Bonjour,
Je souhaite partager avec vous le premier tome de ma trilogie Le Sabre d’Amzer, un roman fantasy (plutôt jeunesse / jeunes adultes / adultes en quête d’imaginaire) à caractère maritime. Je ferai en sorte de poster un chapitre ou deux par semaine !
Voici la petite accroche du livre :
« En garde ! Prêts ? Allez ! »
Quand leurs sabres s’entrechoquèrent ce jour-là, Jonas et Corentin pensaient impressionner la belle et mystérieuse Morwenn, novice en escrime et nouvelle à Roscoff. Après tout, ne sont-ils pas les meilleurs escrimeurs de la cité corsaire ? Observation, anticipation et prudence sont leurs maîtres-mots.
Ils n’ont pas observé l’inquiétude de leur entraîneur à l’arrivée de la timide jeune fille.
Ils n’ont pas anticipé la fuite de cette dernière à bord d’un voilier volé.
Ils n’ont pas eu la prudence de rester sur le quai.
Ils ont embarqué, ignorant que ce voyage pourrait bien les mener au-delà des mers, et… des frontières d’un autre monde.
Livre 1 – Prologue à la trilogie
Quelque part au-delà des mers…
Elle marche sur un sable écarlate, au bord d’une mer d’encre dans laquelle se reflètent les lueurs rougeoyantes du jour naissant. Ses yeux sont hagards, son cœur bat comme celui d’un oiseau mourant, son corps est vivant mais elle est morte à l’intérieur. La rage, la haine et la colère se sont envolées, tout comme la peur et la douleur. Il ne reste qu’un vide, une blessure que le temps ne guérira jamais. Elle est perdue, seule entre ciel, terre et mer, aux mains du néant et de l’infini. Elle a cessé de lutter contre ces forces qui la dépassent. Elle ne tremble plus, ne pleure plus, ne ressent rien. Traumatisée par ce qui s’est déroulé. Elle ne se pardonnera jamais son geste, elle ne se pardonnera jamais sa confiance, elle voudrait mourir mais sa dernière promesse l’en empêche.
Alors, elle restera en vie.
Âme brûlée par la souffrance.
Cœur battant pour une promesse.
Livre 1 – Prologue
L’oiseau noir survola la petite crique plongée dans l’obscurité d’une nuit de nouvelle lune. Il n’y avait pas un souffle de vent ; la mer était calme, à peine ridée par un léger remous indiquant que l’heure de la renverse approchait. L’oiseau décrivit trois grands cercles dans le ciel sans nuage ; puis, n’ayant détecté aucune présence, pas même celle de l’un de ses semblables, se posa sur l’un des imposants rochers qui délimitaient la plage. Il secoua ses ailes, ébouriffa son plumage de jais et riva ses yeux perçants sur la mer. Au loin, à la limite de l’horizon, une cardinale scintillait, mais le corbeau des mers, comme on l’appelait parfois, ne la rejoindrait pas cette nuit, épuisé tant par le vol que par sa pêche quotidienne. Il trouva encore la force de lisser du bec ses plumes noires, puis la fatigue l’emporta ; il ferma les yeux, peu sensible aux murmures nocturnes des flots et du sable. À quelques encablures, un poisson argenté sauta dans un bruit d’éclaboussures ; l’oiseau s’éveilla instantanément, fit un mouvement pour s’élancer mais se ravisa. Inutile de gaspiller ses forces ; il avait suffisamment mangé ce soir et ne lui donnerait pas la chasse. Il regarda de nouveau la mer, nullement incommodé par l’obscurité. Il n’y avait aucun bateau ; d’ailleurs, aux abords de cette petite crique, il était rarement dérangé par ces drôles de pêcheurs avec leurs filets et leurs moteurs assourdissants, ces gros navires suivis par des nuées de goélands criards avec lesquels il devait parfois cohabiter, là-haut sur sa cardinale préférée. Il battit de nouveau des ailes et referma les yeux. Il repartirait peu avant l’aube ; non pas que la plage était fréquentée – elle comptait parmi ces petites bandes de sable perdues entre terre et mer connues par deux ou trois personnes tout au plus – mais il lui faudrait profiter de ces marées de syzygie pour pêcher et compenser ainsi les jours où le poisson se faisait plus rare.
L’aurore était encore loin lorsqu’un brusque coup de vent balaya la crique, soulevant des gerbes de sable et d’écume mêlés, réveillant en sursaut le dormeur au plumage d’ébène. Il guetta une éventuelle présence, tous les sens en alerte, mais l’endroit était toujours désert. Une flamme de peur s’alluma dans son regard ; le ciel s’était couvert et un silence inquiétant pesait sur la plage. L’atmosphère semblait s’être alourdie ; l’instinct de l’oiseau lui enjoignit de fuir à tire d’aile. Il poussa un croassement de terreur et prit son envol ; l’instant d’après, un éclair déchira le ciel, la mer bouillonna, se démonta, et une vague immense déferla sur la crique, submergeant les rochers où s’était tenu l’animal une seconde plus tôt. Lorsque l’eau se retira, l’oiseau noir était déjà loin. La mer redevint calme, le ciel se dégagea et le vent tomba comme il était apparu.
Une petite barque en bois s’échoua sur le sable.
À suivre…
Héhé, je vais suivre cela aussi je suis un peu fatigué la mais ouais, ça me botte bien ton roman.