Aussi Folle qu’un chapelier, chapitre trois : qui est Mirana ?

2 mins

Qui est cette “Mirana” ? Pourquoi répètes-tu ce prénom ? Je ne suis pas cette personne que tu crois que je suis.

Lentement, mes yeux s’ouvrent et je peux t’appercevoir, te discerner dans la pénombre assis dans un fauteuil rouge, en velour, sûrement.

Ton regard sombre et fou me scrute, me sonde. Penses-tu aux façons de me tuer, de mettre fin à mes jours…? 

Non, sûrement l’aurais-tu fait plutôt ? Les occasions avaient sûrement été nombreuses.

Sinon, pourquoi diable m’enfermer ? Et surtout, pourquoi maintenant ? On se connaît à peine, nos chemins se sont rarement croisés.

Je peine à m’asseoir. Ça te fait bouger, tu marches avec empressement vers moi. Ton comportement change, tu es doux.

“Doucement Mirana…”

Un détail attire mon attention : la porte est grande ouverte. Sûrement un signe. On me donne l’occasion de fuir, de te fuire, mais je dois détourner ton attention.

“Je veux bien à boire… quémandé-je d’une voix plaintive.”

Tu t’executes et marches vers une petite table en bois vernis sombre. À présent que tu as le dos tourné, c’est maintenant ou jamais.

Je rabats soigneusement en silence les couvertures, quitte cette chambre angoissante et cours vers les escaliers. 

“Non… Non ! hurles-tu de la chambre.”

Je cours à en perdre haleine. Je dévale marche après marche cette escalier, ma respiration est bruyante et rapide, mon cœur bat à tout rompre, comme prêt a quitter ma cage thoracique, mais je continue. 

De l’étage, tes pas lourds, sous la colère sûrement, se font entendre. Ça se rapproche, tu seras bientôt là. 

Je presse la poignée avec acharnement encore et encore dans l’espoir qu’elle ne cède, mais rien ne se passe.

“Mirana, pourquoi dois-tu compliquer les choses ?”

Ton aura oppressante me compresse. 

Je me retourne pour te voir droit comme un soldat au garde à vous.

Ton regard fou est inquiétant, mon corps refuse de bouger alors que tu t’avances vers moi.

Tu poses sur ma joue ta large main et me caresse, puis embrasse mon front comme me faisait ma mère le soir avant que je ne m’endorme.

“Je ne suis pas Mirana ! hurlé-je.”

“Non… Ne dis pas ça… Pas toi…” 

Tes mains frappent tes tempes, ta folie ressort d’avantage. Cela m’effraie, me glace le sang, et sans comprendre, un bruit brise le silence.

Ta main gauche rencontre ma joue droite maintenant rougie. Une larme coule alors que mes genoux touchent à terre tandis que, toi, tu paniques :

“P… Pardonne-moi…” 

Ta voix se brise. Moi, je cours vers l’unique pièce de ton antre que je connaisse, cette chambre, claquant violemment la porte. 

Adossée contre celle-ci, assise à même le sol, je craque et fonds en larme. Jamais je ne souhaite te revoir.

Jamais je ne rêverai le soleil, jamais je ne ressentirai le vent sur mon visage ayant perdu ma liberté.

Tout ça c’est de ta faute, mais également un peu de la mienne. Pourquoi m’être rendue à ton rendez-vous, ton piège dans lequel je suis tombée ? 

“Je veux rentrée… dis-je d’une voix triste sans savoir que toi, mon geôlier, est derrière la porte.”

Sans savoir que tu pleures aussi. 

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