Il le saisit et vérifia la date. Son cerveau tourna en vitesse accélérée pour trouver une explication à ce vide abyssal « on est jeudi et ça n’est pas un jour férié. » La panique commençait à s’emparer de lui. D’une main tremblotante, il glissa son smartphone dans la poche. A l’approche du pont à enjamber, il ressentit de déplaisantes manifestations physiques. Son rythme cardiaque s’accéléra suivi par des bouffées de chaleur. Lorsque une désagréable sensation d’étouffement s’immisça dans son thorax, il tourna les talons et s’activa pour retrouver son petit appartement.

Dès qu’il fut à l’abri de cette rue hostile, il tourna une demi douzaine de fois dans sa misérable cambuse et finit par aller marteler les touches du clavier pour faire le point avec google.

Il lut en diagonales les nouvelles, croisa différentes infos pour tenter d’en distiller un remède apaisant. Ca parlait d’un virus venu de Chine. Il fut un temps ou le mot virus l’aurait moyennement interpellé mais là l’affaire avait l’air sérieuse. Au vu des journalistes il semblerait qu’il soit terriblement contagieux. La panique eut raison de Théodulus.

Un frisson glacé lui laboura le dos. Il se leva, expira nerveusement dans ses mains en arpentant sa minuscule cuisine..

— faut que je vois avec Circé dit-il en rejoignant son ordinateur. En deux clics la page de leur réseau social favori s’ouvrait sous son regard inquiet lorsqu’il constata que le petit voyant n’était pas au vert.

— t’es là tapa t-il nerveusement, y’a un gros problème, faut que je te parle”

Circé, sa pote virtuelle, il l’avait croisée sur des sites de jeux. Leurs caractères diamétralement opposés les avaient rapprochés. Elle était étudiante en psy, ce qui rassurait l’hypocondriaque Théodulus. Contrairement à lui, Circé était un pseudonyme.

La boite de dialogue restant désespérément silencieuse il lui tapa un message.

— il faudrait que je te parle en urgence.

Une bulle d’angoisse lui noua la gorge et monta dans sa poitrine. Son univers se rétrécissait. Il regarda ses mains tremblotantes, et prit appuie sur la table pour se relever.

Il n’avait plus le cœur à surfer sur le net, il fit également l’impasse sur son traditionnel sandwich pâté du soir et fila se blottir sous les draps.

Seul dans l’obscurité, il tourna et retourna le monde dans sa tête tout en s’efforçant de venir à bout de son insomnie.

On allait mourir. Tout le monde allait mourir. “Même moi, il faudra bien que je meure un jour” songeât-il. Aujourd’hui, il n’était pas vraiment pressé .

Avec son cœur cabossé il était soudain investi d’une terrible compréhension, celle de son destin pathétique. les civilisations s’éteignent et retournent à l’obscurité.

Le carillon de son horloge venait de sonner minuit et il ne parvenait toujours pas à s’endormir. Il mit un pied à terre et secoua Pixel qui ronflait au pied du lit.

— viens mon chien, on va travailler

No account yet? Register

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Lire

Plonge dans un océan de mots, explore des mondes imaginaires et découvre des histoires captivantes qui éveilleront ton esprit. Laisse la magie des pages t’emporter vers des horizons infinis de connaissances et d’émotions.

Écrire

Libère ta créativité, exprime tes pensées les plus profondes et donne vie à tes idées. Avec WikiPen, ta plume devient une baguette magique, te permettant de créer des univers uniques et de partager ta voix avec le monde.

Intéragir

Connecte-toi avec une communauté de passionnés, échange des idées, reçois des commentaires constructifs et partage tes impressions.

0
Exprimez-vous dans les commentairesx