Depuis peu, pour aller travailler,
Je voyage en bus, quelquefois bondé.
J’y côtoie des gens, jeunes ou âgés,
Sans autre option pour se déplacer.
Après quelques minutes d’un trajet sans intérêt,
J’aperçois ma destination que l’on nomme l’arrêt.
M’armant de courage pour affronter cette journée,
Je m’approche de la sortie d’un pas décidé.
Une distraction, un oubli ?
Le conducteur n’a pas réalisé
Que la porte de sortie
Est restée fermée.
Serait-ce un enlèvement ?
Ce Prince plus que charmant
M’emporte sur ses chevaux-vapeur
Comme dans un conte enchanteur !
C’était trop vite oublier
Les p’tites vieilles toujours pressées,
Toujours promptes à ronchonner
Et ainsi le conducteur alerter.
Petites mamies, petites pestes,
Je vous maudis, je vous déteste.
Vous me privez d’un bonus,
Une balade gratis en bus.
Moi qui espérais pour un temps
Échapper, que c’est tentant,
À mon triste et morne métier
De vendeuse de souliers.
Déjà la porte s’ouvre, je descends,
Poussée par les dentiers ambulants.
L’incident fut bref et distrayant,
Il m’amuse encore en le relatant.
Une fois sur le trottoir j’ai remercié
Avec un sourire, je lui ai pardonné,
Ce conducteur qui se serait bien passé
De s’attirer les foudres de ces mémés.
Dans ce monde de brutes, un peu de gentillesse,
Un regard, un sourire, oui toutes ces richesses
Ne s’écrivent pas, ni en poésie ni en prose ;
Elles ne tiennent qu’à un geste, celui que l’on ose.
C’est joliment ciselé, merci pour cette belle lecture !
N’y a t-il pas une petite coquille ? ‘Après quelques minutes d’un trajet dans intérêt,
Merci Patricia. L’écriture est un exutoire, que je partage depuis peu.
(Roooo ! coquille corrigée)