Et forgeant le soleil au seuil de l’éternité
D’un battement lent et envolé
Le glas épèle ton nom porté au ciel
Parvis ouvert aux pleurs
Affluence de sombres sévères
Bancs de chagrins blottis
Tout autour de toi
Point d’orgue
Que des noces mortes
La providence a bien cru me convaincre
D’avoir foi en elle
Elle qui en chemin t’a lâché la main
Au sommet de ta vie
Si amaigrie
Vidée
Curetée à vif
Au pinacle de l’autel millénaire
Regarde le Roi prisonnier
Il t’attend
A ta fenêtre
A l’effet de foudroyer les cieux
D’un Dieu fou d’amour barbare
J’ai préféré les louanges en rage
Aux recueillements recommandables
« Amour, fais que ton éther souterrain triomphe
Que ton errance lui pisse debout
Que l’enfer célèbre sa révérence ! »
Corps asticotés
Destins en niche
Compostage humain
Stèle et tombale
Et croix fétiches
De l’espérance sont les potiches
Une pluie languissante
Lèche ton cercueil
Qui chausse sa cache
Sanglots sans loi
Coliques jusqu’au sang
Charges plein le ventre
Un feu fermé attise encore ma tripaille
Et avant d’enfouir ton être-pour-la-mort
Le prêtre donna l’accolade au bout de son latin
A quoi bon mon Père
L’exaltation du prophète
N’ira jamais aussi loin que moi
Qui emporte ton regard
Aujourd’hui
Il neige sur ton lit