On me lance, on me fait tourner en rond. On me laisse contre le sol, on me ramasse avec des mains gluantes. On me tire dans les airs, on m’utilise. J’encaisse tout, je ne laisse rien m’atteindre. Parfois, je me demande si le monde sait que j’ai des sentiments. Je ne suis pas juste un objet.
Je brise les débats, je résous les problèmes et personne ne me remercie. Je suis invisible, personne ne pense à moi et pourtant j’existe. Je suis seul au monde, abandonné par toute personne qui prend assez de temps pour me connaître. On m’oublie. Ah, que je suis si facile à oublier. Tu tombes dans ce puits qu’est l’oubli, tu n’y ressors jamais.
Beaucoup pensent que je ne vaux rien, mais je me dis qu’il n’y a pas que l’apparence qui montre la valeur. J’ai un cœur de fer et une armure que personne ne veut percer. Peu importe, je vais vivre toute ma vie ainsi, il faut bien que je l’accepte. Peut-être vais-je aimer la solitude un jour. Qui sait?
Le tiroir s’ouvre, la lumière du soleil réussit enfin à m’atteindre. Une main m’attrape et me tient fermement.
– Pile ou face?
Jaunes ou blanches, arborant leurs effigies avec fierté, elles nous accompagnent partout car elles sont indispensables à chacun. Même la petite souris la dépose sous l’oreiller de l’enfant qui la reçoit avec grand plaisir !!