– On peut visiter ? questionna la petite fille avec curiosité
Mais James n’entendit pas sa sœur, occupé à me mettre cette histoire sur le dos.
– C’est ta faute, à toi d’arranger ça.
– Ma faute ? Mais tu es borné, je n’ai rien fait. Comment peux-tu m’accuser alors que nous étions tout les trois… Où est Mary ? m’enquis-je alors que je prenais conscience qu’elle n’était plus là.
Aussitôt James s’élança dans le couloir où il aperçu la fillette un peu plus loin.
– Mary, tu ne dois pas t’éloigner, ça pourrait être dangereux.
– Je voulais juste regarder, c’est tellement beau
– Puisqu’on est là autant, visiter. Cela nous donnera surement des informations sur l’endroit où nous nous trouvons et comment rentrer chez nous. A moins que tu ai peur ? Insinuais-je
– Peur ? N’importe quoi, il m’en faudrait bien plus pour m’effrayer, se vanta-t-il fièrement.
Nous traversâmes le couloir qui donnait sur des escaliers. Aucun bruit à l’horizon. Alors doucement nous descendîmes les marches et ouvrirent la porte qui se trouvait à l’arrivée.
La beauté du spectacle que nous avions devant nous nous arrêta net. Les murs blancs d’une dimension audacieuse étaient recouverts de tapisseries, de portraits, d’armes et d’autres objets décoratifs. Et devant nous se dressaient deux grands escaliers de marbre recouvert d’un tapis violet. Nous étions presque arrivés en bas lorsque nous entendîmes des voix venant dans notre direction.
– Il y a quelqu’un, on pourrait leur demander, s’exclama Mary.
– On ne sait rien, je crois que le mieux est de se cacher pour le moment, répliqua James en dévalant le reste de marches et en tirant sa sœur vers une draperie.
Je me trouvais également une cachette pour observer nos hôtes.
– Nous avons réussi. Le château et la ville sont à nous, et bientôt le pouvoir du sceptre m’appartiendra, ricana une voix féminine.
– Tout réussi à sa majesté, répondit une voix aigue.
La femme était grande, mince avec de long cheveux noirs. Son visage ne reflétait que la dureté et la méchanceté mais également un certain épuisement. Elle portait une longue robe noire en velours, une ceinture dorée lui ceintrait la taille et une couronne ornait sa tête.
L’homme qui lui avait répondu ou plutôt la créature était plus petite, trapue et en guise de jambes, il avait … des pattes ! J’écarquillais les yeux de surprise. Il était vêtu d’une tunique sombre. Ils passèrent à quelques mètres de nous et un peu plus loin la magicienne s’arrêta et se retourna en observant les alentours Nous nous fîmes le plus discret possible jusqu’à retenir notre souffle.
– Qu’y-t-il votre majesté ? demanda son compagnon.
– Je croyais avoir senti une présence, mais ce n’est sûrement rien. Allons-y ! ordonna-t-elle. Je dois reprendre des forces et préparer notre prochaine attaque. Je ne laisserai pas cette petite écervelée m’empêcher d’obtenir ce que je veux.
Une fois les voix inaudibles, nous sortîmes de nos cachettes :
– J’ai l’impression qu’on a eu chaud, constatais-je. On ne devrait pas rester ici, je ne pense pas que ces personnes vont nous aider.
– Depuis quand c’est toi qui décide ? gronda James. Ce n’est pas une servante qui va nous dicter notre conduite.
Tout ce que je voulais c’était sortir d’ici :
– Bien, que proposes-tu ?
– On devrait quitter ce château et voir si quelqu’un peut nous aider.
Je soupirai, n’est-ce pas ce que je venais de suggérer ? Ce garçon était vraiment incroyable ! Ah les hommes !
Mais il était difficile de se déplacer tant il y avait de gardes partout. Alors que nous parcourions un couloir, nous entendîmes des bruits de pas. Seulement aucune cachette à l’horizon ! Je me plaquais alors contre le mur espérant passer inaperçue mais je le sentis bouger et je tombais à la renverse. Je me relevais et constatais que j’étais dehors.
– Vite, par ici, appelais-je
James et Mary se précipitèrent dans l’ouverture et nous la refermâmes aussitôt.
Cependant, nous étions toujours dans l’enceinte, nous n’étions donc, pas encore sortis d’affaire. Je voulais de toutes mes forces quitter ce lieu, une énergie sombre et maléfique s’en dégageait.
Nous retrouvions maintenant dans un magnifique jardin où l’on pouvait voir de superbes fleurs, des haies parfaitement taillés, des arbres fruitiers ou non.
Notre moment d’admiration passé, nous reprîmes conscience du danger et nous faufilâmes dans cet écrin de verdure pour trouver la sortie. Enfin cette dernière apparue dans notre champs de vision. Nous nous mimes à courir quand soudain, je m’arrêtais net, et tendis les bras de chaque côté pour stopper James et Mary dans leur course, chacun s’agrippa à mon bras pour ne pas tomber surprit par mon arrêt soudain. James jura :
– Mais ça …
– Chut, interrompis-je aussitôt.
En effet, un garde armé d’une lance venait de surgir. Nous étions immobiles comme des statues. Le garde tourna la tête et à cet instant je crus notre dernière heure arrivée. Mais aussi surprenant que cela puisse paraitre, le garde reprit sa route comme si de rien n’était. Je ne comprenais pas, pourquoi ne faisait-il rien pour nous arrêter ?
– Finalement, on a peut être tord de vouloir fuir, hasarda James.
L’homme armé s’arrêta et regarda autour de lui :
– Il y a quelqu’un ? Vous feriez mieux de sortir de votre cachette, la reine n’aime pas les espions. Si vous vous rendez maintenant votre mort sera rapide.
– Tu disais ? murmurais-je
Le garde regardait frénétiquement autour de lui et ne semblait pas nous voir, mais il semblait nous entendre. Après des minutes qui nous parurent interminables l’homme s’en alla. Mais pour être sûrs, nous patientâmes un peu plus longtemps. Puis nous primes la direction de la sortie que nous attînmes finalement sans encombre.
Devant le palais s’étendait une grande plaine et un peu plus loin se dressait une immense forêt.
– Et maintenant, qu’est-ce qu’on fait ? Puisque c’est toi le cerveau, me moquais-je.
– Moques-toi si tu veux mais il me semble que nous sommes toujours en vie.
– Sûrement pas grâce à toi, sifflais-je
– Oh vous n’allez pas recommencer tous les deux, s’offusqua Mary.
La petite fille avait raison, l’heure n’était pas à la dispute, il nous fallait trouver un abri.
– Peut-être qu’on pourrait aller dans la forêt, proposa l’enfant, au moins là-bas on ne nous trouveras pas.
– C’est une excellente idée, la félicita son frère.
D’un pas décidé, nous nous dirigeâmes donc vers les bois. Il nous fallu près d’une demi-heure pour les atteindre.
Nous avions à peine fait quelques pas en ces lieux qu’un centaure surgit et nous menaça d’une épée :
– Qui êtes-vous ? Des espions de la reine ? demanda-t-il en nous détaillant.
Quand son regard se posa sur moi, la surprise se lut sur son visage. Aussitôt un sourire l’éclaira :
– Vous êtes venue, enfin, que la lumière soit louée.
James et Mary me regardaient comme si j’étais sensée comprendre ce qu’il se passait.
– Pardon, mais vous m’attendiez ? m’enquis-je
– Bien sûr. Mais excusez-moi, je ne me suis même pas présenté, je me nomme Jéremnius, je suis votre humble serviteur, dit-il en s’inclinant légèrement.
– Je m’appelle Kara et voici Mary et James. Pouvez-vous m’expliquer ce qu’il se passe ? Je n’y comprends absolument rien.
– Venez avec moi et vous comprendrez tout, je vous le promets.
Nous nous regardâmes tout les trois, avions-nous vraiment le choix ?
– Eh bien puisqu’il nous promet des réponses autant le suivre, suggéra le jeune homme.
– Vous êtes quoi ? demanda soudain Mary avec curiosité
– Je suis un centaure, jeune demoiselle.
– Un centaure ? Vous existez vraiment ?
– Comme je me tiens devant vous, je dirai que oui, répondis- Jéremnius avec un sourire
Nous primes donc la suite de la créature. Il nous guida à travers la forêt pour nous mener à un campement désert, du moins, le paraissait-il.
Nous étions à peine arrivés, qu’une jeune fille sortit des bois adjacent en brandissant une épée. Elle était aussi blonde que j’étais brune et ses oreilles était pointues : là s’arrêtaient les différences. Cette fille me ressemblait comme deux gouttes d’eau, les mêmes yeux verts, le même nez droit, la même bouche généreuse et la même taille. Elle portait une longue robe blanche, un long ruban de soie bleu faisait office de ceinture. Elle portait également le même collier que moi, excepté la couleur du cordon de velours qui était violet et non vert, et pour finir une couronne tressée en argent ornait son front.
James et Mary nous observaient perplexe, leur regard allant de la jeune fille à moi. Nous étions tous sous le coup de la surprise et ce n’était pas fini.
Dès qu’elle me vit, son bras retomba puis elle s’exclama :
– La prophétie était donc vraie. Je suis heureuse de te rencontrer enfin.
– La prophétie ? Mais quelle prophétie ?
– Je m’appelle Kira, me dit-elle de sa voix douce en s’approchant.
Nous étions l’une en face de l’autre, chacune reflétant l’image de l’autre.
– Ta venue était annoncée, ajouta-t-elle.
Eh bien Jessalyn, voilà ce que je pense de ton travail après avoir lu cette deuxième partie de chapitre.
Le sujet semble peut-être moyennement original, mais j’aime bien ton écriture. Ça se lit bien. Donc je vais te suivre pour voir où tu nous amènes, en espérant que tu vas me surprendre.
PS: je ne prétends pas être plus original, je parle en tant que lecteur.
Merci pour ton commentaire. Je confirme que le thème de cette histoire n’est pas du tout original, c’est la toute première que j’ai écrite et terminée.
J’espère malgré tout que le dénouement apportera quelques surprises.