Voilà sans doute l’un des cas d’homophonie les plus tordus de la langue française ! En effet, le son [sɛ] peut s’écrire d’au moins six manières différentes !
– « c’est » est la contraction de « ce » et « est ». Il amorce souvent une explication ou une réponse. Au pluriel, il devient « ce sont ».
– « s’est » est la forme du verbe « être » conjugué à la troisième personne du singulier du présent de l’indicatif (ouf !), utilisée notamment au passé composé dans les verbes pronominaux. À la première personne du singulier, il devient « me suis ».
– « ces » est un adjectif démonstratif pluriel. Il sert à désigner quelque chose ou quelqu’un. Au singulier, il devient « ce » ou « cette ».
– « ses » est un adjectif possessif. Il définit donc le propriétaire de quelque chose. À la première personne du singulier, il devient « mes ».
– « sais » est la forme du verbe « savoir » conjugué à la première ou à la seconde personne du singulier du présent de l’indicatif (re-ouf !). Au pluriel, il devient « savons » ou « savez ».
– « sait » est la forme du verbe « savoir » conjugué à la troisième personne du singulier du présent de l’indicatif (allez, dernier ouf !). Au pluriel, il devient « savent ».
Inutile de chercher une règle là où il n’y en a pas : il faut connaître ces graphies et leur utilisation pour éviter de faire une faute. Mais il existe toutefois quelques astuces pour éviter le faux-pas orthographique :
– « c’est » : si on met la phrase au pluriel, «c’est » devient «ce sont » :
Ce qu’il a mangé pour le dessert, c’est une pomme. => Ce qu’il a mangé pour le dessert, ce sont des pommes.
– « s’est » : si on met la phrase à la première personne du singulier, « il s’est » devient « je me suis » :
Il s’est trompé de manteau en partant. => Je me suis trompé de manteau en partant.
– « ces » : si on met la phrase au singulier, « ces » devient « ce » ou « cette » :
Ces frites sont trop grasses. => Cette frite est trop grasse.
– « ses » : on peut TOUJOURS ajouter « à lui » ou « à elle » derrière (même si ce n’est pas toujours très élégant) :
Elle a rendu ses livres. => Elle a rendu ses livres à elle.
– « sais » : si on met la phrase au pluriel, « sais » devient « savons » ou « savez » :
Tu sais qu’il est rentré ? Oui, je sais. => Vous savez qu’il est rentré ? Oui, nous savons.
– « sait » : si on met la phrase au pluriel, « sais » devient « savent » :
Il sait que nous sommes rentrés. => Ils savent que nous sommes rentrés.
Autrement dit, dans le doute, n’hésitez pas à manipuler votre phrase en changeant le temps de la conjugaison, en rajoutant ou en enlevant des mots : si vous la passez au crible des astuces ci-dessus, vous ne devriez plus rencontrer de problème pour écrire… [sɛ] !
Je ne sais pas si ces astuces vous auront plu ou pas : c’est toujours difficile de se dire que le lecteur sait sans doute déjà tout ce que vous avez raconté ! On se demande aussi s’il n’a pas pris ses jambes à son cou en voyant ce pavé, ou s’il ne s’est senti pris pour un âne !
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