Elle ne parlait avec personne et recevait de rares visites de ses deux neveu et nièce qui étaient partis à mille lieux d’elle. Elle ressentait une sensation terrible de n’être utile à qui que ce soit en dehors de ses oiseaux.
Sur son balcon, de nombreuses cages occupaient un petit espace.
– Voilà, c’est eux qui me font tenir.
Ils étaient sa seule compagnie et comblaient le vide cruel de sa vie. Chaque matin et chaque soir, c’était les mêmes rituels. Elle s’en occupait sans répit puis écoutait leurs chants qui rompait le lourd silence de son lieu de vie.
– Pour moi, c’est une bouffée d’oxygène. Je les regarde et je me sens mieux.
Je sais qu’on me prend pour une folle. Mais, je crois qu’on n’a pas la même définition du bonheur. C’est dommage !
Quand plus tard, je la quittais, j’étais dépitée. Son sort m’avait bouleversé. Elle s’était sacrifiée pour ses parents et elle était seule maintenant, dans une sinistre solitude dans laquelle elle s’enfonçait et qui la rongeait chaque jour davantage sans aucune bienveillance de la part de son entourage. C’était pitoyable.
Les jours suivants, je lui rendis de fréquentes visites et comme à chaque fois, elle retournait vers des souvenirs impérissables. Elle avait eu une existence difficile mais, elle était porteuse de valeurs vraies et essentielles qui pouvaient n’être que bénéfiques pour tout un chacun. Sa mémoire était un moteur pour pouvoir avancer sereinement dans la vie et voir les choses autrement.
Mais quelques semaines plus tard j’ai dû déménager et quand, je suis retournée pour la voir, elle n’était plus là. Je n’ai jamais su où elle était.
Aujourd’hui, j’ai toujours une pensée pour elle et je voudrais qu’elle sache que tous ses conseils je les ai gardés tout au fond de moi pour les transmettre sans équivoque et à qui de droit.