Malgré mes études compliquées, j’étais comblé avec Thomas, il m’aidait à tenir et me soutenait. Pendant un temps ce fût un réel bonheur.
Thomas était serveur, il disait à qui voulit bien l’entendre que son copain était en médecine. Les yeux emplis de fierté. Mais, ça me mettais la pression parce que non, je n’étais pas vraiment en médecine, j’étais en première année et ça pouvait s’arrêter là pour moi.
Vous savez comment ça se passe les vacances de Noel pour un étudiant qui a ses partiels à la rentrée lorsque le partiel en question est un concours ? C’est espérer que sa famille ne fera pas trop de bruit pour pouvoir réviser, c’est culpabiliser de s’autoriser ne serait-ce que le réveillon à profiter. Parce qu’il faut réviser, il faut être au taquet tout le temps, il faut réussir. Jai très mal vécu cette période, j’en pleurais tous les jours. Je voyais ma famille aller faire des balades au marché de Noel de Strasbourg pendant que moi je planchais mes annales. Tout ça sans aucune certitude que mon travail porterait ses fruits. C’est à cette periode aussi que ça a commencé à aller moins bien avec Thomas. Il voulait me voir plus souvent et c’était dur pour lui que je ne réponde pas à cette demande, pour lui c’était un manque de volonté de ma part, pour moi c’était indispensable.
Un jour, il est passé devant chez moi pour aller en Allemagne acheter des clopes, il m’a donc proposé de passer me voir, j’ai refusé, j’ai vu que ça lui avait fait du mal et je n’ai plus pu réviser de la soirée. J’aurais mieux fait d’accepter, peut-être. Il n’y avait pas que ça qui dysfonctionnait dans notre couple, il était mahorais et le choc des cultures n’était pas toujours facile à gérer. Notamment en ce qui concernait la gestion de l’argent pour laquelle nous n’étions jamais d’accord. Mais ça tenais, pour le moment, et je l’aimais. Je crois. C’était ma première relation donc comment savoir ?
Enfin, après cette période de Noel difficile me voilà aux examens stressés comme jamais. Si je ne réussissais pas et que je n’étais pas dans le numerus clausus au premier semestre, difficile de remonter au second. Tout s’était plutôt bien passé jusqu’à ce que l’épreuve de mathématiques arrive. Je n’ai pas réussi à terminer l’épreuve, autant vous dire que j’étais extrêmement déçu. S’en est suivi une période de vacances, mais je n’en ai pas profité au début de par ma déception. J’ai passé les trois premiers jours enfermé dans ma chambre à regarder Grey’s anatomy. On ne peut pas dire que ce soit une série qui mette en joie mais elle m’aura au moins permis d’expier ma souffrance dans un torrent de larmes. Je suis incapable de me rappeller ce que j’ai pu faire du reste de ces vacances, surement rien d’interressant, du coup.
Une semaine plus tard nous avons reçu les résultats. J’étais 194 et ils prennaient 230 personnes en médecine. Je n’arrive pas à y croire, je suis dedans, je suis dans le numerus clausus! Mais, je ne saute pas de joie non plus car il faut maintenir ce classement au second semestre si je veux réussir et ça ce n’était pas encore gagné.