Pour ma première publication ici, je me suis livrée à un petit exercice d’écriture : 3 mots aléatoires pour faire une histoire. La voici.
C’était le printemps, ou peut-être déjà l’été ? L’air était lourd, chargé d’humidité. Quelques gouttes étaient tombées quelques heures auparavant. La nuit était tombée. Les éclats de voix se taisaient peu à peu, on entendait au loin quelque rire. Elle sortit de chez elle, profiter de la brise nocturne. Elle marchait tranquillement, savourant chaque inspiration que lui apportait l’air du soir. Elle était sereine, déposant tout sa confiance dans cette obscurité qui lui était si familière lorsqu’elle désirait laisser vagabonder son esprit en liberté, au-delà des contraintes quotidiennes.
Elle allait, se ressourçant dans les murmures de la nuit, les bruissements des feuillages guidaient ses pas. Elle allait, sans savoir où la mènerait son errance du jour. Elle sortit de la ville, les trottoirs s’étaient effacés sous ses pas légers, à présent, elle foulait un chemin de terre, bordé d’herbes frémissantes. Elle avançait toujours, le chemin se rétrécissait et ne fut soudain plus qu’un sentier. Des arbres l’entouraient à présent, elle poursuivait sa route, comme irrésistiblement attirée vers un monde inconnu.
La ville était loin derrière elle, la forêt de plus en plus profonde, mais elle progressait toujours, suivant toujours le fil de ses pensées. Cette quête ne semblait pas pouvoir se finir et pourtant, au détour du chemin s’ouvrit soudain un clairière. Elle sentit qu’elle était arrivée. Un tronc d’arbre couché dans les herbes folles l’attendait. Elle s’y adossa, contemplant les étoiles qui scintillaient dans cette nuit sans nuages. Il est possible qu’elle se fît surprendre par le sommeil. Elle n’en eut pourtant pas l’impression.
C’est quand un rayon de soleil se posa sur son visage le lendemain matin, qu’elle se rendit compte qu’elle avait perdu la notion du temps et que sa balade nocturne s’était métamorphosée en aventure étoilée. En ouvrant les yeux, elle prit conscience que c’était bien plus qu’une simple petite clairière qui l’avait accueillie, c’était un véritable champ de fleurs qui s’éveillait avec elle. Elle fut frappée par la tonalité écarlate du tableau champêtre qu’elle avait devant elle. Des centaines de coquelicots rougissaient de bonheur d’avoir été découverts par une hôte si singulière.