Le lendemain, je n’ai pas bougé de la journée je suis resté là, à attendre que la vie passe. J’ai repensé à la soirée d’hier.
Le fait est que je me suis quand même bien amusé. Surtout, je n’ai pas touché un seul anxiolytique. Ni un seul antidépresseur. Rien. Juste une cigarette avec un inconnu.
Une cigarette… C’est ça qu’il me faut. C’est de ça dont j’ai besoin. Je décide de m’habiller en vitesse, 18 h 46, dimanche, je ne sais pas où je vais pouvoir trouver un bureau de tabac ouvert.
Je prends mon sac et sort. Je me retrouve dans la rue, j’essaye de penser, de réfléchir. Ou est-ce que je pourrai trouver des clopes ? Je ne vois qu’un seul endroit, la gare.
Une fois arrivé à la gare j’achète trois paquets de Lucky Strike et un briquet. Au moins, je n’aurai pas besoin de revenir. En sortant, j’allume directement une cigarette. Sentir la bouffée de nicotine sur ma langue, entrer dans ma gorge, m’emplit d’un immense plaisir.
Je décide de ne pas rentrer tout de suite, je me promène dans la ville. Je ne croise pas grand monde, il est pratiquement 20 h, la plupart des gens sont chez eux, avec leurs familles, ils vont sûrement tous passer à table. Simplement moi je n’ai pas de famille. Je n’ai personne avec qui passer à table.
Je continue d’errer dans les rues, encore un moment. Je m’arrête dans un petit fast food, c’est la première fois que je mange seule dans un de ces endroits. D’habitude, les filles sont toujours avec moi, ou alors mes parents étaient là. Maintenant, c’est seul.
22 h 24, j’allume une cigarette de plus, je me sens plus sur de moi, comme ci tout était plus simple. Je suis plus loin de chez moi que je ne le pensais, mais ce n’est pas grave de toute manière que peut-il arriver. Rien. Jamais rien dans cette ville. Je continue mon chemin quand j’entends au loin du bruit, comme ci un rassemblement avait lieu. J’entends des gens crier, encourager. J’avance en direction du bruit, quand je commence à voir une foule de gens réunis dans une petite rue. Je demande à une fille un peu à l’écart ce qu’il se passe, elle me lâche un « combats de rue ma belle » sans jamais me regarder. Je tente de me frayer un passage entre tous ces gens qui essaye de voir par-dessus les épaules des autres. Quand je vois enfin ce que j’ai sous les yeux, j’ai du mal à comprendre. Deux personnes, des hommes se battent. Ils s’en donnent à cœur joie. J’entends des personnes encourager un certain Luke.
Le gars à côté de moi vocifère une bière à la main « TE LAISSE PAS FAIRE, C’EST PAS UN PEU DE SANG QUI VA T’EMPÊCHER DE CONTINUER ».
Autour de moi, tout le monde à l’air d’apprécier ce qu’il se passe, comme ci c’était normal. Qu’on assistait à un vrai combat, dans une salle, sur un vrai ring ! Au fond de l’impasse, je vois deux types avec des billets plein les mains, j’en conclus que ce sont les paris des gens autour de moi.
Et soudain le garçon dont je ne vois pas le visage depuis le début, décoche un coup impressionnant à son adversaire. L’autre tombe à terre. Fin du combat.
Le garçon qui a gagné se dirige vers les deux gars au fond de l’impasse récupéré son sac et visiblement l’argent de la victoire. C’est quand il se retourne que je vois que je le connais. Que je sais qui il est ! Il a un coin de lèvre ouverte. Quand il commence à scruter la foule, nos regards se croisent. Ses yeux.
Je recule et décide de partir le plus vite possible. Je ne sais pas ce qu’il m’a pris de regarder ça. Pourquoi je me suis arrêté ? Pourquoi j’ai voulu voir ?
J’avance d’un pas rapide, limite je me mets à courir. J’espère qu’il ne m’a pas vu. Pas reconnu.
— Tu vas rentrer toute seule encore.
J’entends sa voix me balancer ça. Je me stop net.
Un frisson me parcourt tout le corps. Je me retourne pour lui faire face. Il n’est plus qu’à quelques pas de moi.
— Qu’est-ce que ça peut te faire ? Lui répond je.
Je sens qu’il y a un crush avec ce garçon, j’ai hâte d’avoir la suite. Par contre si je peux me permettre une petite remarque, tu as débuté ton texte au masculin alors que visiblement le personnage (toi) est féminin.
Ah oui ? Peut tu me dire ou que je puisse me corriger ? J’ai énormément de mal à retrouver mes erreurs.
C’est 3 fois rien, j’ai relevé au début
– restée là
– je me suis bien amusée
Mais je suppose que tu aurais corrigé de toi même avant de publier 😉
Ce chapitre est très vivant ! J’aime beaucoup ta plume qui s’accorde bien avec l’humeur du personnage, je trouve. La scène de la bagarre était bien écrite, où s’y trouvais assez
Tu as aussi bien soulevé les effets de cigarette qui sont trop banalisées, dans les livres et même partout.
Bonne continuation !
Belle symbolique : C’est pas un peu de sang qui va t’empêcher de continuer… la phrase est magnifiquement choisie !
Le combat de rue : Imagerie forte, combat intérieur, etc.
Hook de sortie « Tu vas rentrer SEULE » …et Vlan dans les dents ! Il adresse sa peur.
J’adore !
Merci infiniment pour ce commentaire encore une fois. Tu arrives à capter ce que j’essaye de faire passer et c’est le sentiment le plus cool !