Les Instants Vides retrace le chapitre des derniers moments de Yui Valentine à Keimoo (RPG académique) et permet de poser une transition avec l’évolution du personnage dans son propre univers.
Des années sont passées mais les souvenirs sont restés gravés. Yui Valentine n’est qu’un homme au pseudonyme imparfait. C’est en sirotant son café long, qu’il tape sur son clavier, le récit de ses souvenirs métaphysiques.
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Il l’avait lu quelque part; il est des choses dans ce monde qui, une fois loupées, ne se récupèrent pas.
Les chants des oiseaux s’estompent comme de l’aquarelle trop éphémère: dans ce flou de couleurs, doucereusement se réveillent les premières lueurs d’une humanité nouvelle tandis que se retire le silence acerbe de l’obscurité. Pourtant, cet énième retour à la réalité est particulièrement difficile pour Valentine, qui lève péniblement les yeux au plafond tout en le regrettant déjà. C’est que là bas, au croisement de ses états oniriques, entre les maillons de la réalité, les enchevêtrements des toiles de l’Araignée lui semblaient bien plus désirables que la perspective de se retrouver au pied de toutes ses vérités. Dans son rêve en continu de cette Prédatrice depuis plusieurs jours, la Dame, de noir et de rouge vêtue lui apparaissait, comme une issue de secours et échappatoire à ses expériences d’antan. Fallait-il ou alors allait-il enfin admettre que les démons de son passé était revenu le ronger.
Écrasant son regard gris et humide sous un bras lourd de déchéances, il s’entend respirer pendant que coulent ses larmes happées par le tissu clair de ses oreillers. Et puis, encore une fois, s’ensuit une crispation là dedans, sur quelques battements de cœur, provoquant une autre remontée de larmes pour inévitablement déclencher cette douleur, une douleur devenue mécanique, poignardée dans la poitrine. Un nouveau jour se lève et lui, il s’effondre, tout seul.
Il y a une semaine Eliane s’oubliait de cet univers, et en quittant l’humanité elle emportait avec elle, celle de son cher frère. A l’orée de sa chute, Valentine fait le terrible vœux que le temps cesse, pour lui.
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Depuis, on a tapé plusieurs fois à sa porte muette de réponses, on a remarqué ses fenêtres ouvertes aux rideaux flottants. Des appels se sont multipliés pour se heurter encore et toujours, au mirage de son absence. C’est comme si, un jour, Monsieur Valentine avait disparu d’un seul coup de la vie à Keimoo. On ne l’a plus vu, ni dans son salon de thé, ni au bureau du Directeur de l’académie. Ni chez mademoiselle Logan. On avait pourtant juré les voir se côtoyer il n’y a pas si longtemps, tous deux revenus sur leurs mémoires et blessures respectives, pour valser sur les rives d’un amour plus prometteur. Et c’est à ce moment précis là, que tel un souffle sur des souvenirs vains, il s’est dilué dans les vapeurs délétères du temps.
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Chère…
Épouse moi, Logan, épouse moi. Cammy Logan, finis la Valse du Temps avec mon égoïste moi.
Alors qu’il tapote du bout de la phalange l’anneau qu’il a passé la soirée à fixer consciencieusement, sonne son téléphone pour la dernière fois. A l’autre bout, depuis London City, c’est le mari d’Eliane qui le contacte, -cette dernière ne l’a pas fait depuis… depuis trop longtemps. Et alors, c’est le début de la fin, un anneau s’échappe de ses doigts, rebondit contre le parquet, roule au ralenti pour gésir au sol, tumultueux adieu à toutes ces promesses tacites et pleines de sous-entendues qui s’étaient inscrites pour se dérouler impeccablement dans la danse imparfaite du temps.
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