De Ricard à Conard, les deux noms de mon chat. 6

3 mins

 J’ai passé le reste de la journée à lire, de temps en temps je me lève pour grignoter quelque chose, je n’ai plus de schéma pour planifier mes jours, aucuns buts si n’est de la revoir le soir dans mes rêves, je me souviens encore d’une phrase qu’elle citait, ” Il vaut mieux avoir de l’avenir que du passé.”, je ne lisais pas beaucoup à l’époque, je vivais simplement ce qui se présentait, elle m’a donné ce goût qui emplit mes journées à peu faire,  je n’avais rien préparé si ce n’est comprendre avec retard ce qu’elle voulait me dire, je me suis mis à lire pour rattraper le temps, mais quel temps maintenant que de vivre avec un chat.

Il y a quelques années une certaine maladie à bousculé les gens, je ne dénote pas à rester enfermé, mais moi j’en suis conscient, il y a de moins en moins d’échanges hormis par les écrans, beaucoup de choses extérieures se sont effondrées depuis, je vois ainsi rarement mes enfants, et mes amis autant tout au moins ceux qui restent, c’est à chaque fois exceptionnel, beaucoup moins de salles de spectacles et de contacts personnels, l’habitude est restée, les loisirs sont devenus internes et chez soi, on ne croise dans les rues que ceux qui sont obligés de sortir pour aller travailler, ou bien les gens d’un certain âge qui ont connu autre chose, des ballets incessants de livreurs et de drones est la seule chose qui bouge, cette fameuse maladie qui n’en était pas une, on s’en est aperçu quand certains gouvernants ont sautés, a sacrifié du monde, au moins une génération, le seul profit qu’on a pu en tirer est cette fameuse pilule, et encore je ne suis pas vraiment sûr, dans le genre dors et tais toi, je finis de vieillir le reste ne me regarde plus, sauf revenir en arrière et il va être l’heure.

Je regarde la boite, mes souvenirs s’emmêlent, ce que je ne comprends pas c’est que deux actions différentes pour un même départ de rêve et une réalité identique, j’avais bien retenu du temps de mes stages de retour que personne ne pouvait modifier le passé, je n’ai rien modifié puisque je ne peux pas agir, je ne suis qu’un invité, un voyeur.

Je ne savais pas quoi faire, et expliquer à qui que j’ai cassé mes sandales à deux endroits différents, peut-être que si je remontais avant quand on est arrivé sur la plage en sortant du restaurant ce jour là, j’avais un peu peur d’effacer le  souvenir qui suivait, j’ai avalé les pilules la peur nouée au ventre, il faut que je me souviennes du moment de payer, elle s’était mise à rire en disant ” Et après on va à l’hôtel pour le prix d’un repas ? “, je me souviens très bien de la tête du serveur, on s’était mis à rire en partant vers la plage, ça c’est un bon détail ancré dans ma mémoire qui imprime chaque cellule, je m’endors doucement, je rêve de ce moment.

J’essaie de courir avec elle, j’ai du mal depuis que j’ai échangé mes chaussures que j’ai posées dans le coffre par ces espèces de claquette, il fait bon avec un peu de vent, je n’avais pas prêvu de bouger de chez moi ce week-end, deux heures de voiture pour aller voir la mer, je me suis laissé convaincre juste au dernier moment, j’ai un peu protesté mais elle n’en avait cure, elle avait envie de bouger et de faire autre chose, elle avait déjà initié ce qu’on ferait ces deux jours, hôtel et vagues de l’Atlantique.

Nous sommes descendu sur la plage, rien que marcher dans le sable avec ce que j’avais aux pieds me posait un problème, mais j’étais avec elle, le vent qui se levait par moment projetait du sable de la mer vers la terre, quelques oiseaux marins, je les avais oublié, j’entends leurs cris perçants, certains sont posés sur la plage cherchant sans doute de quoi manger, je la prends en photo avec mon téléphone, elle est belle en Naïade avec son maillot de bain, chose que je n’ai pas prêvu, je porte son panier avec ses vêtements dedans, elle est face à une mouette, la belle et la bête face à face, j’ai encore ce souvenir dans mon ordinateur, elle me rejoint et me prend par la main, je crois que je suis bien, mes souvenirs de l’époque, et je reviens sur ce que je connais, je tente de forcer pour revoir son visage, mais je ne peux rien faire, et je revois cette ombre qui s’envole, nous nous dirigeons vers les marches qui montent de la digue vers la route, j’ai envie de lui offrir quelque chose, je suis bien avec elle, je me souviens de cette pensée, je m’en souviens maintenant, quelques boutiques au loin, plus loin de l’autre coté.

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2 Commentaires
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bbbbbbb ccccccccccccc
bbbbbbb ccccccccccccc
2 années il y a

Je n’ai pas les mots justes, c’est pourquoi je m’abstiens. Mais ce texte m’a fait beaucoup de bien. Mes souvenirs sont peut-être différents, mais l’émotion et la même. Bravo et merci.

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