De nombreux spécialistes nous avaient déjà alertés sur les conséquences d’une possible aggravation du trouble du comportement, allant de l’anxiété à l’augmentation de la consommation des médicaments psychotropes et des comportements suicidaires.
Une épidémie de suicide est-elle à craindre après ce confinement ?
Le premier confinement a entraîné une altération de la santé psychologique des Français et une hausse des idées suicidaires.
Selon les spécialistes de la santé mentale, le second confinement aura des conséquences dévastatrices.
Les difficultés économiques viennent de plus en plus se surajouter à la peur du virus et aux contraintes du confinement. Des stratégies spécifiques de prévention du risque suicidaire seraient nécessaires pour détecter au plus tôt les personnes les plus fragiles et leur venir en aide le plus rapidement possible, avant tout passage à l’acte.
Accroissement de mort volontaire
Nous aurons très certainement un accroissement de mort volontaire pendant et après ce confinement. Cette deuxième vague déjà bien ancrée que nous traversons péniblement inquiète le conseil scientifique. Des problèmes de santé mentale viennent s’ajouter à cette pandémie.
La crise est constamment devant nous, avec ses modifications de décret, cantonnant toute la population à leur domicile avec quelques dérogations, puis à reconduire ces même citoyens toujours avec d’autres exceptions.
Cela a engendré du désaccord au sein de certaines catégories de métier. Ce cocon de prévention situationnelle n’a plus d’allure aujourd’hui.
Nos commerçants français font figure d’incompréhension en prétextant qu’on laisse ouvert d’autres lieux de contamination, comme les grandes surfaces.
Des secteurs professionnels se sentent blessés dans la qualification de leur commerce de « non essentiel ».
Un quart des artisans et commerçants a envisagé réellement le suicide. Les chômeurs et même certains dirigeants d’entreprise se sont administré des antidépresseurs au cours de cette année. Ils ont projeté sérieusement de se suicider.
Ces comportements deviennent inquiétants, car ils ont été observés après chaque crise.
Si il est une fatalité, pouvons-nous éviter ce risque, en prenant des mesures maintenant pour contrecarrer cette vague de stress psychologiques ?
Il semblerait que ce danger ne concerne pas uniquement des individus déjà fragilisés ou en difficultés financières, mais toucherait également des personnes qui, jusqu’auparavant n’avaient aucun trouble d’ordre psychique.
Cette incertitude prolongée concernant cette pandémie, qui n’arrive pas à se résorber d’elle-même provoque chez l’être humain une tension si extrême, qu’elle invite l’idée du suicide.
Des informations similaires que l’on peut retrouver dans une étude dirigée par Michel Debout, professeur de médecine légale et membre de l’Observatoire National du Suicide au travers d’une enquête chiffrée sur le site de la Fondation Jean-Jaurès .
Il nous manque cependant encore un peu de recul pour maîtriser avec précision tous ces effets secondaires psychologiques sur la société.
Nous avons manifestement tiré quelques expériences lors de la première déferlante, hélas, c’est carrément insuffisant.
Nous avions déjà observé dans le premier confinement une nette réduction des propositions de soins, à cause des fermetures des services d’hôpitaux de jour, des accueils thérapeutiques et de beaucoup de centres de consultation médicaux psychologiques.
Ces fermetures ont sans doute dû provoquer une diminution des appels téléphoniques aux urgences pour des tentatives de suicide.
Nous savons aussi que les gestes suicidaires naissent pendant les périodes d’isolement familial. Il existe un lien non négligeable entre cette crise sanitaire et la marginalisation d’une certaine catégorie des individus.
Ces confinements ont occasionné des ruptures dans le suivi des soins ce qui a bien évidemment engendré une aggravation des personnes en situation de détresse psychologique. Beaucoup ont dû arrêter leur traitement au pire, rechuter dans une pratique additive.
Plus dangereusement certaines maladies n’ont pas pu être prises en charge suffisamment tôt.
Ces diagnostics psychologiques tardifs compliqueront d’autant plus leur guérison.
Il y a une augmentation significative des troubles de l’anxiété chez les jeunes.
On décèle difficilement ce trouble de l’angoisse, rendant ainsi de mauvaises interventions provoquant souvent un retrait social évoluant en dépression jusqu’à l’évocation d’un suicide.
Les services hospitaliers ont été obligés de mettre en place un accompagnement psychologique auprès de leurs soignants qui se sentent parfois dans un état de lassitude prononcée, avec l’inquiétude d’être contaminé à leur tour.
Beaucoup n’arrivent plus à subvenir à leurs besoins primaires, à s’alimenter correctement, s’acquitter de leur facture locative, se chauffer convenablement ; des situations financières désespérées à cause des effets économiques dues à la crise sanitaire, devenant extrêmement compliquées.
On se souviendra de la gérante d’un restaurant à Plougoumelen (Morbihan), ou de Alysson, cette barbière de 24 de Liège (Belgique) au milieu de l’année s’étant suicidées.
Pour autant est-ce que l’on doit en conclure que cet impact majeur sur le moral des Français a un lien de cause à effet avec ces suicides ?
Ces actes ne sont-ils pas plutôt dus à l’expression de certaines fragilités psychiques individuelles ?
Les victimes économiques.
Il existe aussi une autre inquiétude avec des effets redoutables, celle qui concerne les victimes économiques engendrées par cette crise.
Les pertes d’emplois pourraient non moins, conduire à une augmentation du nombre de suicides.
Cela concerne plus particulièrement les commerçants désespérés, mais non pas uniquement.
Des prédictions noircies pour 2021.
Même si le gouvernement a multiplié ces dispositifs d’aide financière, leurs impacts seront insuffisants pour gommer cette récession. Les répercussions suicidaires après cette crise risquent de se faire sentir dans les mois suivants, voire, pendant des années.
Nous vous savons depuis la fameuse crise des années 1929, que les problèmes économiques entraînent régulièrement des vagues de suicide. Les violences conjugales y sont incluses dans le même temps.
Les services psychiatriques seront donc particulièrement sollicités dans les prochains trimestres. Le reconfinement aggrave les pathologies déjà existantes. Tous les centres voient arriver de nouveaux patients. Ce qui n’était pas le cas auparavant.
De nombreux étudiants consultent ces urgences psychiatriques. C’est ce qu’ont constaté les infirmières. Les consultants cloîtrés dans des studios de 15 à 20 m² relatent leurs souffrances, éloignés de leur famille avec une absence totale de vie sociale, ils se retrouvent face à une détresse qu’ils ne parviennent pas à maîtriser dans cette solitude.
Les artisans trop endettés se présentent aussi dans ces centres, avec des pensées plutôt sombres, voire suicidaires. Ces personnes n’avaient auparavant aucune difficulté psychologique.
Les statistiques gouvernementales japonaises indiqueraient que le Covid-19 aurait moins tué en une année à l’inverse du suicide pour une période d’un mois seulement. Le Japon a quand même connu un confinement radicalement différent et amplement minimisé comparé aux pays européens.
Il est l’un des États qui ont rencontré des taux de suicide les plus hauts au monde, nettement supérieurs à la moyenne.
Les raisons sont peut-être un peu diverses, et complexes. Ils ont de très longues heures d’activité, des pressions scolaires plus élevées que les Européens y compris l’isolement social.
Un phénomène de société malheureusement très généralisé au pays du soleil levant.
Cet effectif, chez les femmes japonaises est plus considérable et pourrait s’expliquer par le fait qu’elles sont plus nombreuses à signer des contrats de travail à mi-temps. De plus, les responsabilités qui reposent sur leurs épaules concernant l’éducation des enfants sont une tension supplémentaire.
Cependant il ne faudrait pas imaginer des pronostics mortifères en répandant des informations anxiogènes à chaque article.
Les médias ont goût à décortiquer les chiffres techniques en se chamaillant les uns les autres en compagnie d’hommes politiques de tous bords.
Car contrairement à ce que l’on pourrait croire, il y a environ 9000 défunts par suicide en France chaque année, surtout pendant les fêtes de fin d’année qui galvanise cette ombre aux tendances suicidaires dans certaines sphères.
En outre, les raisons de cause à effet dues aux périodes des festivités concernant les propensions au suicide n’ont pas été scientifiquement établies.