Histoire de famille – Chapitre 1

4 mins

Table des Matières

Chapitre 1 – Le pire moyen de transport au monde !

                    

                     Chapitre 1


Je croyais que la première fois que je prendrais l’avion, je me ferai pour le rendre dans un pays chaud. Genre Cuba, le Mexique ou la République Dominicaine. Même le Pérou, ça aurait fait l’affaire !

Parce que mon père emploie toujours cette expression pour dire que ce n’est pas la fin du monde : Voyons, Maélie, c’est pas le Pérou ! Je n’ai jamais trop compris l’idée.

Je me disais aussi que je serais avec ma famille pour embarquer dans ce gros appareil. Ou avec mes amis. Ou mon hérisson. Même mon voisin d’en dessous aurait pu faire   l’affaire ! Au lieu de ça, je suis toute seule dans ce minuscule avion d’une vingtaine de places, gros maximum.

Je n’ai pas compté, j’avoue…

Voilà que nous apercevons la piste d’atterrissage. Sous la pluie.

Génial…

Je colle mon visage contre la vitre, puis je me rends compte qu’elle est loin d’être propre. Il y a de drôles de traces graisseuses sur la surface. Je m’en décolle aussitôt et j’essuie mes mains moites sur mon short. L’avion vient de sortir ses petites roues, qui vont bientôt toucher la piste.

Aïe, aïe, aïe !

C’est aussi effrayant que lors du décollage, je dirais. Mais une secousse nous apprend que nous sommes sur la terre ferme, et je pousse un long soupir de soulagement. J’ai survécu. Lorsque l’avion s’immobilise enfin, je me dépêche de désactiver le mode avion de mon cellulaire, afin de vérifier mes messages.

C’est bien ce que je croyais. Je n’en ai reçu aucun de mes parents. Ce sont pas eux qui vont s’inquiéter pour un petit vol de rien du tout. Ni pour quoi que ce soit, d’ailleurs…

Bon, j’ai tout de même reçu un texto. De Dylane… Je ne veux pas lui parler. Je l’ignore depuis des semaines. Mais parce que je me trouve loin de tout et que je dois être en train de devenir sentimentale, je prend tout de même la peine de lire ce qu’elle m’a écrit.

Dylane :

Je m’excuse pour tout, Maé.
J’espère que tu vas mieux.


J’hésite. Je pourrais lui répondre, lui dire que tout ça c’est du passé, que de toute manière je ne suis pas sur le point de la revoir et que ça n’a pas la moindre importance. Mais je ne le fait pas. Qu’elle poireaute encore un peu. Le pire, c’est que je ne suis même plus en colère. Je veux juste laisser tout ça derrière moi.

J’ignore donc son texto et je me choisi une nouvelle chanson à écouter. Puis, je me redresse pour attraper mon sac à dos dans le compartiment au-dessus de moi. L’hôtesse de l’air vient d’ouvrir la porte, et les passagers sont tous en train de descendre. Ça se bouscule sans même d’excuser. 

Merci de ne pas me laisser passer. Très gentil…

Je finis tout de même par me glisser entre deux passagers et je sors à toute vitesse de là. Il était temps. Je manquais d’air. Ma valise m’attend sur le chariot, devant l’avion. Heureusement, je n’avais pas énormément de bagages, je n’ai pas eu besoin de les enregistrer. De cette façon, ce sera plus rapide pour aller rejoindre la personne qui viendra me chercher.

Je prend une grande inspiration avant de commencer à marcher, à la suite des autres voyageurs.  La pluie a diminué d’intensité, et le soleil commence à se pointer le bout de son nez. De l’autre côté de la parois vitrée, des gens nous attendent.         Je ne sais même pas qui sera là pour moi. 

Mon oncle ? Un ami de la mère biologique ? Un cousin éloigné ? Ce n’est pas clair, et mes parents ne se sont pas attardés sur son identité. Ils m’ont juste dit que, pour mon bien et pour que je cesse d’être si déprimée, il valait mieux que j’aille vivre chez cet homme et que je fasse la deuxième secondaire dans un coin du pays à lui.

Et cela, même s’il habite loin de toute civilisation… Sans blague, on est à quoi ? Des milliers de kilomètres de Montréal ? Je n’ai pas osé vérifiée sur Google Maps. Ça me décourageait un peu trop. Tout ce que je sais, c’est qu’il s’appelle Samuel Duguay et qu’il doit avoir à peu près l’âge de mes parents adoptifs. 

La porte vitrée s’ouvre devant moi, et je pénètre dans la salle d’attente. Je m’arrête un peu trop subitement, et la dame derrière moi m’accroche. Elle jure tout bas et me regarde avec un air fâché.

Désolé, désolé… Je me bouge ! 

Je me colle sur le côté pour ne plus être dans le chemin, puis je reprends mon observation des lieux. Avec mon bonnet qui me cache la moitié des yeux et mes écouteurs dans les oreilles, je ne dois pas avoir l’air très engageante. Pourtant, un homme se détache de la petite foule s’avance vers moi. Il ne porte pas d’affiche où mon nom serait indiqué. Comment est-ce que je peux être certaine que c’est bien lui qui doit me chercher ? Il ne doit pas s’être rasé depuis un siècle ! Sa barbe part dans tous les sens, et là, je ne parle même pas de ses cheveux ! Je me demande quand il a utilisé un peigne pour la dernière fois, lui.

Ça pourrait être un psychopathe !

Ou juste un gars qui veut me demander l’heure…

Je retire un écouteur de mon oreille pour entendre ce qu’il a à me dire. L’homme se racle la gorge, visiblement mal à l’aise. Sa voix est tout de même grave lorsqu’il me demande :

– Euh… Hum… Est-ce que c’est toi, Maélie ? Maélie Cyr ?

Je pince les lèvres et hoche la tête. Il semble aussi timide que moi parce quu’il ajoute rien, saisit la valise et…

…. se sauve avec !


A suivre …

No account yet? Register

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Lire

Plonge dans un océan de mots, explore des mondes imaginaires et découvre des histoires captivantes qui éveilleront ton esprit. Laisse la magie des pages t’emporter vers des horizons infinis de connaissances et d’émotions.

Écrire

Libère ta créativité, exprime tes pensées les plus profondes et donne vie à tes idées. Avec WikiPen, ta plume devient une baguette magique, te permettant de créer des univers uniques et de partager ta voix avec le monde.

Intéragir

Connecte-toi avec une communauté de passionnés, échange des idées, reçois des commentaires constructifs et partage tes impressions.

0
Exprimez-vous dans les commentairesx