« Bienvenue les amis sur notre chaîne d’explo.
Aux commandes : Buck et Pezzy pour vous faire découvrir notre nouveau lieu EX TRA OR DI NAIRE !
Un lieu unique, totalement délaissé par l’homme depuis plusieurs années, entièrement dans son jus, totalement FA BU LEUX portant tous les stigmates du temps qui passent inlassablement … »
* Bruit bizarre qui fait peur * Caméra coupée.
– Bon t’as trouvé quoi ? On commence par où Buck ?
– On va commencer par la cuisine, on regarde tout, on fait les photos, on repère les trucs intéressants et après on met tout en boîte.
– C’est total dans son jus … beurk c’est même franchement dégueulasse, ils vont kiffer !
– Ouais, une chance qu’eux n’ont pas l’odeur … C’est à gerber …
ça sent la charogne, a croire qu’il y a un mort quelque part …
– Ahahah ! Rigole pas trop, un jour ça va nous arriver, on va tomber sur quelque chose de bien dégueu … Le pieeeed !
* Éclats de rires *
Les deux hommes continuèrent quelques temps à visiter l’endroit, ouvrant tout ce qui pouvait être ouvert, fouillant tout ce qui pouvait être fouillé. Tout passa sous leurs regards habitués à ce genre de lieux.
– Bon on y va, le soleil va bientôt se coucher, ce sera encore plus terrifiant de nuit.
On pourrait même essayer une petite séance de chasse aux fantômes, non ? C’est assez glauque pour ça.
Buck attrapa sa caméra, sa lampe frontale, sa lumière rouge et poussa dans sa poche une spirit-box à tout hasard.
Pezzy lui, arma son appareil photos à infrarouge, ses lampes, ses micros et plein d’autres choses qui faisaient toujours sensations à l’écran et tous deux se mirent en route.
Ils commencèrent, comme décidé, par la cuisine en total désordre et plus glauque encore à l’écran.
Tout en commentant tout ce qu’il voyait comme toiles d’araignées, petits crucifix, comtoise ou plats de viandes totalement dépassés dans le frigo où ils ne purent retenir un haut le coeur bien bruyant pour les micros, Buck voyait dans sa tête tous les likes qu’allait lui donner cette pauvre demeure abandonnée, tous les pouces bleus dressés le faisant monter un peu plus dans le panthéon des urbexeurs.
Ils allaient passé au premier salon quand un craquement les firent bloquer sur place …
– C’était quoi ça ?
– J’en sais rien … il n’y avait personne … j’en suis sur !
– Il y a quelqu’un ?
On n’est pas là pour casser, ni pour voler, on fait juste des photos …
Répondez s’il y a quelqu’un … On ne vous veut aucun mal …
Mais seul un silence de mort leur répondit. Rien en bougea, rien ne grinça, même la spirit-box n’émit aucun son.
Appareil qu’il leva bien haut …
– Je m’appelle Buck et mon ami c’est Pezzy. Bonsoir …
Vous voyez cet appareil ? C’est une spirit-box, ça réagira si vous n’êtes plus de ce monde mais que vous voulez communiquer … Essayez de l’approcher …
Mais rien … rien de rien …
– Bon on continue … C’était un animal ou un plancher qui craque …
Et ils reprirent leur caméra, micros et autres engins.
Ils avaient maintenant terminé, ils avaient fait le tour de la vieille battisse, ouvert toutes les armoires devant la caméra, mit à nu et exposés aux yeux des curieux tous les souvenirs de cette pauvre maison abandonnée … vidée de … toute vie.
Mais c’est quand ils voulurent en sortir que les choses devinrent vraiment angoissantes. La porte de la cuisine, la seule entrée possible qui n’avait pas été barricadée et leur avait permis d’entrer était maintenant hermétiquement close …
Ils eurent beau frapper, pousser, tirer, rien ne céda. Les planches étaient suffisamment neuves pour résister à tout assaut sans outils.
Ils firent le tour de toutes les portes et fenêtres entrevue pendant le tournage mais toutes étaient, maintenant, pareillement barricadées.
Leurs GSM levés haut à bout de bras, ils cherchaient désespérément un semblant de réseau, une petite pointe de 4G, mais rien.
– La cave !
La porte de la cave était effectivement ouverte. Ils n’avaient rien remarqué pourtant, alors qu’ils étaient passé tout près plusieurs fois.
Caméra au poing et toutes lampes allumées, ils entreprirent de descendre les marches vermoulues. Coincés pour coincés, autant tout tenter.
L’odeur qui les prenait aux narines manqua de les faire vomir, ils enfilèrent le masque qu’il avaient toujours sur eux et continuèrent.
C’était une cave tout ce qu’il a de plus banale, enfin jusque là. Dans la salle suivante, sur une table gluante de saleté, trainait une caméra. Sur le moniteur, une vidéo d’urbex de cette maison mais le final leur glaça le sang.
Sur l’écran, Deux hommes et une femme, jeunes, caméra au poing, filment la cave. Surgit devant eux une créature à moité humaine brandissant une hache.
Il en frappe un, il en frappe deux et empoigne la femme qu’il attache à un anneau au plafond pendant qu’il découpe les deux hommes qu’il dévore en partie avant de regarder la femme d’un regard gourmand, mais cette fois pas de faim alors que, sur le sol, continue a tourner la caméra …
Venant du fond de la salle, un gémissement de femme … un appel rauque …
– Aidez … moi … il …
Mais ils n’en entendirent pas plus, un coup violent à chacun et ils plongèrent dans la nuit noire.
– Ne t’inquiète pas ma jolie, ils ne sont pas morts … pas encore mais ça ne va pas tarder.
J’adore l’exploration urbaine, je savais que cette vieille baraque attirerait toutes les convoitises. J’ai a mangé autant que je veux et j’ai même une compagne.
Mouahahaha !